Polyéthylène

Données industrielles

Formule

 

Différents types

Polyéthylène est un nom générique employé pour décrire les polyoléfines issues de la polymérisation de l’éthylène (voir ce chapitre). Il existe de nombreux types de polyéthylènes et principalement trois grandes familles qui se définissent en fonction de leur masse volumique :

  • Polyéthylène Basse Densité ou PE-BD (en anglais LDPE) : 0,92 g/cm3 < ρ < 0,94 g/cm3.
  • Polyéthylène Haute Densité ou PE-HD (en anglais HDPE) : 0,95 g/cm3 < ρ < 0,97 g/cm3.
  • Polyéthylène Linéaire à Basse Densité ou PE-BDL (en anglais LLDPE) : 0,93 g/cm3 < ρ < 0,94 g/cm3. Découvert au début des années 70, le PE-BDL est un copolymère éthylène/but-1-ène (CH3CH2CH=CH2) de faible masse volumique qui présente une très bonne résistance aux impacts. L’hex-1-ène (CH2=CH(CH2)3CH3) ou l’oct-1-ène (CH3(CH2)5CH=CH2) peut remplacer le but-1-ène, ce dernier comptant pour 60 % des utilisations, l’hex-1-ène pour 22 % et l’oct-1-ène pour 18 %.

Le polypropylène (voir ce chapitre) est l’autre polyoléfine.

Historique

Le PE-BD a été découvert en 1933 dans les laboratoires de I.C.I. par E. Fawcett et R. Gibson. Le procédé employé utilisait des hautes pressions et le dioxygène comme catalyseur.

La découverte du PE-HD sous la forme d’un polyéthylène linéaire, appelé PE-L, date des années 50 et est due à quatre équipes appartenant à trois laboratoires différents. En 1945, Bailey et Reid de la Phillips Petroleum Company utilisent un catalyseur à base d’oxyde de nickel et d’oxyde de chrome. En 1950, Zletz de la Standard Oil of Indiana met au point un catalyseur à base d’oxyde de molybdène. En 1951, Hogan et Banks de la Phillips Petroleum Company améliorent le procédé existant par l’utilisation d’oxyde de chrome et d’oxyde d’aluminium. Enfin en 1953, Karl Ziegler (prix Nobel en 1963 avec Giulio Natta), à l’Institut Max Planck, met au point un procédé basse pression utilisant un catalyseur appartenant à la famille de catalyseurs dits de Ziegler-Natta.

Fabrication industrielle

Procédés actuels, catalyseurs et structure des principales macromolécules

Le PE-BD (ou PE-BDR pour polyéthylène à basse densité radicalaire) est obtenu par polymérisation radicalaire, à haute pression, de l’éthylène d’une pureté supérieure à 99,9 %. Deux procédés sont utilisés :

  • En autoclave (son volume peut dépasser 1000 L), à 100 et 350 MPa et entre 150 et 300°C. Le taux de conversion est de 15 à 20 %, l’éthylène est recyclé. En Amérique de Nord (États-Unis et Canada), en 2013, la capacité de production selon ce procédé est 1,82 million de t/an.
  • Tubulaire : dans un tube de 30 à 60 mm de diamètre et jusqu’à 1,5 m de long, sous 200 à 350 MPa. Le taux de conversion est d’environ 25 %. En Amérique de Nord (États-Unis et Canada), en 2013, la capacité de production selon ce procédé est 1,62 million de t/an.

La réaction est exothermique (3 370 J/g de polymère). Les amorceurs de polymérisation sont des peroxydes et peresters organiques ou le dioxygène. Le milieu réactionnel est constitué d’une solution de polymère et de monomère qui comprend aussi les agents de transfert (hydrocarbures saturés), les amorceurs et leurs solvants et éventuellement les co-monomères. Les macromolécules obtenues ne sont pas parfaitement linéaires et elles comprennent des branchements courts et des branchements longs ainsi que des insaturations. Leur masse moléculaire est comprise entre 10 000 et 30 000 g/mol (de 300 à 1000 unités monomériques).

Le PE-HD et le PE-BDL sont obtenus par polymérisation cationique catalysée de l’éthylène, en présence de dihydrogène pour contrôler la longueur des chaînes de polymère.
Pour l’obtention de ces deux types de polyéthylènes, on utilise principalement les catalyseurs Ziegler-Natta, les catalyseurs au chrome (Phillips) ou les catalyseurs métallocènes.

  • Les catalyseurs « Ziegler-Natta » sont constitués d’un composé halogéné d’un métal de transition des groupes 4 ou 5 (titane, vanadium…) et d’un composé alkylé d’un métal des groupes 2, 12, 13 (béryllium, magnésium, zinc, aluminium…). Par exemple TiCl4 et Al(C2H5)3. Leur productivité est supérieure à 30 kg de polymère par gramme de catalyseur. Ils sont généralement déposés sur des supports solides cristallins (alumine, silice…).
  • Les catalyseurs « Phillips » sont des dépôts supportés d’oxyde de chrome, réduits et activés à haute température (400 à 800°C).
  • L’introduction depuis 1991 des catalyseurs métallocènes, couplés à la technique de synthèse en phase gazeuse, permet d’accéder à une nouvelle génération de polyéthylènes techniques (voir le chapitre matières plastiques).

On distingue deux types de procédés d’obtention, l’un en suspension ou en solution en présence d’un solvant, l’autre en phase gazeuse en lit fluidisé.

  • Procédés en suspension ou en solution :
    L’éthylène et le dihydrogène sont introduits sous une pression de 5 à 37 bar dans un réacteur fonctionnant en boucle ou un réacteur agité, entre 65 et 100°C, et renfermant le catalyseur « Ziegler-Natta » ou le catalyseur au chrome mis en suspension dans un hydrocarbure (isobutane ou hexane). Le mélange est périodiquement prélevé, l’hydrocarbure de dilution des catalyseurs évaporé et recyclé puis le mélange polymère/catalyseur est traité par de la vapeur d’eau entraînée par un courant de diazote afin de désactiver le catalyseur. Les résidus de catalyseur, dioxyde de titane et alumine restent inclus dans le polymère. En Amérique de Nord (États-Unis et Canada), en 2013, la capacité de production selon ce procédé est 5,81 millions de t/an.
    Une variante du procédé consiste à travailler en solution en dissolvant le catalyseur et le polymère en formation dans un alkane en C10 ou C12.
  • Procédés en lit fluidisé : le procédé type étant le procédé Unipol avec lequel environ 25 % de la production mondiale de polyéthylène est réalisée, avec une capacité de production qui peut atteindre 650 000 t/an. Diverses variantes du procédé sont exploitées : Innovene (par Ineos), Spherilene (par Lyondellbasell)…
    Le procédé Unipol (développé par Union Carbide et commercialisé par Univation joint venture 50/50 entre Dow et ExxonMobil) a été mis en application pour la première fois, au Texas, à Seadrift, en 1968. Le principe en est relativement simple ; la réaction a lieu, entre 90 et 100°C, dans un réacteur de plusieurs mètres de diamètre et plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Ce procédé n’utilise pas de solvant (donc avec une pollution réduite) et la réaction se fait sur un lit fluidisé qui est produit par le courant gazeux d’éthylène et de dihydrogène sous une pression de 3 à 5 MPa qui maintient les diverses particules (catalyseur, polyéthylène en formation autour des grains de catalyseur…) en suspension. Ceci peut représenter jusqu’à une masse de 25 tonnes de matière. Le polymère est extrait de la colonne en continu sous forme de poudre et transformé en granulés par extrusion. Le procédé est souple et peut s’appliquer à la fabrication de PE-HD, PEBDL et divers autres copolymères.

Autres types de polyéthylènes

On distingue, par exemple :

  • Le polyéthylène de Bas Poids Moléculaire ou PE-BPM (en anglais LMWPE) : la polymérisation est effectuée en présence d’agents de transfert de chaîne qui limitent la taille des molécules du polymère à une centaine d’unités monomériques.
  • Le polyéthylène à Ultra Haut Poids Moléculaire ou PE-UHPM (en anglais UHMWPE) : les molécules du polymère sont constituées d’environ 200 000 unités monomériques ce qui confère au matériau une grande résistance aux impacts.
  • Les fibres de polyéthylène : elles sont obtenues par procédé sol-gel à faible concentration.

Le biopolyéthylène

La société brésilienne Braskem exploite, au Brésil, à Triunfo, dans l’État du Rio Grande du Sud, depuis 2011, une usine de production de polyéthylène élaboré à partir d’éthylène obtenu par déshydratation de bioéthanol, lui même obtenu par distillation, après fermentation, de canne à sucre. La capacité de production est de 200 000 t/an. Un hectare produit 82,5 t de canne à sucre donnant 7 200 litres d’éthanol déshydraté en 3,08 t d’éthylène donnant 3 t de polyéthylène. La réaction de déshydratation de l’éthanol est la suivante :

CH3CH2OH = CH2=CH2 + H2O

Cette réaction, catalysée par de l’alumine, peut être réalisée à une température supérieure à 170°C.

Productions

En 2021, la capacité de production mondiale est de 130,5 millions de t/an dont, en 2016, 24,5 millions de t/an pour le PE-BD, 34 millions de t/an pour le PE-BDL et 49 millions de t/an pour le PE-HD.

En 2021, la production Nord-Américaine (États-Unis et Canada) est de 23,729 millions de t dont 3,860 millions de t de PE-BD, 9,853 millions de t de PE-BDL et 10,016 millions de t de PE-HD.

En 2018, la production chinoise de polyéthylène est de 15,835 millions de t, les importations de 14,024 millions de t, à 48,0 % de PE-HD, 31,1 % de PE-BDL et 20,9 % de PE-BD et les exportations négligeables avec 0,226 million de t.

En 2020-21, la production de l’Inde est de 5,534 millions de t dont 617 000 t de PE-BD, 2,372 millions de t de PE-BDL et 2,545 millions de t de PE-HD. En 2019, la production de la Corée du Sud est de 5,047 millions de t dont 2,920 millions de t de PE-BD et BDL et 2,127 millions de t de PE-HD. La production thaïlandaise, en 2019, est de 3,927 millions de t dont 549 000 t de PE-BD, 1,611 million de t de PE-BDL et 1,767 million de t de PE-HD. La production japonaise, en 2019, est de 1,927 millions de t de polyéthylène dont 1,455 million de t de PE-BD et BDL et 829 000 t de PE-HD. La capacité de production, en 2018, de Singapour est de 2,36 millions de t/an de polyéthylène. La production de Taipei chinois, en 2019, est de 1,273 million de t de polyéthylène dont 655 000 t de PE-BD et BDL et 618 000 t de PE-HD.

Productions de l’Union européenne, en 2022, sur un total de 12,078 millions de t :

en tonnes
PE-BD PE-BDL PE-HD
Total 3 483 110 3 254 828 5 340 229
Allemagne ? 189 263 1 590 729
Belgique 598 855 9 284 926 821
France 203 179 731 251 185 803 en 2013
Italie 331 413 1 678 562 421 885
Bulgarie 42 436 ? 51 436, en 2020
Espagne 689 555, en 2021 320 107 431 413
Pays Bas 570 443 142 089 361 236
Slovaquie 172 079 1 1
Portugal 139 763 27 212 112 323
Hongrie 57 905 en 2019 55 360 277 426

Source : Eurostat

Les productions notées ? sont confidentielles.

Commerce international : en 2023.

Pour les polyéthylènes basse densité, sous formes primaires, sur un total de 22,041 millions de t, en 2021.

Principaux pays exportateurs :

en milliers t
Arabie Saoudite, en 2022 4 753 Pays Bas 867
États-Unis 3 342 Thaïlande 833
Iran, en 2022 1 728 Malaisie 784
Belgique 1 256 Allemagne 701
Singapour 917 Corée du Sud 640

Source : ITC

Les exportations d’Arabie Saoudite sont destinées principalement pour 18 % à la Chine, 17 % à Singapour, 8 % à l’Égypte, 7 % aux Émirats Arabes Unis.

Principaux pays importateurs :

en milliers de tonnes
Chine 3 081 Italie 819
Turquie 1 095 Mexique, en 2022 765
Vietnam, en 2022 932 Belgique 709
Inde, en 2022 832 États-Unis 565
Allemagne 831 Pologne 550

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent principalement à 18 % d’Iran, 16 % des États-Unis, 14 % d’Arabie Saoudite, 12 % des Émirats Arabes Unis, 10 % du Qatar.

Pour les polyéthylène haute densité, sous formes primaires, sur un total de 24,501 millions de t, en 2022.

Principaux pays exportateurs :

en milliers de tonnes
États-Unis 4 392 Canada 1 145
Arabie Saoudite, en 2022 4 162 Belgique 1 120
Iran, en 2022 1 952 Thaïlande 1 076
Corée du Sud 1 792 Allemagne 983
Émirats Arabes Unis, en 2022 1 779 Singapour 647

Source ITC

Les exportations des États-Unis sont destinées à 21 % au Mexique, 19 % à la Chine, 9 % au Canada, 7 % au Brésil.

Principaux pays importateurs :

en milliers de tonnes
Chine 5 173 Mexique, en 2022 826
États-Unis 1 285 Italie 764
Turquie 1 124 Belgique 740
Inde, en 2022 1 113 Vietnam, en 2022 624
Allemagne 869 Égypte, en 2022 517

Source ITC

Les importations chinoises proviennent à 19 % d’Arabie Saoudite, 18 % des Émirats Arabes Unis, 15 % des États-Unis, 14 % de Corée du Sud, 12 % d’Iran.

Principaux producteurs : en 2021.

en milliers de t/an de capacité de production
ExxonMobil 11 200 Petrochina, ventes 5 808
Dow 9 800 Chevron Phillips 4 390
Sinopec, en 2018 8 140 Braskem (Brésil) 4 105
LyondellBasell 6 900 Ineos 3 538
Borealis/Borouge/Nova 6 820 National Petrochemicals (Iran), en 2017 2 900
Sabic 6 380 TotalEnergies 2 438

Sources : Borealis et rapports des sociétés

  • ExxonMobil produit du polyéthylène aux États-Unis, à Baton Rouge (Louisiane) avec 1,3 million de t/an, Beaumont (Texas) avec 1,7 million de t/an, Mont Belvieu (Texas) avec 2,3 millions de t/an, Corpus Christi (Texas) avec 0,7 million de t/an, au Canada, à Sarnia (Ontario) avec 0,5 million de t/an, en Belgique, à Anvers avec 0,4 million de t/an et Meerhout avec 0,5 million de t/an, en France, à Notre Dame de Gravenchon (76) avec 0,4 million de t/an, en Arabie Saoudite, à Al Jubail avec 0,7 million de t/an et Yanbu avec 0,7 million de t/an, en Chine, à Fujian avec 0,2 million de t/an, à Singapour avec 1,9 million de t/an.
  • LyondellBasell, possède des unités de production aux États-Unis, au Texas, à Chocolate Bayou avec 230 000 t/an, La Porte avec 400 000 t/an, Matagorda avec 770 000 t/an et Victoria avec 270 000 t/an, dans l’Iowa, à Clinton avec 450 000 t/an, dans l’Illinois, à Morris avec 270 000 t/an, en partenariat 50/50 avec Sasol, à Lake Charles en Louisiane avec 425 000 t/an en propre, en Arabie Saoudite, à Al Jubail (à 25 %) avec 200 000 t/an en propre, en Chine (à 50 %) avec 400 000 t/an en propre et en Europe, voir ci-dessous. Au total, les capacités de production sont de 4,1 millions de t/an aux États-Unis, 2,2 millions de t/an en Europe, 200 000 t/an en Arabie Saoudite, 400 000 t/an en Chine.
  • En 2021, les ventes de Petrochina ont été de 5,808 millions de t.
  • Chevron Phillips possède des capacités de production de 3,388 millions de t/an de PE-HD, 281 000 t/an de PE-BD et 721 000 t/an de PE-BDL. Les productions de PE-BD et PE-BDL sont situées aux États-Unis, celle de PE-HD aux États-Unis avec 2,406 millions de t/an, en Arabie Saoudite, à Al Jubail, dans une joint venture à 35 %, au Qatar, à Mesaieed, dans une joint venture à 49 % et à Singapour, dans une joint venture à 50 %. Aux États-Unis les unités de production sont situées au Texas, à Cedar Bayou avec 980 000 t/an, Orange avec 440 000 t/an, Pasadena avec 985 000 t/an et Old Ocean avec 1 million de t/an.
  • Braskem possède une capacité de production de 3,055 millions de t/an au Brésil, à Camaçari dans l’État de Bahia avec 800 000 t/an, Triumfo dans l’État du Rio Grande do Sul avec 1,225 million de t/an, Duque de Caxias dans l’État de Rio de Janeiro avec 540 000 t/an et Capuava dans l’État de São Paulo avec 490 000 t/an et 1,050 million de t/an au Mexique à Nanchital. En 2021, la production brésilienne a été de 2,434 millions de t, la mexicaine de 696 271 t.
  • Ineos produit du polyéthylène en Europe, voir ci-dessous et aux États-Unis, à Battleground (La Porte), au Texas, avec 1,012 million de t/an et en association 50-50 avec Chevron Phillips, à Cedar Bayou, au Texas avec 210 000 t/an.
  • TotalEnergies, outre ses implantations européenne avec une capacité de production de 1,12 million de t/an, voir ci-dessous, fabrique du polyéthylène, aux États-Unis, à Bayport au Texas avec 223 000 t/an de PE-HD, en Corée du Sud, à Daesan, avec une joint venture 50/50 avec Hanwha, et des capacités totales de production de 175 000 t/an de PE-HD, 78 000 t/an de PE-BD et 125 000 t/an de PE-BDL et au Qatar, à Mesaieed, avec 20 % de participation dans Qapco, qui a produit, en 2018, 756 000 t de PE-BD pour une capacité de 780 000 t/an et 555 000 t de PE-BDL, pour une capacité de 570 000 t/an, au travers de Qatofin détenue à 49 % par Total (36 % directement et le reste au travers des 20 % de participation dans Qapco). Le groupe, associé avec 50 % des parts à Borealis et Nova, a en projet la construction d’une unité complémentaire à Bayport, au Texas, de 625 000 t/an.

Principaux producteurs européens et sites de production, en 2021 :

en milliers de tonnes de capacités annuelles de production
Producteurs Capacité annuelle totale Sites PE-HD PE-BD PE-BDL
LyondellBasell 2 470 Berre (13) 320
Wesseling (Allemagne) 770 430
Francfort (Allemagne) 230
Muenchsmuenster (Allemagne) 320
Plock (Pologne) à 50 % 300 100
Ineos 2 100 Lavéra (13) 230
Sarralbe (57) 195
Cologne (Allemagne) 400 230
Bamble (Norvège) 158
Lillo (Belgique) 440
Rosignano (Italie) 200
Grangemouth (Royaume Uni) 330
Dow 2 100 Terneuzen (Pays Bas) 265 610
Schkopau (Allemagne) 160
Tarragone (Espagne) 190 95 300
Borealis 1 920 Schwechat (Autriche) 545
Burghausen (Allemagne) 175
Porvoo (Finlande) 390
Geleen (Pays Bas) 120
Stenungsund (Suède) 700
Sabic 1 750 Geleen (Pays Bas) 280 590
Teeside (Royaume Uni) 400
Gelsenkirchen (Allemagne) 250 350
Versalis (ENI) 1 650 Brindisi (Italie) 500 500
Dunkerque (59) 340
Oberhausen (Allemagne) 140
ExxonMobil 1 200 Anvers (Belgique) 400
Meerhout (Belgique) 500
Notre Dame de Gravenchon (76) 400
TotalEnergies 1 120 Gonfreville (76) 240
Carling (57) 210
Anvers (Belgique) 470
Feluy (Belgique) 170
Repsol 900 Puertollano (Espagne) 90 60
Tarragona (Espagne) 145 195
Sines (Portugal) 130 145

Sources : Borealis et rapports des sociétés

Recyclage

Logos de recyclage

Le polyéthylène est le polymère le plus consommé dans le marché de l’emballage plastique. En France il représente 70 % de la part de la consommation globale. Vu l’ampleur de sa diffusion, le polyéthylène pose de sérieux problèmes d’environnement et le problème de sa dégradation ou de son recyclage est posé. Il existe dans la nature des bactéries qui sont capables de dégrader les macromolécules de PE mais elles ne peuvent le faire qu’en s’y prenant par une extrémité de la macromolécule et l’on comprend alors que cela prenne du temps de dégrader des entités qui comprennent jusqu’à 100 000 unités monomériques. Pour les sacs plastiques une des solutions possibles est d’inclure, par copolymérisation dans les chaînes de polymères, des motifs facilement attaquables par les bactéries (des morceaux de chaîne d’amidon par exemple). Ceci leur permet de tronçonner le polymère en de plus petites sous-unités qui sont plus rapidement éliminées.

En France, SITA Recyclage, filiale de Suez Environnement, recycle des films agricoles et industriels, à Viviez (12), Landemont (49), Ponchon (60). Ces films, en grande partie de polyéthylène, sont déchiquetés, prélavés, broyés, lavés, essorés et séchés, extrudés et granulés. Le recyclage concerne 40 000 t/an destinées à l’élaboration de films industriels et de sacs de collecte.

Veolia est également un acteur important.

Paprec recycle 200 000 t/an de matières plastiques dont du polyéthylène à La Neuve-Lyre (27), Saint-Herblain (44), Mazières en Mauge (49), Trémentines (49), Verdun (55), Cahors (46) et Elven (56). La filiale MPB, située à Chalon sur Saône (71), est spécialisée dans le recyclage du PE-HD.

Situation française

Productions et commerce extérieur : en 2021 pour les productions et 2023 pour le commerce extérieur.

en tonnes
PE-HD PE-BD PE-BDL
Productions ? 409 897 t 725 817 t
Exportations 313 823 t 325 336 t 119 931 t
Importations 387 198 t 344 366 t 148 085 t

Sources : Eurostat et Douanes françaises

Destination des exportations, en 2023 :

  • PE-HD : vers l’Allemagne à 20 %, l’Espagne à 18 %, l’Italie à 15 %, la Belgique à 9 %, le Royaume Uni à 7 %.
  • PE-BD : vers l’Italie à 27 %, l’Allemagne à 22 %, l’Espagne à  %11, la Belgique à 9 %, la Pologne à 4 %.
  • PE-BDL : vers l’Allemagne à 29 %, l’Italie à 17 %, la Belgique à 14 %, l’Espagne à 7 %, les Pays Bas à 5 %.

Origine des importations, en 2023 :

  • PE-HD : de Belgique à 24 %, d’Allemagne à 17 %, des Pays Bas à 13 %, d’Italie à 8 %, d’Espagne à 7 %.
  • PE-BD : d’Espagne à 21 %, d’Allemagne à 20 %, des Pays Bas à 19 %, de Belgique à 17 %, du Royaume Uni à 4 %.
  • PE-BDL : de Belgique à 26 %, des Pays Bas à 16 %, d’Espagne à 14 %, d’Italie à 9 %, d’Allemagne à 8 %.

Producteurs et unités de production :

  • TotalEnergies à Gonfreville (76) avec 240 000 t/an de PE-HD et à Carling (57) avec 210 000 t/an de PE-BDL.
  • ExxonMobil à Notre Dame de Gravenchon (76) avec 400 000 t/an de PE-BDL.
  • LyondellBasell à Berre (13) avec 320 000 t/an de PE-BD.
  • Ineos à Lavera (13) avec 230 000 t/an de PE-HD et Sarralbe (57) avec 195 000 t/an de PE-HD.
  • Versalis à Dunkerque (59) avec 340 000 t/an de PE-BD et PE-BDL.

Utilisations

Consommation : c’est la principale matière plastique consommée dans le monde. En 2016, sur un total de 243 millions de t, le PE-HD a représenté 17 %, le PE-BDL 12 %, le PE-BD 9 %. En Europe (Union européenne, Norvège et Suisse) sur un total de 50,7 millions de t, les PE-BD et BDL ont représenté, en 2019, 17,4 % de la consommation de matières plastiques, le PE-HD, 12,4 %.

La consommation a porté, en 2017, dans le monde, sur 95 millions de tonnes de polyéthylène, réparties en 45 % de PE-HD, 32 % de PE-BDL et 23 % de PE-BD.
En 2016, 35 % de la consommation a été réalisée en Asie du Nord-Est, 17 % en Amérique du Nord, 13 % en Europe de l’Ouest, 7 % au Moyen Orient, 6 % dans le sous-continent indien, 5 % en Amérique du Sud, 4 % en Afrique…

La consommation chinoise a été, en 2018, de 30,727 millions de t.

Secteurs d’utilisation : dans le monde, en 2016, sur un total de 92 millions de t.

Films et feuilles 53 % Fils et câbles 2 %
Moulage par injection 13 % Moulage par rotation 2 %
Moulage par soufflage 12 % Raphia 1 %
Tuyaux et profilés 7 % Fibres 1 %
Extrusion et revêtements 2 %

Source : PTT PM

Le polyéthylène basse densité (PE-BD et PE-BDL) est plutôt utilisé pour élaborer des films et des isolants électriques. Il est le matériau préféré pour préparer des produits « souples » : films adhésifs, films agricoles, sachets, sacs poubelle, jouets, tuyaux, bouteilles souples (ketchup, moutarde…)…

Le polyéthylène haute densité est plutôt utilisé pour fabriquer des emballages rigides de lait, de produits chimiques et de détergents, des tuyaux pour canalisations…

C’est à la seconde guerre mondiale et à l’invention du radar par Sir Robert Watson-Watt, dans les années 30, que le polytéthylène doit son essor. On avait en effet besoin d’un isolant électrique performant pour protéger les câbles coaxiaux présents dans ces appareillages qui constituèrent une pièce maîtresse du système de défense des îles britanniques.

Le procédé « Gel-spin » mis au point par DSM en 1979 permet de fabriquer des fibres de polyéthylène en orientant parallèlement les chaînes de polymères désenchevêtrées par dissolution dans un solvant et passage dans une filière. Cette organisation donne à la fibre des performances remarquables : 15 fois plus résistante que l’acier, la fibre est utilisée pour la protection (casques et gilets pare-balles : le casque des forces françaises en Bosnie a été fabriqué à Châtillon sur Chalaronne (01) par l’entreprise MSA Gallet), pour les cordages, les filets, les articles de sports, les gants et pantalons de protection. Concurrencée par les fibres aramides (Kevlar) et les fibres de polyamide et de polyester, la fibre de polyéthylène est plus légère pour des performances supérieures.

Bibliographie

Archives

Polyéthylène 2022

Polyéthylène 2019

Polyéthylène 2015

Polyéthylène 2012

Polyéthylène 2004

Polyéthylène 1995

 

Caoutchoucs, élastomères et résines styréniques

Données industrielles

Les élastomères silicones sont traités au chapitre silicones.

Les élastomères fluorés sont traités au chapitre polytetrafluoréthylène (PTFE) et résines fluorocarbonées.

Matières premières

Caoutchouc naturel : il existe plus de 2000 espèces végétales laticifères mais le latex est quasi exclusivement extrait de l’hévéa (hevea brasiliensis), originaire de la forêt amazonienne. La durée de vie, en production, d’un hévéa est d’environ 40 ans, il commence à produire du latex dans sa 7ème année et au cours de sa vie donne de 60 à 100 kg de caoutchouc. Un hectare planté d’environ 550 arbres donne annuellement de 0,7 à 1,5 t de caoutchouc naturel. Le latex est une émulsion contenant de 60 à 80 % d’eau et de 20 à 40 % de caoutchouc naturel, constitué de cis-1,4 polyisoprène. Après récolte, il est traité à l’ammoniac afin de conserver son état colloïdal et sa forme liquide puis après séchage plus ou moins poussé, il est livré soit sous forme liquide, avec une teneur de 60 % de caoutchouc sec, soit sous forme solide, après traitement acide, en général à l’ aide d’acide formique, en feuilles compactées, fumées (RSS) ou séchées à l’air chaud, dans des balles de 113 kg ou en granulés compactés et spécifiés techniquement (TSR) dans des balles de 33 kg.

Caoutchoucs synthétiques : ils sont fabriqués à partir d’isobutylène, d’isoprène, de styrène, de butadiène, d’acrylonitrile…

Histoire du caoutchouc en Europe

C’est en 1745 que Charles Marie de la Condamine rapporta d’un périple en Amazonie une masse brunâtre, collante, obtenue en incisant l’écorce d’un arbre que les indiens Tupi appelaient « cao-o-tchu » – le bois qui pleure – et que d’autres indiens appelaient « Hheve ». Le caoutchouc naturel (le cis-polyisoprène) offre à l’homme des propriétés qu’il apprend à maîtriser et à améliorer :

  • Nair et les propriétés de gommage (en anglais, caoutchouc = « rubber » de to rub, frotter).
  • Macintosh et l’imperméabilisation.
  • Goodyear et la vulcanisation.
  • Dunlop et l’invention du pneu gonflable.

Devant la montée des prix du caoutchouc naturel, la société Bayer propose un prix destiné à récompenser la découverte d’un caoutchouc synthétique. En 1906 Fritz Hofmann remporte le concours Bayer en synthétisant du polyisoprène, à partir du p-crésol extrait du goudron de houille ; en 1910 il améliore la synthèse en utilisant à la place de celui-ci le 2-3 diméthylbutadiène, bon marché et abondant ; en 1911 une production pilote commence à Elberfeld en Allemagne ; on fabrique les premiers pneus en caoutchouc méthyl en 1912.

En 1910, deux anglais, Strange et Matthews, déposent un brevet pour la polymérisation du butadiène en présence de sodium métal, mais ce caoutchouc est de piètre qualité. En 1916, est découvert à Elberfeld le procédé « 4 étapes » (acétylène, aldol, alcool benzylique, butadiène) pour la fabrication du butadiène. Les recherches sur les adjuvants anti-vieillissement avancent de même durant ces années (pipéridine, amines aromatiques…).

Le 31 décembre 1924, Farbenfabriken vorm. Friedrich Bayer & Co. est dissoute et le 1er janvier 1925 est crée l’IG Farben (BASF, Bayer, Hoechst, AGFA, Weiler Ter Meer, C.F., Griesheim Elektron). En 1926 les études sur le caoutchouc reprennent après la cessation due à la chute des prix de 1919 et, en 1927, à Ludwigshaven et Leverkusen la méthode de polymérisation de Strange et Matthews est améliorée (emploi d’émulsifiants et de savons).

En 1928, la production de caoutchouc synthétique en émulsion aqueuse et l’utilisation du butadiène comme monomère font l’objet de brevets, de même qu’en 1929 la copolymérisation par Bock et Tschunkur du butadiène et du styrène qui livre ainsi le premier caoutchouc synthétique (SBR) comparable au naturel. La marque BUNA® est déposée (BUtadiène NAtrium). En 1930, le styrène est remplacé par l’acrylonitrile (premier caoutchouc nitrile BUNA® N). En 1937, la copolymérisation isobutène-isoprène est mise au point : le caoutchouc butyl voit le jour. Jusqu’au début des années 40, des progrès sont effectués dans la mise au point des antioxygènes, des catalyseurs…

L’Allemagne nazie développe sa production de SBR et édifie en 1944 le terrible complexe de BUNA-Monowitz qui dépend du camp de concentration d’Auschwitz – ce complexe ne produira d’ailleurs jamais une once de caoutchouc. Dans les années 50, après le démantèlement de l’IG Farben en 12 firmes, la reprise de la production se fait lentement et en 1960 on met en évidence les propriétés du caoutchouc de polybutadiène à haute teneur en cis 1,4 polyisoprène.

Depuis les recherches n’ont pas cessé de découvrir de nouveaux types de caoutchouc, d’adjuvants, d’agents gonflants, d’agents d’adhérence…

Les diverses familles d’élastomères

Les élastomères sont des polymères présentant des propriétés élastiques après réticulation. Il en existe plus de 200 types qui peuvent être regroupés en une quinzaine de familles dont voici les principales.

Élastomères non styréniques :

Le caoutchouc naturel (NR : natural rubber) qui ne contient que du cis-1,4 polyisoprène.

Le polyisoprène synthétique (IR) est de composition proche de celle du caoutchouc naturel avec pour le plus employé (Ti-IR) 98,5 % de cis-1,4 polyisoprène, 1 % de trans-1,4 polyisoprène et 0,5 % de 3,4 polyisoprène.

Le caoutchouc butyl, est un copolymère d’isobutylène et d’isoprène (voir les formules ci-dessous). Sa dénomination est IIR (Isobutylene-Isoprene-Rubber). Un traitement complémentaire par du dibrome ou du dichlore donne des halobutyls (chlorobutyl ou bromobutyl).

Le PBR (PolyButadiène Rubber) ou BR est un polymère du 1,3 butadiène. C’est le deuxième élastomère le plus employé après le SBR.

Les NBR (Nitrile Butadiene Rubber) et HNBR (Nitrile Butadiene Rubber Hydrogéné).

Les terpolymères d’éthylène-propylène-diène (EPDM) et les copolymères éthylène-propylène (EPM).

Les caoutchoucs chloroprène (CR) ou polychloroprène sont obtenus par polymérisation radicalaire du chlorobutadiène.

Élastomères styréniques :

Le SBR (Styrene Butadiene Rubber), les SBC (blocs copolymères styréniques) famille à laquelle appartiennent le SBS (Styrène-Butadiène-Styrène), le SIS (Styrène-Isoprène-Styrène), les SEBS (blocs éthylènes-butylène) et les SEP ( blocs éthylène-propylène).

Résines styréniques :

L’ABS (Acrylonitrile-Butadiène-Styrène) et le SAN (Styrène-Acrylonitrile).

Quelques formules :

Fabrication industrielle

IR : l’élaboration du polyisoprène le plus utilisé (Ti-IR) utilise un catalyseur Ziegler Natta, TiCl3 / Al(C2H5)2Cl ou TiCl4 / Al(C2H5)3. Avant polymérisation, le mélange solvant, catalyseur et monomère d’isoprène doit être exempt d’impuretés, d’humidité et d’air, poisons du catalyseur. Lorsque la polymérisation a atteint le niveau désiré, un désactivateur du catalyseur est introduit ainsi qu’un antioxydant puis le solvant est éliminé à l’aide de vapeur d’eau.

Caoutchouc butyl (IIR) : dans le procédé exploité, en France, à Notre Dame de Gravenchon (76) par ExxonMobil Chemical, le solvant de copolymérisation entre l’isobutylène et l’isoprène est le chlorure de méthyle CH3Cl et la réaction est catalysée par une solution de AlCl3 dans ce même solvant. La polymérisation met en jeu 98 % d’isobutylène avec 2 % d’isoprène. La réaction est très exothermique et se fait à -100°C. Après refroidissement, par détente de propylène et d’éthylène, le solvant et les réactifs non consommés sont extraits par vaporisation et recyclés. Aux fines particules de caoutchouc qui ont précipité on rajoute de l’eau et des additifs nécessaires à la stabilisation de la suspension qui est ensuite purifiée, séchée et comprimée sous forme de balles de caoutchouc. L’isoprène est importé de Bâton-Rouge (Louisiane, États-Unis) et l’isobutylène provient, par une conduite de 35 km, de la coupe C4 d’un vapocraqueur d’ExxonMobil.
Pour obtenir les halobutyls, avant halogénation, le butyl est dissous dans un solvant, hexane ou pentane, le monomère qui n’a pas réagi est enlevé et le dibrome liquide ou de dichlore gazeux sont introduits dans le solvant. Pour chaque mole d’halogène qui réagit, il y a formation d’une mole d’acide bromhydrique ou chlorhydrique qui nécessite la neutralisation de la solution à l’aide de soude. Le solvant est ensuite éliminé par traitement à la vapeur d’eau chaude avec ajout de stéarate de calcium afin de prévenir l’agglomération de l’élastomère.
Le caoutchouc butyl peut aussi être obtenu par décomposition du MTBE (méthyl tertio-butyl éther).

BR : la polymérisation du 1,3 butadiène (CH2=CH-CH=CH2) est réalisée, en général, en solution, à 20 % de monomère, le solvant étant l’hexane ou le cyclohexane. La réaction est catalysée par des complexes de métaux de transition (Nd, Ni ou Co) ou par le butyllithium.

NBR : la polymérisation entre l’acrylonitrile (de 15 à 51 %) et le butadiène est réalisée en émulsion dans l’eau avec un émulsifiant (savon) et divers autres produits. La température de polymérisation donnera des polymères plus ou moins linéaires. A froid, de 5 à 15°C, les branchements seront réduits, à chaud, de 30 à 40°C, les branchements seront plus importants. Les NBR, insaturés peuvent être hydrogénés pour donner des HNBR. Dans ce cas, le NBR est dissous dans un solvant, un catalyseur à base de métal précieux est ajouté puis un traitement avec du dihydrogène gazeux donne du NBR hautement saturé ou HNBR.

SBR : la copolymérisation du butadiène et du styrène peut s’effectuer soit en solution (S-SBR), soit en émulsion (E-SBR). Même si les procédés en solution présentent quelques avantages (meilleur contrôle des conditions opératoires, consommation d’énergie plus faible et plus grande pureté du caoutchouc), c’est le procédé en émulsion qui est le plus répandu. L’émulsifiant, un savon d’acide gras ou d’acide résinique, stabilise et homogénéise le milieu réactionnel. La copolymérisation est réalisée à froid (5°C) ou à chaud. Celle effectuée à froid est radicalaire et dure une dizaine d’heures. Exemple de composition, en masse, pour 75 kg de butadiène et 25 kg de styrène : eau : 180 kg, émulsifiant : 5 kg, dodécyl mercaptan : 200 g, hydroperoxyde de cumène : 170 g, EDTA : 60 g, sulfate de fer (II) : 17 g.

SBC : les SBC sont des copolymères dans lesquels les « blocs » sphéroïdes de polystyrène d’environ 30 nm de diamètre sont reliés entre eux par des tronçons élastomères constitués par les polydiènes choisis pour la copolymérisation, ce qui constitue deux phases distinctes dans le matériau. Modifiable à chaud, cette constitution lui procure ses propriétés élastiques. Pour la copolymérisation, on peut utiliser deux techniques : soit une polymérisation anionique de « diblocs » styrène-diène suivie d’un couplage par un agent bromé en « triblocs » styrène-diène-styrène, soit une polymérisation par un initiateur anionique difonctionnel qui mène directement aux triblocs désirés.

ABS : leur production industrielle et leur première commercialisation par la société Uniroyal, remontent à 1948. Les ABS sont des matériaux amorphes qui comportent deux phases ; une phase continue constitue la matrice (copolymère de styrène/acrylonitrile SAN) et une phase discontinue constituée de nodules de polybutadiènes greffés de copolymères SAN. Cette structure biphasique et la taille des zones de caoutchouc (0,1 à 1 µm) contribuent aux propriétés des ABS : résistance aux chocs, aspect de surface (brillance…) et résistance à la chaleur.

Il existe trois procédés de fabrication de l’ABS : la polymérisation en masse (Dow Chemical), la polymérisation masse-suspension (Monsanto) et le procédé le plus utilisé, la polymérisation par émulsion aqueuse. Celle-ci débute par la synthèse entre 40°C et 90°C d’un « latex d’élastomère » (polybutadiène ou copolymère butadiène-styrène ou copolymère butadiène-acrylonitrile). Celui-ci est ensuite greffé entre 50°C et 80°C en présence de styrène (ou d’alpha-méthylstyrène dans le cas de l’ABS dit « chaleur »), d’acrylonitrile et d’eau. Les tensioactifs utilisés sont des sels sodiques ou potassiques d’acides gras, des sulfonates ou des sulfates d’alcool polyoxyéthylénés, ou des tensioactifs non ioniques tels que des copolymères de l’oxyde de propylène et de l’oxyde d’éthylène. Les catalyseurs utilisés sont des persulfates de sodium ou de potassium, des associations de type redox (par exemple un mélange d’hydroperoxyde organique et de glucose en présence de sels métalliques Fe2+ ou Cu2+). Parallèlement on synthétise un latex de résine SAN en présence de styrène, d’acrylonitrile, d’eau, de tensioactif entre 50°C et 80°C. Le greffage du latex d’élastomère a pour but de le rendre « compatible » avec ce latex de résine.

Lors de ces synthèses, les monomères qui n’ont pas réagi sont recyclés. Les deux latex sont ensuite mélangés dans des proportions définies par les propriétés recherchées. Le latex d’ABS ainsi formé est alors mis à floculer à l’aide de CaCl2, d’Al2(SO4)3, de MgSO4, d’acide acétique, sulfurique ou chlorhydrique vers 100°C, puis est séché. Il est alors prêt à recevoir les charges adéquates à son utilisation. L’introduction de méthacrylate de méthyle conduit à des ABS transparents.

On peut ensuite réaliser des alliages d’ABS et d’autres polymères (PVC, polycarbonate, polyamide…) pour atteindre certaines propriétés (résistance aux chocs, tenue à la chaleur, résistance à l’abrasion, fluidification pour la réalisation de films…).

Productions

Caoutchouc naturel

Production mondiale : en 2020, de 14,845 millions de t. Par pays :

en milliers de tonnes
Thaïlande 4 703 Chine 688
Indonésie 3 366 Malaisie 515
Vietnam 1 226 Guatemala 436
Inde 963 Birmanie 259
Côte d’Ivoire 936 Brésil 226

Source : FAO

La culture de l’hévéa occupe une surface de 12 millions d’hectares, à 90 % dans le Sud-Est asiatique.

En Thaïlande, 90 % de la production est assurée par des exploitations familiales qui font ainsi vivre 10 % de la population du pays. La surface cultivée était, en 2019, de 3,551 millions d’hectares.

Le groupe Bridgestone cultive 48 000 ha d’hévéas au Liberia et 24 000 ha en Indonésie, à Serbalawan, au Nord de Sumatra et Tanah Laut, au Sud de Kalimanta.

Le groupe Michelin, possède au Brésil, une plantation d’hévéas, à Igrapiúna, dans l’État de Bahia, de 513 hectares et 2 usines de transformation (Igrapiúna avec 10 000 t/an et Sooretama, dans l’État d’Esperito Santo avec 20 000 t/an). En Afrique (Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria et Liberia), Michelin détient 44,41 % de la Société Internationale de Plantations d’Hévéas (SIPH), 2ème producteur africain, avec 55,59 % pour le groupe ivoirien Sifca. Par ailleurs, Michelin détient une participation minoritaire de 45 %, dans Nteq Polymer Company, en Thaïlande avec 30 000 t/an et en Indonésie, au travers d’une joint venture, Royal Lestari Utama (RLU), à 49 %, avec le groupe Barito Pacific, et une production prévue de 80 000 t/an. Au total la production de caoutchouc sec est de 200 000 t/an.
La SIPH exploite, en 2020, 59 714 hectares plantés d’hévéas avec une production de 74 244 t de caoutchouc avec de plus des achats auprès de planteurs indépendants ce qui donne une production totale de 308 540 t, à 72,16 % en Côte d’Ivoire, 15,84 % au Ghana, 6,0 % au Nigeria, 6,0 % au Liberia.

Commerce international : en 2021.

Principaux pays exportateurs, sur un total de 10,891 millions de t :

en milliers de t
Thaïlande 3 417 Laos 271
Indonésie 2 335 Cambodge 256
Côte d’Ivoire 1 747 Philippines 203
Vietnam 695 Belgique 203
Malaisie 653 Birmanie 154

Source : ITC

Les exportations thaïlandaises sont destinées à 36 % à la Chine, 18 % à la Malaisie, 7 % aux États-Unis, 6 % au Japon.

Principaux pays importateurs :

en milliers de t
Chine 2 385 Vietnam 387
Malaisie 1 207 Corée du Sud 349
États-Unis 1 001 Allemagne 279
Japon 698 Turquie 274
Inde 525 Brésil 234

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 51 % de Thaïlande, 14 % de Malaisie, 8 % de Côte d’ivoire, 7 % du Vietnam.

Les importations de l’Union européenne proviennent, en 2018, à 31 % d’Indonésie, 20 % de Thaïlande, 19 % de Côte d’Ivoire, 13 % de Malaisie, 8 % du Vietnam, 2 % du Cameroun.

Caoutchoucs synthétiques

Productions, en 2020. Monde : 14,4 millions de t, Union européenne : 3,3 millions de t. Répartition de la production :

Chine 22 % Japon 8 %
Union européenne 15 % Taipei chinois 6 %
États-Unis 13 % Inde 3 %
Corée du Sud 12 % Singapour 2 %
Russie 11 % Thaïlande 2 %

Source : IRSG

En 2016, la production chinoise est de 5,458 millions de t pour une capacité de production de 6,475 t/an constituée à 60 % par celle de SBR et BR.

La production de l’Union européenne, est, en 2022, de 1,243 million de t de polyisoprène synthétique (IR) dont 643 582 t en Allemagne, 150 425 t en Finlande, 103 244 t en Italie, 107 248 t, en 2016, en France, 20 681 t en Pologne, en 2021 et de 1,743 million de t d’autres caoutchoucs synthétiques dont 388 680 t en Allemagne, 332 002 t en France, 309 922 t en Italie, 248 044 t en République tchèque, 259 094 t en Pologne, en 2021, 212 450 t, en 2016, aux Pays Bas, 109 863 t en Espagne, en 2021.
La production de SAN est de 175 025 t dont 108 094 t en Allemagne, 27 750 t, en Hongrie, en 2021, 21 493 t en Italie, en 2021 et celle d’ABS, de 985 079 t dont 396 988 t en Italie, 82 495 t en Allemagne, 73 999 t en Espagne, 22 895 t en Hongrie.

La production du Japon est, en 2017, de 1,621 million de t dont, en 2016, 456 400 t de SBR et 288 600 t de BR. Celle de la Corée du Sud, en 2017, de 504 000 t de SBR et 420 000 t de BR.

Productions par type de caoutchouc synthétique : en 2018, répartition selon les capacités de production sur un total de 20,42 millions de t.

SBR 33 % IIR 10 %
BR 22 % IR 4 %
SBC 14 % NBR 4 %
EPDM 11 % CR 2 %

Source : Rubber World octobre 2019

Commerce international : en 2022.

Principaux pays exportateurs :

en milliers de t
Thaïlande 1 825 Chine 722
Corée du Sud 1 688 Japon 686
Vietnam 1 276 Taipei chinois 590
États-Unis 948 Belgique 543
Allemagne 776 Malaisie 534

Source : ITC

Les exportations thaïlandaises sont destinées à 91 % à la Chine.

Principaux pays importateurs :

en milliers de t
Chine 4 724 Belgique 525
États-Unis 679 Allemagne 510
Malaisie 643 Turquie 448
Thaïlande 598 Indonésie 343
Inde 535 Brésil 318

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 34 % de Thaïlande, 26 % du Vietnam, 8 % de Malaisie.

Principaux producteurs : en 2015, de SBR, BR, SBC, NBR, CR, EPDM, IR et IIR.

en milliers t de capacités annuelles de production
Arlanxeo (Pays Bas) 2 051 ExxonMobil (États-Unis) 736
Sinopec (Chine) 1 740 Goodyear (États-Unis) 725
Kumho (Corée du Sud) 1 301 Japan Synthetic Rubber 695
Petrochina (Chine) 1 276 Nizhnekamskneftekhim (Russie) 692
Taiwan Synthetic Rubber Corp. 739 Sibur (Russie) 576

Source :57th AMG, IISRP

  • Arlanxeo (Pays Bas) après avoir été une joint venture 50/50 entre Lanxess (Allemagne) et Saudi Aramco (Arabie Saoudite), créée en avril 2016, est depuis fin 2018, propriété de Saudi Aramco qui a acheté les parts de Lanxess. Elle produit : plus de 1 million de t/an de SBR, 400 000 t/an de BR, 450 000 t/an de EPDM, 130 000 t/an de NBR et HNBR, plus de 70 000 t/an de CR.
    • du caoutchouc butyl (IIR) à Sarnia, Ontario, au Canada avec 140 000 t/an, Zwijndrecht en Belgique avec 140 000 t/an et Singapour avec 100 000 t/an.
    • du BR et du SBR, à Port Jérôme, en France, à Orange, Texas, aux États-Unis, à Dormagen, en Allemagne, à Cabo de Santo Agostinho, Triunfo et Duque de Caxias, au Brésil, à Singapour avec 140 000 t/an de Nd-BR.
    • du NBR, en France, à La Wantzenau (67), ainsi que du NBR carboxylé et, en Chine, à Nantong avec 30 000 t/an, dans une joint venture avec TSRC.
    • de l’EPDM à Geleen aux Pays Bas, à Changzhou, en Chine, à Rabigh, en Arabie Saoudite et à Triunfo au Brésil.
    • du CR à Dormagen en Allemagne, avec 70 000 t/an.
  • Kumho Petrochemical (Corée du Sud) a produit, en 2018, 1,509 million de t de caoutchoucs synthétiques avec :
    • du BR, avec 338 000 t/an, à Yeosu, en Corée du Sud,
    • du NBR, avec 87 000 t/an et du HNBR, avec 10 000 t/an à Ulsan, en Corée du Sud,
    • du SBR, avec 384 000 t/an à Ulsan,
    • du SBS, avec 70 000 t/an à Yeosu,
    • de l’ABS, avec 250 000 t/an à Ulsan
    • du SAN, avec 173 000 t/an.
  • Sinopec (Chine) a produit, en 2021, 1,252 million de t de caoutchoucs synthétiques avec 10 000 t/an de caoutchouc butyl (IIR), 360 000 t/an de SBR, 360 000 t/an de BR, 270 000 t/an de SBS.
  • Petrochina a produit, en 2021, 1,044 million de t de caoutchoucs synthétiques.
  • Taiwan Synthetic Rubber Corp. (TSRC), produit du SBR, du BR, du NBR, du SBS, du SIS, avec une capacité totale de 565 767 t/an et des ventes, en 2021, de 545 000 t.
    • Produit du SBR, à Kaohsiung, à Taïwan, avec 130 000 t/an et à Nantong, en Chine, avec une joint venture entre TSRC, 65,44 %, Marubeni (Japon), 22,56 % et Nantong Petrochemical Corp., 12 % possédant une capacité de production de 180 000 t/an. En Inde, une joint venture entre TSRC avec 50 %, Indian Oil Corp et Marubeni (Japon) possède une capacité de 120 000 t/an de SBR.
    • Produit du BR, à Kaohsiung, à Taïwan, avec 60 000 t/an, à Tambol, en Thaïlande, dans une joint venture entre TSRC, 13 %, UBE Industries (Japon), 74 % et Marubeni (Japon), 13 %, avec 72 000 t/an, à Nantong, en Chine, dans une joint venture entre TSRC, 55 %, UBE Industries, 25 %, Marubeni, 20 %, avec 72 000 t/an. Produit du NBR, à Nantong, Chine, avec une joint venture 50/50 avec Arlanxeo et 30 000 t/an.
    • Produit du SBS et du SIS avec l’acquisition, en avril 2011, de la société Dexco qui possède aux États-Unis, à Plaquemine, en Louisiane, des capacités de production de 32 000 t/an de SIS et 30 000 t/an de SBS. A Nantong, en Chine, possède une ligne de production de SIS de 25 000 t/an et de SEBS de 35 000 t/an et à Kaohsiung, à Taïwan, une capacité de production de SBS et SEBS de 29 000 t/an.
  • ExxonMobil Chemical (États-Unis) produit du caoutchouc butyl (IIR) aux États-Unis, à Bayton, Texas et Baton Rouge, Louisiane, en France, à Notre Dame de Gravenchon, au Royaume Uni, à Fawley, au Japon, en association 50/50 avec JSR (Japan Synthetic Rubber Corporation) dans Japan Butyl Co., à Kawasaki avec 98 000 t/an d’IIR et à Kashima avec 80 000 t/an de caoutchouc butyl halogéné, en Arabie Saoudite, en association avec Sabic, à Kemya, avec 400 000 t/an et à Singapour, dans l’ile de Jurang, avec une production de 140 000 t/an.
  • Goodyear (États-Unis), produit de l’IR, du SBR et divers autres caoutchoucs synthétiques aux États-Unis, au Texas, à Beaumont et Houston.
  • Japan Synthetic Rubber (JSR), produit au Japon, du SBR, avec 255 000 t/an et du S-SBR avec 60 000 t/an à Yokkaichi , du BR, à Chiba avec 72 000 t/an, de l’IR à Kashima avec 41 000 t/an, de l’ABS, à Yokkaichi avec 250 000 t/an, ainsi que du S-SBR, en Thaïlande au travers d’une joint venture avec 51 % des parts, à Map Ta Phut et 100 000 t/an. Produit du IIR dans une joint venture, Japan Butyl Co., 50/50 avec ExxonMobil, à Kawasaki avec 98 000 t/an et du caoutchouc butyl halogéné à Kashima avec 80 000 t/an. Produit, depuis 2019, du S-SBR, en Hongrie, avec une capacité de 60 000 t/an.
  • Nizhnekamskneftekhim (NKNH, Russie), société du groupe TAIF, a produit, en 2018, à Niznekamsk, au Tatarstan, 716 000 t de caoutchoucs synthétiques. Principal producteur mondial de polyisoprène (IR) avec avec une capacité de 333 000 t/an soit 37,8 % du marché mondial, produit également du caoutchouc butyl avec 16,3 % du marché mondial, du BR avec 4,7 % du marché mondial et de l’ABS.
  • Sibur (Russie), produit, en Russie, à Togliatti avec 82 000 t/an d’IR, 65 000 t/an d’IIR, 60 000 t/an de E-SBR, à Voronezh avec 121 000 t/an de BR, 106 800 t/an de SBR, 85 000 t/an de SBS, à Krasnoyarsk, avec 74,99 % d’une joint venture avec Sinopec, 42 500 t/an de NBR. En 2020, la production de caoutchoucs synthétiques a été de 337 000 t avec une capacité de production de 418 800 t/an.
  • Versalis, filiale du groupe italien ENI, produit du SBR en émulsion à Ravenne, en Italie, avec 120 000 t/an. Produit également du BR, NBR, SBS, SIS, SEBS, ABS et SAN.
  • Zeon Corporation (Japon) produit de l’IIR à Tokuyama, avec 65 000 t/an, des NBR et HNBR, au Japon à Tokuyama, Takaoka, Kawasaki avec 64 500 t/an, aux États-Unis à Louisville, Kentucky, Hattiesburg, Mississippi et Bayport, Texas avec 20 000 t/an, des ESBR et SSBR au Japon à Takuyama avec 135 000 t/an et à Singapour avec 70 000 t/an, de l’IR au Japon à Mizushima avec 40 000 t/an.
  • Trinseo (Allemagne), société issue, en 2010, du groupe Dow Chemical, produit du SBR avec une capacité de production de 150 000 t/an et du BR à Schkopau, en Allemagne et de l’ABS et du SAN. En mai 2021, cette activité a été vendue au groupe polonais Synthos.
  • Cenway (Chine) produit à Zhejiang Jiaxing Port et Panjin, 200 000 t/an de caoutchouc butyl (IIR).
  • Michelin produit du SBR et divers autres caoutchoucs synthétiques à Bassens (33), en France, avec 200 000 t/an et à Louisville, Kentucky, aux États-Unis, avec 34 000 t/an.
  • Bridgestone (Japon) produit des caoutchoucs synthétiques au États-Unis à Lake Charles, en Louisiane, à Orange, au Texas et en Chine à Huizhou (50 000 t/an de SBR).
  • Ineos Styrolution (Allemagne) société du groupe Ineos produit de l’ABS, SAN, SBC et divers copolymères styréniques en Allemagne à Ludwigshafen et Cologne, en Belgique à Anvers, en Corée du Sud à Ulsan, en Thaïlande à Map Ta Phut, en Inde à Vadodara, au Mexique à Altamira. Dans le monde, Styrolution est n°3 avec une capacité de production de 614 000 t/an d’ABS standard soit 11 % des capacités mondiales, après LG Chem, 14 % et Chi Mei 13 %. En Europe de l’Ouest, la part de Styrolution dans la production d’ABS est de 49,7 %, à côté de Trinseo, 23,1 % et Elix Polymers 20,8 %.
  • Dynasol (Espagne) joint venture 50/50 du groupe espagnol Repsol avec le groupe mexicain Kuo, produit 115 000 t/an de caoutchouc synthétique SBR dont 55 000 t au Mexique et 69 000 t/an de dérivés styréniques, SBS et SEBS, dans les usines de Santander, en Espagne, Altamira, au Mexique et Liaoning, en Chine, joint venture entre Dynasol et le groupe chinois Xing’an, avec 110 000 t/an de SBR et 30 000 t/an de NBR.
  • Chi Mei (Taipei chinois), produit du SBR, BR, HBR, ABS (2,1 millions de t/an) et SAN.
  • Sabic (Arabie Saoudite), produit du BR, de l’EPDM, de l’ABS et du SAN, à Al-Jubail en Arabie Saoudite.

Situation française

La production, en 2016, est de 107 248 t de caoutchouc IR, et en 2022, de 332 002 t d’autres caoutchoucs synthétiques.

Exportations : en 2022.

  • Caoutchouc naturel : 37 643 t vers l’Espagne à 46 %, l’Allemagne à 18 %, l’Italie à 17 %.
  • IR : 60 t à 60 % vers l’Espagne, 18 % les Pays Bas, 11 % l’Allemagne, 8 % la Belgique.
  • IIR : 34,2 t à 33 % vers l’Espagne, 31 % l’Allemagne, 14 % le Burkina Faso, 9 % le Royaume Uni.
  • IIR halogénés : 1 682 t vers le Portugal à 51 %, l’Espagne à 30 %, la Belgique à 11 %, l’Allemagne à 7 %.
  • SBR : 143 271 t vers les États-Unis à 22 %, l’Espagne à 21 %, l’Allemagne à 10 %, la Pologne à 10 %, l’Italie à 9 %.
  • BR : 63 145 t vers l’Espagne à 20 %, les Pays Bas à 19 %, la Belgique à 12 %, l’Inde à 8 %, la Chine à 8 %.
  • NBR : 55 669 t vers les États-Unis à 21 %, l’Allemagne à 19 %, l’Italie à 6 %, la Chine à 6 %.
  • EPDM : 13 722 t vers la Pologne à 85 %, l’Allemagne à 4 %.
  • ABS : 29 883 t vers l’Italie à 32 %, l’Allemagne à 14 %, la Belgique à 13 %, l’Irlande à 8 %.
  • SAN : 550 t vers le Luxembourg à 32 %, la Chine à 23 %, la Tunisie à 14 %, l’Italie à 10 %, l’Allemagne à 8 %.

Importations : en 2022.

  • Caoutchouc naturel : 130 706 t de Thaïlande à 49 %, d’Indonésie à 12 %, de Côte d’Ivoire à 12 %.
  • IR : 3 439 t de Russie à 41 %, des États-Unis à 38 %, d’Allemagne à 10 %.
  • IIR : 1 824 t de Belgique à 56 %, d’Allemagne à 11 %, de Suisse à 10 %, de Russie à 8 %.
  • IIR halogénés : 11 077 t de Belgique à 30 %, des Pays Bas à 25 %, du Royaume Uni à 23 %, d’Allemagne à 9 %, des États-Unis à 7 %.
  • SBR : 41 380 t de Belgique à 15 %, d’Allemagne à 13 %, des États-Unis à 13 %, de Pologne à 10 %, du Royaume Uni à 7 %.
  • BR : 40 316 t des États-Unis à 14 %, de Russie à 13 %, de République tchèque à 12 %, d’Allemagne à 12 %, de Belgique à 8 %.
  • NBR : 6 821 t d’Espagne à 19 % d’Allemagne à 14 %, d’Italie à 14 %, de Russie à 14 %.
  • EPDM : 25 801 t des Pays Bas à 33 %, de Belgique à 25 %, de Corée du Sud à 15 %, d’Italie à 8 %, d’Allemagne à 6 %.
  • ABS : 37 956 t des Pays Bas à 19 %, de Corée du Sud à 17 %, d’Allemagne à 14 %, de Belgique à 11 %, de Taipei chinois à 11 %.
  • SAN : 4 043 t des Pays Bas à 42 %, d’Allemagne à 27 %, de Belgique : 11 %, d’Italie à 7 %.

La consommation a été, en 2020, de 268 000 t dont 87 000 t de caoutchouc naturel et 181 000 t de caoutchouc synthétique.

Producteurs de caoutchoucs synthétiques :

  • ExxonMobil Chemical produit du caoutchouc butyl (IIR) à Notre Dame de Gravenchon.
  • Michelin produit du SBR et du BR, 200 000 t/an, à Bassens (33).
  • Arlanxeo produit du NBR à La Wantzenau (67) et du BR et du SBR à Port Jérôme (76).

Industrie de transformation du caoutchouc :

La production de pneumatiques et de caoutchoucs industriels a été, en 2019, de 645 000 t, avec 330 000 t de pneumatiques (à 57 % pour les véhicules de tourisme) et 315 000 t de caoutchoucs industriels.

Producteurs de pneumatiques, en nombre d’usines.

Michelin 10 Bridgestone 3
Goodyear-Dunlop 3 Continental 3

Source : ETRMA

En 2020, les importations de pneus ont été de 2,9 milliards d’euros, les exportations de 2,1 milliards d’euros.

Producteurs de caoutchoucs industriels, d’après le chiffre d’affaires 2019.

en millions d’euros
Hutchinson, en 2018 1 540 Trelleborg Industries 120
Cooper Standard 180 Freudenberg 80
West Pharmaceutical 170  Vibracoustic 80
Aptar / Stelmi 160 Contitech Anoflex 80

Source : SNCP

Utilisations

Consommations

La consommation mondiale a été, au total, en 2020, de 27,07 millions de t, 47,0 % de caoutchouc naturel, 53,0 % de caoutchouc synthétique.

Caoutchouc naturel : en 2018, en milliers de t. Monde : 13 766. Répartition de la consommation :

Chine 38 % États-Unis 7 %
Union européenne 9 % Japon 5 %
Inde 8 % Thaïlande 5 %

Source : ETRMA

En 2020, la consommation mondiale est de 12,313 millions de t réalisée à 41 % en Chine.

Caoutchoucs synthétiques : en 2018, en milliers de t. Monde : 15 427, répartition de la consommation :

Chine 28 % Japon 6 %
Union européenne 17 % Inde 5 %
États-Unis 12 %

Source Zeon

Principaux pays transformateurs de caoutchouc, en 2020. Monde : 26,925 millions de t, Union européenne : 3,132  millions de t.

en milliers de t
Chine 9 786 Inde 1 619
États-Unis 2 377 Japon 1 266

Source : SNCP

Formulation

Sauf pour le caoutchouc naturel destiné à l’élaboration de gants ou de préservatifs, pour être utilisés, les élastomères doivent être formulés à l’aide de nombreux ajouts, la proportion en poids, de polymère étant comprise entre 20 et 40 %. Les ajouts sont les suivants :

  • charge, par exemple de noir de carbone qui joue également un rôle de pigment, de stabilisant, de renforcement des propriétés mécaniques,
  • plastifiants,
  • agents vulcanisants : soufre, peroxydes organiques,
  • accélérateurs de vulcanisation,
  • additifs divers pour faciliter la mise en œuvre, protéger du dioxygène, de l’ozone, de la chaleur, des rayonnements UV…

Exemple d’ajouts à 100 kg de SBR : 50 kg de noir de carbone comme renforcement, 15 kg d’huile comme plastifiant, 1,5 kg de soufre, 1,5 kg de sulfénamide, 500 g de thiurame, 500 g d’oxyde de zinc, 200 g d’acide stéarique, comme agents de vulcanisation, 200 g d’antioxygène, 200 g d’antiozone.

Exemple de composition d’un pneu type :

  • Caoutchouc naturel : 24 %
  • Caoutchouc synthétique : 22 %
  • Noir de carbone et silice : 25 %
  • Câbles textiles et métalliques : 18 %
  • Produits chimiques : 11 %

Utilisations par types de caoutchouc

 

  • Caoutchouc butyl (IIR) : ils sont particulièrement imperméables à l’air et en conséquence, 80 % de la production va à la confection de chambres à air et de vessies de vulcanisation des pneumatiques. Le reste va à l’étanchéité, l’amortissement (automobile), la santé (bouchons pharmaceutiques) et l’alimentaire (chewing-gum). Les halobutyls, chloré ou bromé, possèdent les mêmes propriétés d’imperméabilité à l’air mais de plus ils sont facilement covulcanisables avec le caoutchouc naturel et les SBR qui constituent le corps des pneumatiques. Ainsi leur principale utilisation est dans les pneus « sans chambres » où ils assurent l’étanchéité.
  • BR : utilisé à plus de 70 % dans les pneumatiques, pour la bande de roulement et les flancs, à 25 % comme modificateur du polystyrène et des ABS où il entre à environ 7 %. Employé également, avec 20 000 t/an, dans le cœur des balles de golf.
  • NBR et HNBR : particulièrement résistants à la chaleur, aux huiles, à l’essence et aux produits chimiques, ils sont utilisés dans le transport de ces fluides (tuyaux…). L’hydrogénation accroît la résistance à la chaleur et à l’action de l’ozone.
  • SBR : 70 % des SBR va aux pneumatiques et le reste aux semelles, talons, matelas, articles de sport, tuyaux, tapis, courroies, joints, colles…
  • Latex styrène-butadiène carboxylés : 70 % vont au couchage du papier et 30 % aux liants pour envers de tapis.
  • SBC : ils sont souvent utilisés pour modifier les propriétés d’autres polymères.
  • ABS : 35 % de la production est consommée par l’industrie automobile (concurrencé par le polypropylène), 17 % par l’électroménager, 8 % par les télécommunications et 6 % par l’électronique grand public.
    Il y a en moyenne 9 à 10 kg d’ABS par automobile produite actuellement en Europe. On le trouve dans les tableaux de bord (aspect mat, résistance à la chaleur), dans les grilles de radiateur (résistance à la chaleur et aux chocs), éléments du système de chauffage, poignées de portes, les grilles de calandre éventuellement chromées, les rétroviseurs, les boîtiers de phares arrières…
    On trouve de l’ABS dans les réfrigérateurs (pièces frontales), les machines à coudre, aspirateurs, robots de cuisine… On le trouve aussi dans des appareils tels que les tondeuses, les perceuses, ponceuses, meuleuses (rigidité, tenue à la chaleur, couleur). Les boîtiers d’ordinateur, les claviers, les souris, les machines à calculer sont en ABS, en particulier pour les propriétés de résistance à la rayure et pour l’aspect.
    Ses propriétés d’incassabilité et d’inaltérabilité en font un matériau de choix pour l’industrie du jouet de qualité. On le retrouve aussi dans l’industrie des accessoires de sport (skis, bateaux, casques de sport, feuilles extrudées pour planches à voiles…).
    Il tend enfin à remplacer le PVC pour la fabrication des cartes à puces (moulage de la cavité facilité) et s’impose dans les domaines ou l’aspect et l’esthétique sont importants (emballages des cosmétiques…).

Par types d’utilisation

Pneumatiques : 75 % de la production de caoutchouc naturel est destinée à la fabrication de pneumatiques. Par exemple, pour le groupe Michelin qui consomme 10 % de la production mondiale de caoutchouc naturel, soit environ 1 million de t/an, la surface plantée en hévéas correspond à 750 000 ha.

Les pneumatiques utilisent des caoutchoucs naturels et comme caoutchoucs synthétiques les BR, SBR et IIR.

Un pneumatique pour véhicule de tourisme contient environ 18 % de caoutchouc naturel soit 1,35 kg, pour un poids lourd, 40 % (22,5 kg), pour un engin agricole ou de travaux publics, 95 % (jusqu’à 1 t), pour un avion, 100 %.

Dans l’Union européenne, en 2020, la production de pneumatiques a été de 4,24 millions de t.

Producteurs, classés selon leur chiffre d’affaires 2020, dans le monde.

en millions de $
Michelin (France) 19 908 Hancook (Corée du Sud) 4 605
Bridgestone (Japon) 18 012 Pirelli (Italie) 4 244
Goodyear (États-Unis) 9 930 Yokohama (Japon) 3 775
Continental (Allemagne) 8 600 Zhongce (Chine) 3 382
Sumitomo (Japon) 5 528 Maxxis (Taipei chinois) 3 289
Source : ETRMA

Récupération des pneumatiques en fin de vie :

En 2016, dans l’Union européenne, 3,515 millions de t de pneumatiques ont été en fin de vie. L’exportation et la réutilisation ont concerné 9,5 % de l’ensemble, le rechapage 6,5 %, la récupération des matériaux contenus 49,7 %, la récupération d’énergie lors de leur combustion 28,4 % et la mise en décharge 4,6 %. Les matériaux qui ont été récupérés ont été réutilisés à 80 % dans la fabrication de matériaux en caoutchouc, 18 % dans le génie civil, le reste dans la protection de quai, la fabrication de tapis, dans les fonderies. Les pneumatiques brûlés l’ont été à 92 % dans des cimenteries (1 t de pneumatiques fournit autant d’énergie qu’une tonne de charbon ou 750 kg de fuel).
A côté de la récupération annuelle, le stock historique est, dans l’Union européenne, estimé à 5,5 millions de t.

En France, la société Aliapur, gère près de 80 % des pneus usagés. En 2021, elle a collecté 388 109 t de pneus équivalent à 49,2 millions de pneus de tourisme, destinées à 49,7 % à la production d’énergie, à 50,3 % à la récupération de matière, dont 14,8 % au rechapage ou au marché de l’occasion.

Caoutchoucs industriels :

Dans l’Union européenne, en 2020, la production de caoutchouc industriels a été de 2,3 millions de t. Les exportations de 500 000 t, les importations de 800 000 t. Productions des principaux pays de l’Union européenne, en 2020.

en milliers de t
Allemagne 690 Italie 183
France 262 Espagne 180

Source : ETRMA

Producteurs mondiaux, classés selon leur chiffre d’affaires 2020.

en millions de $
Freudenberg (Allemagne) 6 030 Bridgestone (Japon) 3 370
Continental (Allemagne) 5 570 Parker Hannifin (États-Unis) 3 290
Hutchinson (France) 4 310 NOK (États-Unis) 2 970
Sumitomo (Japon) 4 040 Gates (États-Unis) 2,790

Source : ETRMA

Bibliographie

Archives

Caoutchoucs 2022

Caoutchoucs 2019

Caoutchoucs 2015

Caoutchoucs 2014

Caoutchoucs 2010

Caoutchoucs 1995

 

Propylène

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire Moment dipolaire
C3H6 42,08 g.mol-1 0,366 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
gazeux, 15°C, 101,3 kPa : 1,81.10-3 g.cm-3 -185,2°C -47,7°C 91,75°C 4 594 kPa 1,8 % – 11,2 % 485°C à 20°C 384 mg.L-1

Données industrielles

Matières premières

Principalement le pétrole ou le charbon en Chine.

Fabrication industrielle

Le propylène (ou propène) est obtenu principalement comme co-produit selon deux voies :

  • Par vapocraquage des hydrocarbures (voir ce chapitre) en même temps que l’éthylène (voir ce chapitre). En fonction de la charge utilisée et des conditions opératoires, la proportion de propylène produit varie (voir le chapitre vapocraquage). Pour une production de 100 kg d’éthylène, on produit 1,7 kg de propylène si la charge est de l’éthane, 35 kg si la charge est du gaz de pétrole liquéfié (GPL), 46 kg si la charge est du naphta et 52 kg si la charge est du gazole. Avec le développement aux États-Unis de la production de gaz de schiste, riche en éthane qui alimente les vapocraqueurs, dans ce pays, le vapocraquage produit de moins en moins de propylène. En 2013, les vapocraqueurs des États-Unis ont utilisé 58 % d’éthane, 28 % de propane, 5 % de butane, 7 % de naphta et 2 % de gasoil. En 2015, en Arabie Saoudite, les vapocraqueurs ont utilisé à 62 % de l’éthane, 25 % du propane, 10,8 % du naphta, 1,4 % du butane. En Europe (Union européenne à 15 + Norvège, Hongrie et Slovaquie), les vapocraqueurs ont utilisés, en 2020, 67,7 % de naphta, 20,7 % de butane et propane, 4,8 % d’éthane, 3,1 % de gasoil, 3,8 % de charges diverses.
    Le ratio de production propylène/éthylène des vapocraqueurs d’Europe de l’Ouest (UE à 15 + Norvège et Turquie), en 2016 est de 0,509, il est de 0,35, dans le monde.
  • Par craquage catalytique dans les raffineries (FCC : Fluid Catalytic Cracking). Dans ce cas, le propylène est co-produit de la production de carburant.

On dispose d’autres voies de préparation par :

  • Déshydrogénation du propane (PDH : Propane DeHydrogenation), entre 500 et 700°C, selon la réaction :

C3H8 = CH2CH3CH + H2

  • Réaction de métathèse entre l’éthylène et le 2-butène, en présence d’un catalyseur d’oxyde de tungstène (WO3) sur silice et d’oxyde de magnésium. Le catalyseur est régénéré tous les 30 jours.
  • La production de propylène, à partir de méthanol (MTP : Methanol-To-Propylene) commence à se développer, particulièrement en Chine, dans ce pays le méthanol étant en grande partie produit à partir du charbon. C’est le cas également en Afrique du Sud. Dans un pré-réacteur, le méthanol est converti en diméthyléther et eau en présence d’un catalyseur en alumine gamma, puis transformé en oléfines et eau en présence d’une zéolithe ZSM-5 comme catalyseur.

En 2018, le vapocraquage fournit 46 % de la production mondiale, le craquage catalytique 32 %, la déshydrogénation du propane 11,4 %, la réaction de métathèse 3,5 % et la production à partir de méthanol 7,1 %. Aux États-Unis, le propylène provient à 70 % du craquage catalytique et à 26 % du vapocraquage. En Chine, en 2016, la part du craquage catalytique est de 36 %, celle du vapocraquage de 28 %, celle du charbon via le méthanol de 21 %, celle du propane et butane de 13 %. En Europe de l’Ouest (UE à 15 + Norvège, Hongrie et Slovaquie), la part du vapocraquage est, en 2020, de 71,8 %

Commercialisation et transport :

Le propylène est commercialisé sous deux grades :

  • Supérieur à 99,5 %, destiné à la polymérisation.
  • Compris entre 90 et 96 %, destiné aux autres applications chimiques.

Le propylène est livré comprimé sous sa propre pression de vapeur saturante (téb : – 47,72°C) et il est le plus souvent transporté par voie de chemin de fer, par voie fluviale ou maritime. Le plus souvent, sa transformation est effectuée sur les lieux de production.

Productions

Monde, en 2016 : 100 millions de t, Union européenne, en 2022 : 11,168 millions de t.

en milliers de t
Chine, en 2016 25 400 Taipei chinois, en 2018 3 486
États-Unis, en 2019 15 605 Allemagne, en 2022 3 062
Corée du Sud, en 2018 8 442 Thaïlande, en 2018 3 038
Japon, en 2018 5 170 France, en 2022 1 637
Inde, en 2020-21 5 777 Pays Bas, en 2022 1 365

Sources : Eurostat et APIC

Les capacités de production mondiales sont, en 2018, de 120 millions de t/an.

Productions, en 2022, de quelques autres pays de l’Union européenne : Espagne : 1,060 million de t, Belgique : 1,032 million de t, Italie : 593 763 t, Pologne : 427 843 t, en 2020, Finlande : 275 840 t, Hongrie : 387 495 t, en 2021, Roumanie : 238 015 t, Slovaquie : 227 042 t, Portugal : 164 733 t, en 2021, Suède : 99 739 t, en 2021, Lituanie : 55 453 t, Croatie : 16 109 t.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs, sur un total de 7,291 millions de t en 2022 :

en milliers de t
Corée du Sud 1 330 Taipei chinois 239
Pays Bas 813 Espagne 201
États-Unis 499 Belgique 171
Japon 485 Malaisie 161
Allemagne 263 Italie 156

Source : ITC

Les exportations de la Corée du Sud sont destinées à 87 % à la Chine, 8 % à Taipei chinois.

Principaux pays importateurs sur un total de 7,721 millions de t, en 2022 :

en milliers de t
Chine 2 100 Colombie 318
Allemagne 621 Indonésie, en 2022 192
Belgique 541 Taipei chinois 190
Pays Bas 352 Mexique, en 2022 178
France 326 Pologne 120

Source : ITC

Les importations chinoise proviennent à 61 % de Corée du Sud, 19 % du Japon, 13 % de Taipei chinois.

Producteurs :

Les principaux producteurs sont les principaux producteurs d’éthylène, voir ce chapitre. On peut citer : Sinopec (9,48 millions de t en 2017), ExxonMobil, Shell, Dow, CNPC (5,12 millions de t, en 2016), Lyondellbasell (5,25 millions de t/an, en 2021), Sabic, Formosa Plastics Corporation (2,662 millions de t/an), TotalEnergies, BASF (2,610 millions de t/an, en 2019), Ineos (1,676 million de t/an, en 2021), Chevron Phillips (1,442 million de t/an, en 2021)…

  • LyondellBasell, possède, en 2021, une capacité de production de 5,25 millions de t/an avec 2,5 millions de t/an aux États-Unis, au Texas, à Channelview, Corpus Christi et La Porte ainsi qu’à Clinton dans l’Iowa. En Europe, les unités de production sont situées en Allemagne à Münchsmünster et Wesseling ainsi qu’en France à Berre l’Étang. Par ailleurs, possède des participations de 25 % dans des joint-ventures en Arabie Saoudite à Al Jubail avec une part de 305 000 t/an et de 29 %, en Thaïlande avec une part de 85 000 t/an.
  • Shell, produit du propylène au Canada à Sarnia, aux États-Unis à Deer Park au Texas et Norco en Louisiane, à Singapour à Pulau Bukom avec 540 000 t/an et à Jurong Island, en Allemagne à Karlsruhe avec 32,5 % de participation dans une joint-venture, à Schwedt avec 37,5 % de participation et à Wesseling, aux Pays Bas à Moerdijk avec 500 000 t/an et Pernis avec 280 000 t/an, en Chine à Nanhai avec 50 % de participation et une capacité de production de 500 000 t/an, au Japon à Kawasaki avec 50,1 % de participation, à Yamaguchi avec 38 % de participation, à Yokkaichi avec 75 % de participation, en Malaisie à Port Dickson avec 51 % de participation.
  • BASF, produit du propylène à Anvers, en Belgique avec 650 000 t/an, à Ludwigshafen, en Allemagne avec 350 000 t/an, en association 50/50 avec Sinopec, à Nanjing, en Chine avec 370 000 t/an, en association 60/40 avec Total, à Port Arthur, au Texas, aux États-Unis avec 890 000 t/an, en association 51/49 avec Sonatrach, à Tarragone, en Espagne avec 350 000 t/an.
  • Chevron Phillips avec une capacité de production, en 2021, de 1,442 million de t/an produit du propylène aux États-Unis, au Texas, à Baytown, avec 465 000 t/an, Port Arthur avec 350 000 t/an et Sweeny avec 395 000 t/an, ainsi qu’au travers de joint ventures (à 50 et 35 %) à Al Jubail en Arabie Saoudite, avec 230 000 t/an.
  • TotalEnergies produit du propylène :
    • par vapocraquage, en France, à Gonfreville, en Belgique, à Anvers, aux États-Unis, à Port Arthur, au Texas, en association 40/60 avec BASF, avec 500 000 t/an, en Corée du Sud, à Daesan, en association 50/50 avec Hanwha avec 865 000 t/an et en Arabie Saoudite, à Al Jubail, en association 37,5/62,5 avec Saudi Aramco, dans SATORP, avec 200 000 t/an. A en projet, à Arzew, en Algérie, pour 2022, en association 49 %/51 %, avec la Sonatrach dans STEP, la construction d’une usine de production de 650 000 t/an, par déhydrogénation du propane afin de produire du polypropylène.
    • par craquage catalytique dans ses raffineries, avec, par exemple, une capacité de production de 455 000 t/an dans ses 5 raffineries françaises.

Situation française

Production : 1,637 million de t, en 2022, dont 1,447 million de t, en 2021, par les vapocraqueurs.

Commerce extérieur : en 2023.

Les exportations étaient de 78 859 t avec comme principaux marchés à :

  • 53 % les Pays Bas,
  • 37 % la Belgique,
  • 10 % l’Allemagne.

Les importations s’élevaient à 321 771 t en provenance principalement à :

  • 28 % d’Allemagne,
  • 26 % d’Italie,
  • 22 % d’Espagne,
  • 13 % de Serbie,
  • 3 % de Bulgarie.

Producteurs et sites de production : en milliers de tonnes par an.

Production issue de vapocraqueurs :

Production issue de raffineries :

  • TotalEnergies avec un total de 455 000 t/an, à Gonfreville (76), Donges (44), Feyzin (69), Grandpuits (77), La Mède (13), avec 70 000 t/an.
  • ExxonMobil à Port Jérôme (76) et Fos sur Mer (13) avec 80 000 t/an.
  • Ineos, à Lavera (13), avec 50 000 t/an.

Utilisations

Il n’y a quasiment pas d’utilisation directe du propylène qui est transformé en divers produits, la principale transformation étant sa polymérisation sous forme de polypropylène (voir ce chapitre).

Consommations : dans le monde, en 2017 : 106 millions de t dont, en 2020, 14,036 millions de t en Europe de l’Ouest (UE à 15 + Norvège, Hongrie et Slovaquie).
Les consommations, en 2015, de la Chine sont de 26 millions de t, en 2018, de la Corée du Sud de 7,127 millions de t, du Japon de 4,730 millions de t, de Taipei chinois de 3,127 millions de t, de la Thaïlande de 2,923 millions de t. En 2020-21 la consommation indienne est de 5,767 millions de t.

Répartition de la consommation, en 2020.

Chine 33 % Amériques 16 %
Autres pays d’Asie 26 % Europe 14 %

Source : IHS Markit

Secteurs d’utilisation du propylène

En 2019, dans le monde (source S&P Global)

  • L’oxyde de propylène (CH3C2H3O), avec une capacité mondiale de production de 11,21 millions de t/an en 2018, peut être synthétisé en passant par la chlorhydrine obtenue par l’addition sur le propylène d’une solution de dichlore en milieux aqueux chlorhydrique. Cette chlorhydrine est ensuite déshydrohalogénée en oxyde de propylène par une base. Ce procédé contribue, en 2018, à 30 % de la production d’oxyde de propylène. L’oxyde de propylène est utilisé comme précurseur dans la fabrication des polyuréthanes, dans les antigels, les résines polyesters insaturées, comme humectant en pharmacie, en cosmétique, dans les tensioactifs non ioniques. Enfin les éthers de propylène glycol, comme solvants, sont en passe de remplacer ceux d’éthylène glycol, du fait de leur moindre toxicité.
    D’autres procédés l’utilisent l’époxidation du propylène ou le procédé HPPO développé par Dow et BASF et exploité par Solvay, BASF et Dow, à Anvers, en Belgique, depuis 2008, pour produire 300 000 t/an d’oxyde de propylène à partir de propylène et de peroxyde d’hydrogène sans coproduction de styrène ou d’alcool tertiobutylique, selon la réaction :

CH2CH3CH + H2O2 = CH3C2H3O + H2O

  • Le cumène (voir ce chapitre) obtenu par réaction du propylène avec le benzène est destiné à la fabrication du phénol et de l’acétone (voir ces chapitres).
  • Le propylène est la base de la production d’acrylonitrile destiné à la fabrication de fibres acryliques et des résines styréniques ABS et SAN, selon la réaction :

2 CH2CH3CH + 2 NH3 + 3 O2 = 2 CH2CHCN + 6 H2O

  • L’hydrolyse de l’acrylonitrile donne l’acide acrylique dont les esters donnent par polymérisation des surperabsorbants.

Autres utilisations :

  • L’oxydation ménagée du propylène par des catalyseurs aux molybdates permet de synthétiser l’acroléine (CH2=CH-CHO) qui est le précurseur de la synthèse des acides aminés L et D méthionine. Ces derniers sont utilisés comme additif dans l’alimentation animale.
  • A la base de la fabrication des alcools oxo (2-éthyl hexane et n-butanol) et de l’alcool isopropylique.

Bibliographie

Archives

Propylène 2022

Propylène 2019

Propylène 2014

Propylène 2012

Propylène 2006

Propylène 1995

Propylène 1993

Oxyde d’éthylène, éthylèneglycol

Données industrielles

Présentation

L’oxyde d’éthylène (époxyéthane ou oxiranne) possède comme formule brute C2H4O. Il s’hydrolyse pour donner le monoéthylèneglycol (éthane-1,2-diol), ou MEG, de formule brute C2H6O2. Par condensation, on obtient le diéthylèneglycol (DEG), le triéthylèneglycol (TEG) ou des polyoxyéthylènes (POE) polymères pouvant comporter plusieurs centaines d’unités monomériques que l’on rencontre aussi sous le nom de polyéthylèneglycol (PEG).

Fabrication industrielle

Oxyde d’éthylène : l’éthylène est partiellement oxydé par le dioxygène à une température comprise entre 220 et 280°C et sous une pression de 1 à 3 MPa selon la réaction suivante :

         ΔrH° = – 103,4 kJ/mol.

Les deux réactifs doivent avoir une pureté d’au moins 99,5 % et un catalyseur à base d’argent dispersé, avec une teneur de 7 à 20 %, sur de l’alumine alpha poreuse est nécessaire. La consommation d’argent pour cette utilisation a été, en 2018, de 171 t à 23 % en Chine, 18 % en Amérique du Nord, 17 % en Arabie Saoudite, 14 % dans les autres pays d’Asie de l’Est, 7 % dans les autres pays du Moyen-Orient, 7 % dans l’Union européenne. En 2016, une consommation maximale de 317 t avait été atteinte, avec un total de 5 048 t d’argent immobilisé, en 2015, dans les unités de production d’oxyde d’éthylène. La durée de vie du catalyseur est de 2 à 5 ans. Les principaux sous-produits formés sont le dioxyde de carbone et l’eau provenant de la combustion complète de l’éthylène :

C2H4 + 3 O2 = 2 CO2 + 2 H2O

L’éthanal (CH3CHO) constitue également une impureté du mélange final avec moins de 0,1 %. La sélectivité (rapport de l’éthylène transformé en oxyde sur le total de l’éthylène qui a réagi) est de 85 à 90 %. Afin d’accroître la sélectivité de 2,5 à 3 ppm de chloroéthane ou de 4 à 6 ppm de chlorure de vinyle sont ajoutés.

Le réacteur est constitué par des faisceaux de milliers de tubes de 6 à 15 m le longueur et de 20 à 50 mm de diamètre, renfermant le catalyseur, et refroidis vigoureusement, la réaction étant exothermique. La phase gazeuse obtenue, renferme de 1 à 2 % d’oxyde d’éthylène et environ 5 % de dioxyde de carbone. L’oxyde d’éthylène est récupéré par dissolution dans l’eau et transformé directement en glycols ou distillé pour obtenir le produit pur. Le dioxyde de carbone est éliminé par dissolution dans une solution aqueuse de carbonate de potassium et la phase gazeuse ainsi purifiée est recyclée.
Les capacités de production peuvent atteindre, par unité de production, plus de 400 000 t/an.

La fabrication de l’oxyde d’éthylène, représente, en 2016, 15 % de la consommation mondiale d’éthylène dans le monde, 11 % en Europe de l’Ouest, en 2015.

Monoéthylèneglycol : il s’obtient traditionnellement par hydrolyse de l’oxyde d’éthylène en présence d’un grand excès d’eau afin d’éviter la formation des polyéthylèneglycols :

La proportion de monoéthylèneglycol produite est de 90 à 92 % à côté de di et triéthylèneglycol. En général, les unités de production de monoéthylèneglycol et d’oxyde d’éthylène sont situées sur le même site et 56 % des capacités de production d’oxyde d’éthylène sont captives.

Shell a développé un procédé, « OMEGA« , consistant à faire réagir l’oxyde d’éthylène avec le dioxyde de carbone sous-produit afin de former du carbonate d’éthylène qui par hydrolyse donne 99 % de monoéthylèneglycol en quasi absence des autres éthylèneglycols. La production, par tonne d’éthylène, atteint ainsi 1,95 t de MEG au lieu de 1,55 à 1,70 t avec le procédé classique.

La société japonaise Ube, développe un procédé, exploité en Chine, consistant à produire du MEG à l’aide du gaz de synthèse obtenu à partir de charbon. Le monoxyde de carbone du gaz de synthèse réagit avec du nitrite de méthyle pour donner de l’oxalate de diméthyle (DMO) qui par hydrogénation avec le dihydrogène du gaz de synthèse donne du MEG et du méthanol. Le méthanol formé réagit avec le monoxyde d’azote formé lors de la synthèse du DMO pour donner du nitrite de méthyle. En 2017, en Chine, 20 usines fonctionnent selon ce procédé, représentant 40 % des capacités chinoises de production de MEG.

Polyéthylèneglycols : ils s’obtiennent par polyaddition sur l’oxyde d’éthylène :

Productions

Oxyde d’éthylène : en 2016, la production mondiale est de 30 millions de t avec 146 usines. Aux États-Unis, en 2018, la production est de 2,92 millions de t avec 15 unités de production à 59 % au Texas et 41 % en Louisiane. Dans l’Union européenne, en 2022, la production est de 2,073 millions de t dont 771 190 t en Allemagne et 853 205 t, en 2016, aux Pays Bas. En France, seul Ineos à Lavéra (13) produit de l’oxyde d’éthylène avec une capacité de production de 220 000 tonnes par an. En 2016, les capacités mondiales de production sont de 34,5 millions de t/an, celles de la Chine, de 7,43 millions de t/an, celles du Japon, en 2018, de 921 000 t/an, de Taipei chinois, en 2018, de 921 000 t/an. Elles sont situées à 34 % en Asie du Nord-Est, 25 % au Moyen-Orient, 18 % en Amérique du Nord.

Commerce international : 2023. Il est peu développé en raison de la dangerosité du produit.
Principaux pays exportateurs sur un total de 321 113 t, en 2022.

en tonnes
Allemagne 164 206 Espagne 4 635
Pays Bas 62 620 Russie, en 2022 4 448
Belgique 61 185 États-Unis 2 052

Source : ITC

Les exportations de l’Allemagne sont destinées à 34 % à l’Italie, 15 % aux Pays Bas, 13 % à la France, 13 % à la Belgique, 9 % à la Pologne.

Principaux pays importateurs sur un total de 361 200 t, en 2022.

en tonnes
Italie 67 635 Belgique 49 079
Allemagne 54 195 France 31 335
Pays Bas 49 970 Pologne 24 712

Source : ITC

Les importations italiennes proviennent à 85 % d’Allemagne, 13 % de France.

Monoéthylèneglycol : en 2019, les capacités de production mondiales sont de 38,1 millions de t/an, situées à 43 % en Asie, 26 % dans les pays du Golfe, 16 % en Amérique du Nord, 6 % en Europe. Productions, en 2016, sur un total mondial de 26,611 millions de t :

en milliers de t
Arabie Saoudite 6 277 Corée du Sud, en 2018 1 252
Chine 6 275 Iran 1 072
Taipei chinois, en 2019 2 455 Koweït 1 031
Inde, en 2020-21 1 994 Singapour (capacité) 1 030
États-Unis 1 768 Japon, en 2018 636
Canada 1 662 Belgique, en 2021 562

Sources : PCI Wood Mackenzie et APIC

En 2022, la production de l’Union européenne est de 932 059 t dont 537 450 t en Belgique, 194 693 t en Allemagne, 80 120 t en Pologne, en 2020, 35 029 t en Espagne.

Commerce international : en 2023, sur un total de 10,514 millions de t, en 2022.
Principaux pays exportateurs :

en milliers de tonnes
États-Unis 3 181 Singapour 591
Arabie Saoudite, en 2022 2 417 Iran, en 2022 559
Koweït, en 2022 1 034 Malaisie 240
Canada 979 Corée du Sud 230
Belgique 825 Pays Bas 107

Source : ITC

Les exportations des États-Unis sont destinées à 32 % à la Chine, 24 % à la Turquie, 11 % à la Belgique, 7 % au Mexique.

Principaux pays importateurs :

en milliers de tonnes
Chine 7 148 Indonésie, en 2022 449
Inde, en 2022 1 407 Thaïlande 414
Turquie 1 102 Corée du Sud 338
Belgique 480 États-Unis 330
Mexique, en 2022 459 Vietnam, en 2022 273

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 50 % d’Arabie Saoudite, 15 % du Canada, 13 % des États-Unis, 8 % d’Iran.

Diéthylèneglycol : la production mondiale est estimée à 2,5 millions de t/an. En 2022, la production de l’Union européenne est de 80 683 t dont 73 612 t en Belgique, en 2021 et 7 994 t en Pologne, en 2020.

Commerce international : en 2023.
Principaux pays exportateurs sur un total de 791 677 t, en 2022.

en milliers de tonnes
États-Unis 201 Taipei chinois 40
Belgique 174 Inde, en 2022 20
Canada 151 Allemagne 15
Iran, en 2022 59 Thaïlande 14
Chine 50 Russie, en 2022 10

Source : ITC

Les exportations des États-Unis sont destinées à 29 % à la Belgique, 17 % à la Turquie, 14 % à l’Italie, 14 % au Mexique.

Principaux pays importateurs :

en milliers de tonnes
Chine 506 Italie 65
États-Unis 143 Corée du Sud 46
Belgique 127 Inde, en 2022 33
Allemagne 93 Pologne 32
Turquie 82 Mexique, en 2022 24

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 66 % d’Arabie Saoudite, 14 % du Koweït, 8 % d’Iran, 4 % d’Oman.

Triéthylèneglycol : la production mondiale est estimée à 300 000 t/an.

Polyéthylèneglycol : en 2022, la production de l’Union européenne est de 1,703 million de t, dont 630 487 t aux Pays Bas, 339 311 t en Allemagne, 246 545 t en Belgique, 170 368 t en Espagne, 131 386 t en France.

Principaux producteurs

En 2016, en t/an de capacités de production.

Oxyde d’éthylène :

  • Dow (États-Unis) : 2,9 millions de t/an, aux États-Unis, à Seadrift, au Texas, Plaquemine et Saint Charles (Hahnville), en Louisiane et aux Pays Bas à Terneuzen avec 165 000 t/an. Par ailleurs, Dow est partenaire dans trois joint-ventures, Equate avec une production, en 2020, de 3,69 millions de t d’éthylèneglycols et The Kuwait Olefins Company (TKOC) à 42,5 % avec des sociétés koweïtiennes, qui produisent de l’oxyde d’éthylène destiné à la production d’éthylèneglycol ainsi qu’en Arabie Saoudite, Sadara avec une capacité de production de 390 000 t/an.
  • MEGlobal est une filiale de Equate, joint-venture entre Dow Chemicals à 42,5 %, Petrochemical Industry Company (PIC), du Koweït, à 42,5 %, Boubyan Petrochemical Company (BPC), à 9 % et Qurain Petrochemical Industries Company (QPIC), à 6 %. La production de 690 000 t/an est réalisée au Canada, dans l’Alberta, à Prentiss (Red Deer) et Fort Saskatchewan. Par ailleurs, Equate produit 850 000 t/an au Koweït à Shuaiba.
  • Sabic (Arabie saoudite) : 2,5 millions de t/an, au travers de sociétés en propre et de plusieurs joint-ventures :
    Saudi Kayan, détenu à 35 % par Sabic : 550 000 t/an, à Al Jubail, en Arabie Saoudite.
    Jubail United Petrochemical Company (JUPC), à Al Jubail, en Arabie Saoudite, détenu à 75 % par Sabic : 1 000 000 t/an.
    Saudi Arabia’s Eastern Petrochemical (SHARQ), à Al Jubail, en Arabie Saoudite : 1,2 million de t/an, joint-venture 50/50 entre Sabic et des intérêts japonais menés par Mitsubishi.
    Yanpet, à Yanbu, en Arabie Saoudite : 640 000 t/an, en joint-venture 50/50 entre Sabic et ExxonMobil Chemical.
    Yansab, à Yanbu, en Arabie Saoudite, détenu à 51 % par Sabic.
    Sinopec Sabic Tianjin Petrochemical Company (SSTPC), à Tianjin, en Chine, avec 360 000 t/an, joint-venture 50/50 entre Sabic et Sinopec.
  • Shell Chemicals (Pays Bas/Royaume Uni) : 1,5 million de t/an, aux Pays Bas, à Moerdijk (305 000 t/an), dans l’île de Jurong, à Singapour (710 000 t/an), aux États-Unis, à Geismar, en Louisiane (415 000 t/an), au Canada, à Scotford, dans l’Alberta et, en Chine, à Nanhai (131 000 t/an) par une joint venture 50/50 avec CNOOC.
  • BASF (Allemagne) : 1,26 million de t/an, en Belgique, à Anvers, avec 500 000 t/an, en Allemagne, à Ludwigshafen, avec 345 000 t/an, aux États-Unis, à Geismar, en Louisiane, avec 220 000 t/an et en Chine, à Nanjing, en joint-venture 50/50 avec le groupe chinois Sinopec, avec 190 000 t/an en propre pour BASF. La capacité de production à Anvers devrait augmenter de 400 000 t/an en 2022.
  • Formosa Plastics Group (Taipei chinois) : 1,2 million de t/an, avec la filiale Nan Ya Plastics Corporation, à Taipei chinois et aux États-Unis, à Point Confort, au Texas.
  • Lotte Chemical (Corée du Sud) : 930 000 t/an en Corée du Sud, à Yeosu et Daesan.
  • Ineos (Royaume Uni) : 980 000 t/an, en Belgique, à Anvers (420 000 t/an), Allemagne, à Köln (290 000 t/an) et en France, à Lavéra (250 000 t/an).
  • Reliance (Inde) : 621 000 t/an, à Hazira, dans État du Gujarat, en Inde.

Éthylèneglycol (MEG, DEG et TEG) :

  • Sabic (Arabie Saoudite) : 4,6 millions de t/an, dans les unités de production d’oxyde d’éthylène, voir ci-dessus. En particulier, Saudi Kayan qui produit à Al Jubail, en Arabie Saoudite, 566 000 t/an de MEG, 41 000 t/an de DEG et 2 000 t/an de TEG et Yansab, à Yanbu, en Arabie Saoudite, détenu à 51 % par Sabic qui produit 1,065 million de t/an d’éthylèneglycols.
  • ME Global qui est une filiale de Equate, elle même joint-venture principalement entre Dow Chemical (42,5 %) et Petrochemical Industry Company (PIC) (42,5 %) : 4,25 millions de t/an commercialisées qui proviennent de :
    • ME Global : 2,09 millions de t/an au Canada, dans l’Alberta, à Prentiss (Red Deer) avec 890 000 t/an et Fort Saskatchewan avec 450 000 t/an et aux États-Unis, sur le site de Oyster Creek, à Freeport, au Texas, avec une capacité de production, depuis octobre 2019, de 750 000 t/an,
    • Equate et TKOC : 1,2 million de t/an au Koweït, à Shuaib,
    • et Dow : 1,1 million de t/an aux États-Unis, à Seadrift, Texas et Saint Charles (Hahnville), en Louisiane. Une unité de production est en cours de construction.
  • Sinopec (Chine) est le troisième producteur mondial, avec, en 2017, une production de 2,69 millions de t, réalisées dans ses propres usines et dans des joint-ventures avec Sabic à Tianjin et BASF à Nanjing.
  • Shell Chemicals (Pays Bas/Royaume Uni) : 2,255 millions de t/an, aux Pays Bas, à Moerdijk (155 000 t/an), dans l’île de Jurong, à Singapour (902 000 million de t/an), aux États-Unis, à Geismar, en Louisiane (375 000 t/an), au Canada, à Scotford, dans l’Alberta (450 000 t/an de MEG) et en Chine à Nanhai (415 000 t/an) par une joint venture, CNOOC and Shell Petrochemicals Company, 50/50 avec CNOOC.
  • Nan Ya Plastics Corporation (Taipei chinois, filiale de Formosa Plastics Group) : 1,8 million de t/an, à Taipei chinois avec 1,32 million de t/an et aux États-Unis, à Point Confort, au Texas, avec 378 000 t/an.
  • Lotte Chemical (Corée du Sud) : 1 million de t/an, en Corée du Sud, à Yeosu et Daesan.
  • Reliance (Inde) : 750 000 t/an de MEG, 65 000 t/an de DEG, 10 000 t/an de TEG, à Hazira, État du Gujarat, en Inde. En 2017, une nouvelle unité de production de 750 000 t/an de MEG a été construite à Jamnagar, faisant de Reliance le 6ème producteur mondial.
  • BASF (Allemagne) : 747 000 t/an, en Belgique, à Anvers, en Allemagne, à Ludwigshafen, en Chine, à Nanjing.
  • Mitsubishi (Japon) : 510 000 t/an, au Japon, à Kashima
  • Ineos (Royaume Uni) : 520 000 t/an, en Belgique, à Anvers avec 290 000 t/an, en France à Lavera avec 15 000 t/an, en Allemagne, à Köln avec 150 000 t/an.

Polyéthylèneglycol : Dow, BASF, Clariant, Huntsman, Eastman.

Situation française

Production : une seule usine de production d’oxyde d’éthylène est exploitée par Ineos, à Lavéra (13), avec une capacité de production de 250 000 t/an d’oxyde d’éthylène, 53 000 t/an d’éthanolamines et 160 000 t/an de glycoéthers.

En 2022, la production de polyéthylène glycol est de 131 386 t.

Commerce extérieur : en 2023.

  • Oxyde d’éthylène :
    • exportations : confidentielles.
    • importations : 31 335 t à 65 % d’Allemagne, 13 % d’Espagne, 11 % des Pays Bas, 11 % de Belgique.
  • Monoéthylèneglycol :
    • exportations : 4 993 t vers les Pays Bas à 19 %, l’Espagne à 18 %, l’Italie à 17 %, la Belgique à 14 %, l’Algérie à 12 %.
    •  importations : 65 064 t à 75 % de Belgique, 12 % d’Allemagne, 6 % des États-Unis, 3 % d’Arabie Saoudite.
  • Diéthylèneglycol :
    • exportations : 341 t à 76 % vers l’Algérie, 5 % la Hongrie, 4 % les Pays Bas.
    • importations : 12 675 t à 55 % de Belgique, 16 % d’Arabie Saoudite, 10 % des Pays Bas, 5 % d’Espagne.
  • Polyéthylèneglycol :
    • exportations : 21 505 t vers l’Allemagne à 15 %, la Belgique à 10 %, le Royaume Uni à 9 %, l’Espagne à 9 %.
    • importations : 18 718 t à 42 % de Belgique, 24 % d’Allemagne, 18 % des États-Unis, 3 % des Pays Bas.
  • Monoéthanolamine :
    • exportations : 8 258 t vers les États-Unis à 27 %, le Royaume Uni à 25 %, la Belgique à 20 %, l’Espagne à 8 %.
    • importations : 13 996 t à 56 % d’Allemagne, 19 % des Pays Bas, 10 % de Belgique, 5 % des États-Unis.
  • Diéthanolamine :
    • exportations : 7 198 t vers les États-Unis à 35 %, l’Italie à 24 %, la Pologne à 9 %, l’Espagne à 7 %, l’Allemagne à 6 %.
    • importations : 1 246 t à 50 % d’Allemagne, 15 % de Suède, 13 % de Belgique, 10 % des Pays Bas.
  • Triéthanolamine :
    • exportations : 9 591 t vers l’Espagne à 35 %, l’Italie à 27 %, l’Allemagne à 14 %, la Belgique à 13 %, le Royaume Uni à 6 %.
    • importations : 10 162 t à 30 % d’Allemagne, 25 % de Belgique, 15 % des Pays Bas, 13 % d’Arabie Saoudite, 11% d’Espagne.

Utilisations

Oxyde d’éthylène : répartition des utilisations, en 2016, avec une consommation mondiale de 30 millions de t en 2020.

MEG, DEG, TEG 70 % Polyols 3 %
Éthoxylates 10 % Éthers de glycol 2 %
Éthanolamines 5 % PEG 2 %

Source : PCI Wood Mackenzie

En 2018, la production d’éthylène glycol compte pour 73 % de la consommation d’oxyde d’éthylène.

Aux États-Unis, en 2018, la part du MEG est de 34 %, celle des autres éthylènes glycol de 9 %, celle des éthoxylates de 28 %, des éthanolamines de 16 %, des éthers de glycol de 6 % et des polyols de 4 %.

Monoéthylèneglycol : principalement, à 87 %, en 2016, pour la fabrication de fibres (55 %), films (6 %) et bouteilles (26 %) de polyéthylènetéréphtalate (PET), 8 % comme antigel. Parmi les autres utilisations, la synthèse du dioxane et du glyoxal. Consommations, en 2016, sur un total mondial de 27,238 millions de t.

en milliers de t
Chine 14 162 Moyen Orient 914
Amérique du Nord 2 705 Autres pays européens 433
Autres pays du Nord-Est de l’Asie 2 488 Amérique du Sud 415
Inde 2 098 Russie 312
Union européenne 1 797 Pakistan 280
Autres pays du Sud-Est de l’Asie 1 533 Afrique 101

Source : PCI Wood Mackenzie

Diéthylèneglycol : secteurs d’utilisation, en 2016, dans le monde, avec une consommation mondiale de 2,3 millions de t.

Polyuréthane 35 % Additif du ciment 5 %
Polyols 17 % Anti-gel et liquide de freins 4 %
TEG 8 % PET 4 %
Morpholine 6 %

Source : PCI Wood Mackenzie

La principale utilisation, en 2013, aux États-Unis, à 51 % et dans l’Union européenne, à 53 %, est la fabrication de résines polyester insaturées et de polyuréthane. Au Japon cette application compte pour 22 % des utilisations, la principale, à 35 %, étant comme adjuvant aux ciments.

Triéthylèneglycol : en 2015, la consommation mondiale est de 270 000 à 275 000 t, avec les secteurs d’utilisation suivants :

Séchage de gaz 51 % Polyols 6 %
Plastifiant de fibres de  polymères 19 % Plastifiant de la cellophane 3 %
Résines 7 % Liquide de freins 3 %

Source : PCI Wood Mackenzie

La principale utilisation est dans la déshydratation du gaz naturel.
Est également employé pour générer des fumées lors d’effets scéniques, pour stabiliser, dans la dynamite, la nitroglycérine.

Polyéthylèneglycols : ils sont utilisés comme solvants, lubrifiants ou plastifiants. Ils sont liquides à température ambiante lorsqu’ils contiennent moins de 500 unités monomériques et solides au delà (utilisation en cosmétique et pharmacie). Ils sont, en particulier, utilisés comme laxatifs.

Éthoxylates : ce sont des composés obtenus par addition de substrats lipophiles (alcools gras, alkyl phénol, acides gras, amines grasses) sur l’oxyde d’éthylène. Cette opération, appelée éthoxylation, très dangereuse en raison des propriétés inflammables de l’oxyde d’éthylène, est réalisée en pulvérisant le substrat dans l’oxyde d’éthylène gazeux. Les composés obtenus possèdent une partie hydrophile et sont de bons tensioactifs.

Éthanolamines : elles sont obtenues par addition d’une, deux ou trois molécules d’oxyde d’éthylène sur une molécule d’ammoniac.

Productions dans l’Union européenne :

  • Monoéthanolamine : 139 311 t, en 2022.
  • Diéthanolamine : 89 424 t, en 2022.
  • Triéthanolamine : 66 140 t, en 2016.

Producteurs : Dow, Nouryon (en Suède, à Stenungsund, en Allemagne, à Leverkusen, en Chine, à Ningbo), BASF (400 000 t/an), Huntsman, Ineos (233 000 t/an à Plaquemine, en Louisiane, aux États-Unis avec 175 000 t/an et Lavéra (13), en France)

Les éthanolamines sont utilisées pour leurs propriétés basiques lors du raffinage du pétrole. Leur caractère tensioactif est utilisé dans l’industrie des cosmétiques, des produits d’entretien, des lubrifiants, des ciments… En 2011, 30 % de la production est utilisée comme tensioactif, 15 % dans les herbicides.

Éthers de glycol : ils sont obtenus par addition d’alcool sur l’oxyde d’éthylène. Les plus courants sont obtenus à partir du méthanol, de l’éthanol et du butanol :

Le dernier étant non toxique est le plus utilisé. Ils sont employés comme solvant, en particulier dans les encres et les peintures.

Autres utilisations : on utilise l’oxyde d’éthylène dans des copolymères avec l’oxyde de propylène. Il est également utilisé directement pour protéger les céréales, lors de leur stockage, comme inhibiteur de fermentation ainsi que, dilué dans un gaz neutre, comme agent de stérilisation d’appareillages, en particulier médicaux.

Toxicité

L’oxyde d’éthylène est un gaz (Teb = 10,5°C) neurotoxique et irritant : sa concentration limite admissible dans l’air est de 1 ppm pour une exposition de 8 heures, 5 jours par semaine. Il est de plus hautement inflammable (point éclair de – 17,8°C) et son mélange, à partir de 3 % en volume, dans l’air est explosif.

Il est présent dans le gaz naturel, la fumée de cigarettes et les gaz d’échappement des moteurs diesel.

Bibliographie

Archives

Oxyde d’éthylène, éthylèneglycol 2022

Oxyde d’éthylène, éthylèneglycol 2019

Oxyde d’éthylène, éthylèneglycol 2015

Oxyde d’éthylène, éthylèneglycol 2013

Oxyde d’éthylène, éthylèneglycol 2010

Oxyde d’éthylène, éthylèneglycol 1995

 

Méthanol

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Masse molaire Moment dipolaire
CH3OH 32,04 g.mol-1 1,69 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Température  point triple Pression point triple Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Conductibilité thermique Conductibilité électrique Solubilité dans l’eau
liquide, à 20°C, 101,3 kPa : 0,7915 g.cm-3 -97,6°C 64,6°C 239°C 8 084 kPa -97,7°C 1,86.10-1 Pa 6,0 % – 36,5 % 464°C 207 mW.m-1K-1 5.10-9 Ω-1cm-1 Infinie

Données industrielles

Matières premières

Le méthanol ou alcool méthylique est, dans le monde en 2021, synthétisé à 52 % à partir du gaz naturel, à 45 % à partir du charbon et à 3 % à partir de la biomasse. En Chine, en 2018, 82 % de la production provient du charbon, 10 % du gaz de cokerie et 8 % du gaz naturel. Les unités de production sont situées à proximité des gisements de gaz naturel, des gazoducs ou, en Chine, des mines de charbon.

Fabrication industrielle

Elle débute par la fabrication du gaz de synthèse suivie par celle du méthanol.

Obtention du gaz de synthèse à partir du gaz naturel :

Dans un premier temps, le gaz naturel subit un reformage catalytique en présence de vapeur d’eau. Le bilan des transformations est résumé par l’équilibre suivant qui donne le gaz de synthèse :

CH4 + H2O = CO + 3 H2

Ce reformage étant la principale source de dihydrogène, il est approfondi dans le chapitre consacré à ce gaz.

Obtention du gaz de synthèse à partir du charbon :

Lorsque le gaz naturel est remplacé par le charbon, comme cela est principalement le cas en Chine, la gazéification du charbon permet d’obtenir du gaz de synthèse selon la réaction suivante :

C + H2O = CO + H2                              ΔrH° = + 131 kJ/mol

Cette réaction qui permettait, avant le développement de l’utilisation du gaz naturel, d’obtenir le gaz de ville, appelé également gaz à l’eau ou gaz manufacturé, est ainsi de nouveau mise en œuvre à grande échelle, en particulier en Chine. Depuis 1983, aux États-Unis, Eastman produit ainsi du gaz de synthèse pour synthétiser du méthanol, à Kingsport dans le Tennessee avec une capacité de production, en 2020, de 195 000 t/an, destinée à la fabrication d’acide acétique.

Synthèse du méthanol :

Le gaz de synthèse, obtenu à partir du gaz naturel, vers 830°C, sous une pression de 18 bar, possède la composition suivante en volume : H2 (72 %), CO (13 %), CO2 (8 %), impuretés (eau, méthane). Il est alors refroidi et comprimé (15 à 100 bar), puis introduit dans le réacteur de synthèse. Les réactions ont lieu vers 250°C, en présence d’un catalyseur aux oxydes de cuivre et de zinc sur alumine (durée de vie de 3 ans) :

CO + 2 H2 = CH3OH                         ΔrH° = – 108 kJ/mol
CO2 + 3 H2 = CH3OH + H2O                          ΔrH° = – 68 kJ/mol

Les réactions étant exothermiques, il est nécessaire de refroidir le mélange réactionnel par une trempe (introduction de diazote froid dans le réacteur).

Le mélange final contient 75 % de méthanol et 25 % d’eau. Une distillation permet de séparer le méthanol des impuretés (eau, éthanol, diméthyléther, formiate de méthyle).

Les capacités de production des usines les plus modernes peuvent atteindre 5 400 t/jour.

Biométhanol :

Du bio-méthanol peut être produit à partir de diverses sources, par exemple le biogaz ou les liqueurs noires de l’industrie papetière mais la source la plus importante, exploitée commercialement, est actuellement la glycérine (C3H5(OH)3). La société Bio MCN appartenant au groupe OCI depuis juin 2015, produit, à partir de glycérine brute, sous produit de la fabrication de biodiesel, du méthanol, à Delfzijl, aux Pays Bas. La glycérine brute est purifiée, puis craquée pour donner du gaz de synthèse qui est converti en méthanol.
En Islande, Carbon Recycling International (CRI) a construit une usine pilote de production de biométhanol avec 4 000 t/an, à Svartsengi près de Grindavik, à partir d’émissions géothermiques de dioxyde de carbone et de dihydrogène produit par électrolyse de l’eau. Ce procédé est intéressant lorsque l’électricité est produite à bas coût, comme cela est le cas en Islande grâce à la géothermie. Le procédé développé par CRI est utilisé, depuis 2021, par Henan Shuncheng Group pour produire 110 000 t/an de méthanol à Anyang dans la province du Henan, le dioxyde de carbone provenant d’une cokerie.
Au Canada, la société Enerkem, a construit, à Edmonton, en Alberta, une usine de fabrication de biométhanol à partir de déchets urbains, avec une capacité de production de 30 000 t/an. Une usine de démonstration est en fonctionnement, depuis 2009, à Westbury, au Québec, avec une capacité de production de 4 000 t/an.
En Suède, la société Chemrec, construit, à Pitea, une usine de gazéification des liqueurs noires sous-produites par l’industrie papetière, destinée à produire du méthanol transformé en diméthyléther, avec une capacité de production de 140 000 t/an de biométhanol.

Productions

Capacités annuelles de production de méthanol

En 2020, en millers de t/an, sur un total mondial de 153 millions t/an. Source : Argusmedia

en milliers de t/an, en 2020
Chine 97 215 Venezuela 2 490
Iran 12 290 Oman 2 450
États-Unis, en 2021 9 500 Malaisie 2 400
Trinidad et Tobago 7 600 Nouvelle Zélande, en 2021 1 700
Arabie Saoudite 7 180 Allemagne 1 675
Russie 5 155 Chili 1 640

Source : Argusmedia

En 2021, la capacité mondiale de production est de 162,256 millions de t/an, celle de l’Union européenne (Allemagne, Pays Bas, Roumanie) est de 3,027 millions de t/an.

En 2021, la production mondiale est de 106,886 millions de t dont, en 2019, 69,9 millions de t en Chine, environ 10 millions de t, en 2020, en Iran, 6,319 millions de t, en 2014, en Arabie Saoudite, 5,73 millions de t, en 2019, aux États-Unis, 5,481 millions de t, en 2014, par Trinidad et Tobago, 4,42 millions de t, en 2020, en Russie, 1,992 million de t, en 2020, en Malaisie, 1,751 million de t, en 2014, en Oman, 1,672 million de t, en 2020, en Nouvelle Zélande.

En 2022, la production de l’Union européenne est de 1,6 million de t dont 1 089 413 t en Allemagne, 9 510 t en France, 7 784 t en Belgique, en 2021, 3,277 t en Suède, en 2021.

Mi-2018, avec le démarrage de l’usine Natgasoline, détenue à 50 % par OCI et 50 % par Consolidated Energy Limited (CEL), à Beaumont, au Texas, la capacité de production des États-Unis a atteint 7,5 millions de t/an puis, en 2021, après celui de l’usine de Yuhuang et Koch située à St James Parish, en Louisianne, 9,5 millions de t/an.

En dehors de la Chine, les principaux pays producteurs sont les plus importants pays producteurs de gaz naturel (Arabie Saoudite, Iran, Russie…). Depuis le développement de la production de gaz de schiste aux États-Unis, on assiste à un retour de la production dans ce pays avec diverses usines en construction ou qui redémarrent.

En 2016, dans le monde, il y a 333 unités de production dont 241 en Chine, 11 en Russie, 8 aux États-Unis, 8 en Arabie Saoudite, 7 à Trinidad et Tobago, 6 en Inde, 5 en Allemagne, 5 en Iran…

Commerce international : il a porté, en 2021, sur 30,730 millions de t.
Principaux pays exportateurs, en 2022, en milliers de t :

en milliers de t
Trinidad et Tobago 4 632 Brunei 554
États-Unis 4 183 Azerbaïdjan 504
Pays Bas 1 581 Pologne 457
Malaisie 1 568 Bahrein 430
Chili 872 Belgique 360

Source : ITC

Les exportations de Trinidad et Tobago sont destinées à 17 % aux États-Unis, 15 % à la Chine, 13 % à la Corée du Sud, 9 % aux Pays Bas, 9 % à la Belgique.

Principaux pays importateurs, en 2022, en milliers de t :

en milliers de t
Chine 12 193 États-Unis 1 907
Thaïlande 4 863 Japon 1 737
Inde 2 843 Allemagne 1 460
Pays Bas 2 658 Taipei chinois 1 365
Corée du Sud 2 047 Brésil 1 336

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent principalement à 31 % d’Oman, 17 % d’Iran, 15 % d’Arabie Saoudite, 13 % des Émirats Arabes Unis, 9 % de Trinidad et Tobago.

Principaux producteurs, en 2021 :

en milliers de t de capacités annuelles de production
Methanex (Canada) 9 300 Shandong Energy Group (Chine) 5 400
Proman/Helm 6 903 NIPC (Iran) 5 040
Sabic (Arabie Saoudite) 6 300 OCI 2 930
Zagros (Iran) 5 600 Petronas (Malaisie) 2 400

Sources : rapports des sociétés et Methanex

  • A partir de gaz naturel, Methanex a produit, en 2021, 6,514 millions de t de méthanol, dans 11 usines situées sur 6 sites :
    • En Nouvelle Zélande, à Motunui et Waitara Valley, avec une capacité de production de 2,2 millions de t/an et une production de 1,348 million de t. L’usine de Waitara a été fermée début 2021.
    • A Trinidad et Tobago avec les sociétés Titan et à 63,1 % Atlas et des capacités respectives de production de 875 000 t/an et 1,125 million de t/an et une production de 1,161 million de t. L’unité Titan a été fermée en mars 2020.
    • En Égypte, à Damiette, avec 50 % de la société EMethanex et une capacité propre de production de 630 000 t/an et une production de 581 000 t.
    • Au Chili, à Punta Arenas, avec une capacité de production nominale de 1,70 million de t/an. Les unités de production fonctionnant à partir de gaz naturel argentin, les difficultés d’approvisionnement ont entraîné en partie leur migration aux États-Unis. La production, en 2021, est de 807 000 t.
    • Au Canada, dans la province d’Alberta, à Medecine Hat, avec une capacité de production de 640 000 t/an et une production de 628 000 t.
    • Aux États-Unis, à Geismar, en Louisiane, avec une capacité de production de 2,2 millions de t/an issue du redéploiement d’unités de production chiliennes. Les deux unités de production sont devenues opérationnelles en janvier et décembre 2015. En 2021, la production a été de 1,989 million de t. Une nouvelle usine est en cours de construction avec une capacité de production prévue, fin 2023, de 1,8 million de t/an.

Par ailleurs, Methanex commercialise également le méthanol produit par ses associé dans les joint venture soit 1,3 million de t/an et détient ainsi 13 % du marché mondial, avec, en 2021, des ventes de 11,2 millions de t.

  • Proman qui a créé avec le groupe Helm une joint venture dans le méthanol possède des unités de production à Trinidad et Tobago, au travers de sa filiale Methanol Holdings (MHTM) qui possède 5 unités de production à Point Lisas, avec une capacité de production de 4,045 millions de t/an ainsi qu’à Oman, avec une participation dans Oman Methanol Company, qui possède à Sohar une capacité de production en propre de 1,05 million de t/an et aux États-Unis à Pampa, au Texas avec 65 000 t/an. Par ailleurs, a construit avec OCI, aux États-Unis, à Beaumont, au Texas, une usine, Natgasoline, d’une capacité en propre de 1,75 million de t/an qui est opérationnelle depuis mi-2018.
  • Zagros (Iran), possède une capacité de production de 3,3 millions de t/an, à Assaluyed et depuis février 2019, de 2,3 millions de t/an à Kaveh.
  • OCI, produit du méthanol, aux États-Unis, à Beaumont, au Texas, avec une capacité de 1,033 million de t/an. A acquis, en juin 2015, l’usine de biométhanol de la société Bio MCN située à Delfzijl, aux Pays Bas, avec une capacité de production de 991 000 t/an en partie à l’aide de glycérol et a construit, sur le site de Beaumont, au Texas, une nouvelle usine, détenue à parts égales avec Proman, Natgasoline, qui est opérationnelle depuis mi-2018, avec une capacité de production, pour OCI, de 0,904 million de t/an. En 2021, les ventes de méthanol ont été de 1,747 million de t.
  • Petronas produit du méthanol en Malaisie, dans le Territoire de Labuan (Nord de Bornéo) ainsi qu’à Gurun dans l’État de Kedah. En 2020, la production a été de 1,992 million de t.
  • Mitsubishi Gas Chemical participe à des joints venture à Brunei (50 %), avec 850 000 t/an de capacité totale, à Jubail, en Arabie Saoudite, dans Saudi Methanol Company (23,5 %), avec 4,85 millions de t/an de capacité totale et à Jose, au Venezuela, dans 23,75 % de Metor, avec 1,6 million de t/an de capacité totale. Une usine a démarré, en décembre 2020, en association avec Mitsubishi Corporation et d’autres partenaires, à Trinidad & Tobago, avec une capacité totale de 1 million de t/an de méthanol et une participation de 26,25 %.

Situation française

La production est de 9 510 t, en 2022.

Commerce extérieur : en 2023.

Les exportations étaient de 1 386 t avec comme principaux marchés à :

  • 33 % la Belgique,
  • 18 % l’Allemagne,
  • 8 % le Royaume Uni,
  • 8 % l’Italie

Les importations s’élevaient à 534 973 t en provenance principalement à :

  • 49 % d’Égypte,
  • 29 % de Trinidad et Tobago,
  • 9 % des États-Unis,
  • 6 % de Belgique.

Utilisations

Consommations

Dans le monde, en 2021 : 106,930 millions de tonnes :

Répartition de la consommation, en 2020 :

Chine 40 % Amérique du Nord 5 %
Asie (hors Chine) 46 % Amérique latine 1 %
Europe 5 % Reste du monde 3 %

Source : MMSA

Évolution de la demande entre 2000 et 2020 :

2000 2020
Chine 12 % 40 %
Amérique du Nord 33 % 5 %
Europe de l’Ouest 22 % 5 %

Source : IHS Markit

Secteurs d’utilisation du méthanol

En 2021, dans le monde. Source MMSA

Source d’oléfines 31,5 % Diméthyléther 3,0 %
Formaldéhyde 23,4 % Biodiesel 2,8 %
Additif ou substitut à l’essence 10,9 % Dichlorométhane 2,3 %
MTBE 10,5 % Méthacrylate de méthyle 1,7 %
Acide acétique 7,4 % Méthylamines 1,6 %

Source : MMSA

Autres : Méthyl mercaptan, diméthyl terephthalate…

Le méthanal (formaldéhyde) qui était le principal débouché du méthanol, a été supplanté, en 2020, par la production d’oléfines, particulièrement du fait de son développement en Chine. Par ailleurs, en 2021, 27 % de la consommation mondiale de méthanol a concerné un emploi comme carburant. En Chine, en 2019, la consommation dans les carburants a été de 695 000 t, à 73 % sous forme de méthanol à 100 % (M100) ou à 85 % (M85) et à 27 % sous forme de M25 ou M15. Par ailleurs, on assiste au développement de l’utilisation du méthanol en remplacement du fuel lourd employé dans le transport maritime afin de diminuer les émissions d’oxydes de soufre et d’azote.

La production d’alcènes ou oléfines (éthylène, propylène…) à partir de méthanol se développe en Chine, ce pays, riche en charbon mais relativement pauvre en ressources pétrolières produit ainsi des oléfines à partir de charbon en passant par la production de méthanol. La production d’une tonne d’oléfines demande 3 tonnes de méthanol. Le procédé MTO (Methanol-To-Olefins) développé par Honeywell UOP et Ineos permet à partir de méthanol de produire des oléfines à l’aide d’un catalyseur silico-alumino-phosphate (SAPHO-34). Le rendement en éthylène (C2) et propylène (C3) peut être augmenté jusqu’à 89 % à l’aide du procédé OCP (Olefin Cracking Process), développé par TotalEnergies et UOP, de craquage des oléfines plus lourdes (de C4 à C6) en C2 et C3. Une unité de démonstration a été construite par Total, en 2008, à Feluy en Belgique, permettant à partir du méthanol d’obtenir du polyéthylène et du polypropylène en passant par l’éthylène et le propylène. En 2020, 13 usines sont en fonctionnement en Chine.

Le formaldéhyde, est principalement commercialisé sous forme de formol, solution aqueuse à 37 % de formaldéhyde. C’est un constituant des colles urée-formaldéhyde et phénol-formaldéhyde destinées à la fabrication du contre-plaqué, des panneaux de particules…

L’acide acétique (CH3COOH) est principalement formé par carbonylation du méthanol, en trois étape, en passant par la formation d’iodométhane. La carbonylation est catalysée par des catalyseurs au rhodium, dans le procédé Monsanto ou à l’iridium plus récemment.

CH3OH + HI = CH3I + H2O
CH3I + CO = CH3COI
CH3COI + H2O = CH3COOH + HI

Il est utilisé pour synthétiser l’acétate de vinyle, l’anhydride acétique, l’acide téréphtalique et le téréphtalate de diméthyle destiné à fabriquer le polyéthylènetéréphtalate (PET)…

Le diméthyléther (CH3OCH3) peut entrer, jusqu’à 20 %, dans le gaz de pétrole liquéfié (butane et propane). Il est produit par déshydratation du méthanol selon la réaction :

2 CH3OH = CH3OCH3 + H2O

Autres débouchés : on peut citer la fabrication du formiate de méthyle, de méthylamines, du méthyl mercaptan, du biodiesel par transestérification qui par ailleurs produit de la glycérine qui peut être transformée à son tour en biométhanol…

Le méthanol est utilisé dans des piles à combustible. En 2021, la consommation mondiale dans ce secteur est de 14 000 t. Il existe deux types de piles :

  • Les piles RMFC (Reformed Methanol Fuel Cell) où le méthanol est reformé pour produire le dihydrogène qui alimentera la pile.
  • Les piles DMFC (Direct Methanol Fuel Cell) où le méthanol est directement oxydé dans le cœur de la pile et ne nécessite pas d’être reformé.

Contrairement au dihydrogène, le méthanol, liquide à température ambiante, constitue un moyen simple et efficace de stockage de l’énergie.

Le méthanol est utilisé pour aider à la dénitrification des eaux usées avant leur rejet dans l’environnement. Il accélère l’activité des bactéries anaérobies des stations d’épuration qui transforment les ions nitrate en diazote.

L’alcool à brûler contient, outre environ 90 % d’éthanol, de 5 à 10 % de méthanol, destiné à le dénaturer.

Toxicité

Le méthanol est un composé classé toxique (pictogramme T) : la dose létale (DL50) est comprise entre 6 et 14 g/kg de divers animaux (rat, chat, chien…) par voie orale et de 16 g/kg de lapin par voie cutanée. Une absorption de 100 à 250 mL peut-être mortelle pour l’homme, bien que des cas de mort soient survenus pour moins de 30 mL. Une absorption moindre peut causer la cécité.

Le méthanol étant volatil, il faut se protéger de ses vapeurs dont la concentration létale (CL50) est de 65 000 ppm (sur le rat). La valeur moyenne limite d’exposition (VME) est de 200 ppm et la valeur limite d’exposition (VLE) est de 1 000 ppm, valeurs inférieures au seuil de détection olfactif qui est d’environ 2 000 ppm.

En France, le méthanol est généralement dénaturé avec 3,5 % d’un mélange complexe (obtenu par carbonisation du bois et contenant 65 % de méthanol, des cétones et diverses impuretés) et 1 % de 2-propanol qui donnent un goût et une odeur désagréables.

Bibliographie

Archives

Méthanol 2022

Méthanol 2019

Méthanol 2014

Méthanol 2012

Méthanol 2006

Méthanol 1996

 

Formaldéhyde

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Masse molaire Moment dipolaire
CH2O 30,026 g.mol-1 2,332 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Température point triple Pression point triple Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
liquide, à -20°C : 0,815 g.cm-3 -92°C -19,5°C 137,2°C 6 784 kPa -97,7°C 0,186 Pa 7 % – 73 % 430°C 400 g.L-1 à 20°C

Données industrielles

Le formaldéhyde ou méthanal ou aldéhyde formique est gazeux sous une atmosphère et à la température ambiante. Sa solution aqueuse est appelée formol.

Il est présent naturellement dans l’atmosphère car il est, en partie, produit lors de la combustion incomplète de composés contenant du carbone par exemple, lors de feux de forêts. Il est également présent dans les gaz d’échappement des automobiles, dans la fumée de cigarettes… Les émissions mondiales sont de 10 millions de t/an, provenant à 64 % de la végétation, 26 % des feux de forêts, 10 % des transports.
Il est aussi, produit lors du métabolisme d’organismes vivants et, en particulier, humains. La teneur normale du sang est de 2 à 3 mg/L.

Matières premières

Industriellement, le formaldéhyde est synthétisé à partir du méthanol. En 2021, sa production a consommé 23,4 % des 106,930 millions de t de la production mondiale de méthanol.

Fabrication industrielle

Il est produit principalement par oxydation catalytique partielle, à la pression atmosphérique, du méthanol, avec de l’air, selon la réaction suivante :

2 CH3OH + O2 = 2 CH2O + 2 H2O                             Δr298 = -159 kJ/mole

Les limites d’explosivité du formaldéhyde dans l’air étant comprises entre 7 et 73 %, en volume, les deux procédés utilisés emploient du dioxygène en défaut pour l’un et en excès pour l’autre. A chaque procédé correspond un type de catalyseur :

Avec un défaut en air, un catalyseur d’argent est employé, à une température comprise entre 580 et 650°C. A cette température, il se produit également une pyrolyse du méthanol avec formation de formaldéhyde selon la réaction :

CH3OH = CH2O + H2                              Δr298 = +84 kJ/mole

Dans ce procédé, l’oxydation du méthanol représente de 50 à 60 % de la production et le taux de conversion du méthanol est de 87 % avant son recyclage. La durée de vie du catalyseur est de 3 à 4 mois avant sa régénération.

Dans le procédé « Formox », un catalyseur de molybdate ou de vanadate de fer est employé, avec un excès d’air, à une température comprise entre 250 et 400°C. A cette température, seule intervient l’oxydation partielle du méthanol. Le taux de conversion du méthanol est de 99 % et la durée de vie du catalyseur de 12 à 18 mois.

Dans les deux cas, le temps de contact est bref, inférieur à 0,01 s.

Formes de commercialisation :

Le plus souvent, le formaldéhyde est commercialisé sous forme de solution aqueuse, appelée formol, renfermant, en général, 37 % en poids de formaldéhyde et pouvant atteindre 50 %. Cette solution contient de 10 à 15 % de méthanol afin d’éviter sa polymérisation, en paraformaldéhyde. Toujours pour éviter sa polymérisation, le formol ne doit pas être conservé au froid. Par ailleurs, il doit être conservé à l’abri de l’air pour éviter son oxydation en acide formique selon la réaction :

2 CH2O + O2 = 2 H-COOH

Les problèmes de stabilité du formol, ont pour conséquence, que son utilisation est souvent réalisée dans des installations proches de celles de sa production et que son commerce international est limité.

Le formaldéhyde peut également être commercialisé sous forme de son polymère, solide, le paraformaldéhyde qui renferme de 8 à 100 unités de formaldéhyde. Un simple chauffage au-dessus de 80°C libère le formaldéhyde ou, en solution aqueuse, la dépolymérisation est réalisée vers 60-70°C, en milieu basique.

Productions

Capacités annuelles de production, en 2016. Monde : 19,202 millions de t/an, Union européenne : 4,115 millions de t/an.

en milliers de t/an de formaldéhyde à 100 %
Chine 5 974 Japon 546
États-Unis 2 038 Italie 527
Allemagne 1 486 Corée du Sud 519
Russie 1 077 Espagne 430
Inde 853 Indonésie 424

Source : MMSA

En 2014, la production mondiale est de 16,846 millions de t dont 6,012 millions de t en Chine, 2,143 millions de t aux États-Unis, 918 606 t en Allemagne, 710 000 t en Russie, 664 000 t en Inde, 543 000 t au Japon, 424 000 t en Corée du Sud, 337 000 t en Malaisie, 313 000 t à Taipei chinois.

En 2022, la production de l’Union européenne est de 2,483 millions de t dont 640 024 t en Allemagne, 422 976 t en Pologne, 206 337 t aux Pays Bas, 192 971 t en Espagne, 185 047 t en Italie, 140 945 t en Hongrie, en 2021, 135 344 t en Belgique, 125 225 t en Suède, en 2021, 50 360 t en Lituanie, 34 410 t en Slovaquie. Les productions françaises, portugaises, hongroises et suédoises sont confidentielles. Dans l’Union européenne, en 2022, la production de paraformaldéhyde est de 99 456 t.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total de 430 630 t en 2022.

en tonnes
Pays Bas 127 007 Turquie 15 255
Belgique 51 000 Inde, en 2022 14 967
Allemagne 46 372 États-Unis 13 119
Italie 35 373 Canada 13 012
Pologne 24 671 Finlande 9 018

Source : ITC

Les exportations des Pays Bas sont destinées à 79 % à l’Allemagne, 17 % à la Belgique, 2 % à la France.

Principaux pays importateurs :

en tonnes
Allemagne 105 733 Suisse 18 589
Pays Bas 38 777 Nigeria, en 2022 14 156
Belgique 21 615 Lettonie 13 585
Pologne 21 528 Canada 13 264
France 20 177 États-Unis 12 413

Source : ITC

Les importations allemandes proviennent à 91 % des Pays Bas, 5 % d’Autriche, 2 % de France.

Principaux producteurs : les capacités de production sont exprimées en t/an de formaldéhyde à 100 %.

  • Hexion (Momentive Specialty Chemicals Inc., États-Unis), possède une capacité de production totale de 1,3 million de t/an avec 16 usines aux États-Unis et 785 000 t/an, 4 usines au Canada et 200 000 t/an, des usines en Australie, Malaisie, Nouvelle Zélande, Pays Bas, Royaume Uni, Espagne, Italie, Allemagne, à Leuna après l’achat, en 2007, des activités d’Arkema dans le formaldéhyde avec 135 000 t/an.
  • Dynea (Norvège), possède une capacité de production de 700 000 t/an, avec des usines en Norvège, à Lillestrom et Saetre, au Royaume Uni à Aycliffe, aux Pays Bas à Delfzjil, en Finlande à Hamina, en Autriche à Krems an der Domau et Vienne, au Danemark à Arhus et en Hongrie à Kazincbarcika.
  • Perstorp (Suède), possède une capacité de production de 660 000 t/an, en Allemagne à Troisdorf et Arnsberg, en Italie à Castellanza, à Malte, en Espagne à Lantaron, en Autriche à Krems an der Donau, en Finlande à Kitee, en Suède à Perstorp, au Brésil à Sao Bernardo, au Chili à Punta Arenas, au Venezuela à Valencia, en Australie à W. Footscray, en Inde à Vadodara, au Pakistan à Karachi, aux États-Unis à Toledo dans l’Ohio.
  • BASF (Allemagne), possède une capacité de production de 530 000 t/an, en Allemagne à Ludwigshafen et Leverkusen et en Belgique à Anvers.
  • Celanese (États-Unis), possède une capacité de production de 385 000 t/an, aux États-Unis à Bishop au Texas, au Canada à Edmonton dans l’Alberta, en Allemagne à Hambourg. La production de formaldéhyde est destinée, en particulier, à fabriquer du polyoxyméthylène.
  • Georgia Pacific (filiale du groupe Koch Industries, États-Unis), possède une capacité de production de 330 000 t/an, avec 10 usines aux États-Unis et une usine en Argentine à Concordia.
  • Ercros (Espagne), possède une capacité de production de 300 000 t/an, en Espagne à Almussafes et Tortosa. Par ailleurs, est n°1 mondial de la production de paraformaldéhyde, avec une capacité de production de 115 000 t/an et 18 % du marché.
  • Arclin (États-Unis), possède une capacité de production de 292 000 t/an, avec 6 usines aux États-Unis, 3 usines au Canada et une au Mexique.

Situation française

Production : confidentielle.

Usine de production :

  • Foresa, filiale du groupe espagnol Finsa possède une usine à Ambarès et Lagrave (33) avec une capacité de production de 58 000 t/an.

Commerce extérieur : en 2023.
Formaldéhyde :

  • Exportations : 558 t vers la Belgique à 44 %, l’Italie à 16 %, l’Espagne à 15 %.
  • Importations : 20 177 t à 32 % d’Espagne, 24 % des Pays Bas, 22 % de Belgique, 15 % d’Allemagne.

Paraformaldéhyde :

  • Exportations : 89 t vers la Roumanie à 55 %, l’Espagne à 9 %, la Suisse à 7 %, le Royaume Uni à 7 %.
  • Importations : 1 791 t à 78 % d’Espagne, 8 % des Pays Bas, 7 % d’Allemagne.

Utilisations

Consommation : dans le monde, en 2014 : 16,846 millions de tonnes.

Secteurs d’utilisation : en 2014

Résines urée-formol 38 % 1,4-butane-diol 4,6 %
Résines phénol-formol 16,5 % Paraformaldéhyde 3,8 %
Polyoxyméthylène 8,0 % Méthénamine 2,6 %
Pentaérythritol 5,7 % TMP, TME, NPG 2,5 %
4,4′-diisocyanate de diphénylméthylène 5,0 % Résines mélamine-formol 2,3 %
Source : MMSA
  • La principale, et de très loin, utilisation du formaldéhyde est dans l’industrie du bois pour la fabrication de panneaux de particules, de contreplaqués, de bois lamellé-collé, de bois de charpente…, sous forme de résines urée-formol, phénol-formol, mélamine-formol. En effet, par exemple, les panneaux de particules sont constitués de 95 % de résidus de bois et 5 % de résines assurant la liaison entre les particules. En France, l’utilisation de ces résines est de 500 000 t/an.
  • Le polyoxyméthylène est un polymère possédant de bonnes propriétés mécaniques et de résistance aux produits chimiques. Il est utilisé, par exemple, dans des fixations de skis.
  • Le pentaérythritol est en particulier utilisé pour produire du tétranitrate de pentaérythritol, explosif entrant dans la fabrication du Semtex.
  • Le 4,4′-diisocyanate de diphénylméthylène (MDI) est utilisé pour produire du polyuréthane. La production d’une tonne de polyuréthane nécessite environ 0,6 tonne de 4,4′-MDI.
  • Le 1,4-butane-diol est utilisé comme solvant et dans l’industrie des matières plastiques.
  • La méthénamine ou hexamine, est employée comme antibiotique, comme composant pour la production d’explosifs (C-4), dans des pastilles de combustible pour campeurs ou militaires, dans la préparation de résines phénoliques…
  • Les triméthylolpropane (TMP), triméthyloléthane (TME) et néopentylglycol (NPG) sont employés dans la fabrication de résines polyester et alkydes, dans celle d’huiles de lubrification…

Utilisations particulières :

Le formaldéhyde possédant des propriétés biocides, il est employé comme désinfectant et conservateur dans divers secteurs :

  • L’industrie du sucre l’emploie en cas d’infections bactériennes lors du traitement des betteraves sucrières.
  • En anatomie et cytologie pathologique comme fixateur de tissus.
  • Dans les soins de conservation sur les morts pratiqués par les thanatopracteurs.

Toxicité

L’emploi du formaldéhyde présente les risques suivants :

  • Susceptible de provoquer un cancer.
  • Toxique par inhalation, contact cutané et ingestion.
  • Provoque des brûlures de la peau et des lésions oculaires graves.
  • Peut provoquer des allergies cutanées.

En France, les valeurs moyennes d’exposition professionnelles (VME) sont de 0,5 ppm ou 0,61 mg/m3 et les valeurs limites à court terme sont de 1 ppm ou 1,23 mg/m3. L’ANSES, recommande de porter la VME à 0,25 mg/m3.

La principale voie d’introduction dans l’organisme est par inhalation, le formaldéhyde étant rapidement métabolisé, par oxydation, en formiate et dioxyde de carbone. De 35 à 39 % du formaldéhyde inhalé reste dans les tissus.

L’odeur du formaldéhyde est perceptible dès 0,1 à 1 ppm selon les individus. L’irritation des muqueuses nasales est ressentie dès 1 à 3 ppm. Lorsque la concentration atteint 10 à 20 ppm, des signes d’irritation sévère des muqueuses oculaires et des voies respiratoires apparaissent.
Une exposition, même brève, à des teneurs de plus de 50 ppm peut être responsable d’un broncospasme sévère et de lésions graves de l’appareil respiratoire, avec œdème pulmonaire aigu, ulcération de la trachée et des bronches.

Lors de l’ouverture des conteneurs maritimes transportant des panneaux de particules il est recommandé de ventiler le conteneur pendant 30 minutes avant de pénétrer à l’intérieur.

Bibliographie

Archives

Formaldéhyde 2022

Formaldéhyde 2019

Formaldéhyde 2014

Éthylène

Données physico-chimiques

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire
C2H4 28,05 g.mol-1

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Température d’auto-inflammation Limites d’explosivité dans l’air Solubilité dans l’eau
gazeux, 15°C, 101,3 kPa : 1,178.10-3 g.cm-3 -169,2°C -103,9°C 9,19°C 5 060 kPa 490°C entre 2,7 et 36 % en volume à 17°C : 3,5 mg/100 g eau

Données industrielles

L’éthylène ou éthène est produit naturellement, par biosynthèse à partir de la méthionine, par divers fruits, légumes et fleurs. Exprimée en µL/kg/heure la production est :

  • Très faible (0,01 à 0,1) pour la pomme de terre, la fraise, l’artichaut, le raisin…
  • Faible (0,1 à 1,0) pour l’ananas, la framboise, le kiwi, le concombre…
  • Moyenne (1,0 à 10) pour la banane, la mangue, le melon, la tomate, la figue, la laitue, l’orange, la prune, l’œillet…
  • Élevée (10 à 100) pour la pomme, l’abricot, l’avocat, la nectarine, la poire, la papaye, la pêche…
  • Très élevée (> 100) pour le fruit de la passion.

De l’éthylène est également produit lors de diverses combustions et est présent dans les gaz d’échappement de moteurs diesels et à essence, dans la fumée de cigarettes, la fumée d’encens…

La production industrielle est principalement, à 98 %, réalisée à partir d’hydrocarbures.

Matières premières

Principalement le pétrole, en Europe mais aussi le gaz naturel, aux États-Unis et au Moyen-Orient.

Fabrication industrielle

L’éthylène est principalement produit, à 98 %, par vapocraquage des hydrocarbures, eux-mêmes obtenus par distillation du pétrole (voir le chapitre vapocraquage des hydrocarbures) ou extraits du gaz naturel (éthane, butane, propane). La formation d’éthylène à partir des hydrocarbures saturés est favorisée par des températures élevées. En particulier, à partir de l’éthane, il faut que la température de craquage soit supérieure à 800°C. En 2020, dans le monde, la production d’éthylène a été obtenue à 38 % à partir de naphta, 41 % d’éthane, 9 % de propane et 13 % à partir d’autres sources (gazole, butane, charbon…). En Europe de l’ouest le naphta représente, en 2020, 58 % des charges vapocraquées, l’éthane, 16 %, le propane, 11 %, les autres sources, 15 %. En Amérique du Nord, en 2020, la production est principalement obtenue à partir d’éthane, à 84 %, avec 3 % pour le naphta et 8 % pour le propane. En 2020, au Moyen-Orient, la production est à 71 % à partir d’éthane, 12 % de propane, 12 % de naphta.

Le méthanol obtenu à partir du charbon peut donner des oléfines (éthylène, propylène…) sans employer un vapocraqueur. Des pays riches en charbon et pauvres en hydrocarbures (Afrique du Sud, Chine) ont développé cette voie mais cette production reste limitée à 2 % de la production mondiale. Voir les chapitres charbon et méthanol.

De l’éthylène « vert » peut être produit par déshydratation de l’éthanol, obtenu par exemple à partir de canne à sucre, selon la réaction suivante, sur zéolithe comme catalyseur :

C2H5OH(g) = C2H4(g) + H2O(g)

Le groupe brésilien Braskem a construit, à Triunfo, dans l’État du Rio Grande du Sud, au Brésil, une usine d’une capacité de production de 200 000 t/an qui doit être portée, fin 2022, à 260 000 t/an et une production, en 2020, de 169 632 t. Un hectare cultivé donne 77 t de canne à sucre puis 6 700 litres d’éthanol et 3 t d’éthylène transformé en 3 t de polyéthylène.

Principaux complexes pétrochimiques de production d’éthylène : en 2015.

en milliers de t de capacités annuelles de production
Ruwais (Abu Dhabi) Borouge 3 550 Sweeny (Texas, États-Unis) Chevron Phillips 1 950
Mailiao (Taipei chinois) Formosa Plastics 2 935 Jurong Island (Singapour) ExxonMobil 1 900
Joffre, (Alberta, Canada) Nova Chemicals 2 812 Terneuzen (Pays Bas) Dow 1 825
Jubail (Arabie Saoudite) Sabic 2 250 Chocolate Bayou (Texas, États-Unis) Ineos 1 752
Baytown (Texas, États-Unis) ExxonMobil 3 900 Channel View (Texas, États-Unis) LyondellBasell 1 750

Sources : APIC et Oil & Gas Journal, 6 juillet 2015

Productions

En 2018, capacités de production et ( ) nombre de vapocraqueurs, en 2015. Monde, en 2021 : 216,35 millions de t/an (264), Europe de l’ouest, en 2019 : 23,468 millions de t/an (45).

en milliers de tonnes de capacités annuelles de production, en 2020
États-Unis 40 000 (34) Corée du Sud, en 2018 9 140 (11)
Chine 32 200 (27) Iran, en 2017 7 300 (7)
Arabie Saoudite, en 2018 17 600 (14) Inde, en 2020-21 7 477
Source : Oil & Gas Journal, 6 juillet 2015

En 2020, 24 % des capacités mondiales de production sont situées en Asie du Nord-Est, 22 % en Amérique du Nord, 20 % au Moyen-Orient, 14 % en Europe, 11 % dans le reste de l’Asie et le Pacifique, 9 % ailleurs.

En 2017, la production mondiale a été de 152,8 millions de t. En 2018, la production des États-Unis est de 29 millions de t, celle de la Chine, en 2020, de 21,6 millions de t, celle de l’Arabie Saoudite, en 2016, de 17 millions de t, la production de la Corée du Sud, en 2018, est de 8,687 millions de t, celle de l’Inde, en 2020-21, de 6,987 millions de t,  celle du Japon, en 2020, de 5,94 millions de t, celle de la Thaïlande, en 2018, de 4,812 millions de t, celle de Taipei chinois, en 2018, de 4,218 millions de t.

Productions, en 2022, de l’Union européenne : 13,558 millions de t dont en Allemagne : 4,320 millions de t, en France : 2,246 millions de t, aux Pays Bas : 2,024 millions de t, en Belgique : 1,200 million de t, en 2021, en Hongrie : 550 146 t, en 2020, en Pologne : 486 940 t, en 2020, au Portugal : 359 654 t, en 2021, en Slovaquie : 184 080 t. Les productions d’Espagne et d’Italie sont confidentielles.

La production des États-Unis est située à 95 % au Texas et en Louisiane.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs, sur un total de 6,565 millions de t, en 2022 :

en milliers de t
Corée du Sud 1 115 Malaisie 386
États-Unis 1 094 Singapour 367
Pays Bas 1 010 Belgique 273
Japon 629 Allemagne 174
Royaume Uni 398 Chine 159

Source : ITC

Les exportations coréennes sont destinées à 83 % à la Chine, 12 % à Taipei chinois, 4 % au Japon.

Principaux pays importateurs :

en milliers de t
Chine 2 127 Pays Bas 219
Belgique 1 527 Corée du Sud 162
Indonésie, en 2022 851 France 123
Allemagne 561 Suède 107
Taipei chinois 437 Portugal 105

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 45 % de Corée du Sud, 22 % des États-Unis, 20 % du Japon, 4 % d’Oman.

Producteurs : en 2021.

en milliers de t/an de capacités de production
Saudi Aramco/Sabic 16 500 Mubadala (Abu Dhabi) 7 673
Dow 14 788 National Petrochemical (Iran), en 2018 7 000
ExxonMobil 11 900 PetroChina, production 6 713
Sinopec 10 300 Shell 6 589
LyondellBasell 8 650 Ineos 5 112
Chevron Phillips 7 710 Braskem 5 002
Sources : rapports de sociétés et LyondellBasell
  • Saudi Aramco a acquis, en 2020, 70 % de Sabic (Saudi Basic Industries Corporation) qui produit de l’éthylène en Arabie Saoudite en propre et dans diverses joint venture, à Al Jubail et Yanbu, aux Pays Bas, à Geleen avec 1,480 million de t/an, au Royaume Uni à Wilton avec 865 000 t/an, en Chine, en joint venture avec Sinopec, à Tianjin avec 600 000 t/an.
  • Dow produit de l’éthylène aux États-Unis, au Texas, à Freeport avec 3,18 millions de t/an, Orange avec 680 000 t/an et Taft avec 1 million de t/an, en Louisiane à Plaquemine avec 1,225 million de t/an, au Canada à Fort Saskatchewan, dans l’Alberta avec 1,285 million de t/an, en Argentine à Bahia Blanca avec 765 000 t/an, en Allemagne à Bohlen avec 560 000 t/an, aux Pays Bas à Terneuzen avec 1,8 million de t/an et en Espagne à Tarragone avec 580 000 t/an.
    Par ailleurs, participe à des joint venture, au Koweit avec 42,5 % d’Equate qui possède une capacité de production de 1,77 million de t/an, en Thaïlande avec 24,5 % de Map Ta Phut Olefins et une capacité de 2,1 millions de t/an, en Arabie Saoudite avec 35 % de Sadara et une capacité de 1,5 million de t/an.
  • ExxonMobil produit de l’éthylène aux États-Unis, au Texas, à Baytown avec 4,0 millions de t/an, à Beaumont avec 900 000 t/an, à Corpus Christi avec 900 000 t/an et en Louisiane à Baton Rouge avec 1,1 million de t/an, au Canada, à Sarnia avec 300 000 t/an, à Singapour avec 1,9 million de t/an, en France, à Notre Dame de Gravenchon (76) avec 400 000 t/an, au Royaume Uni en joint venture 50/50 avec Shell à Fife avec 451 000 t/an, en Arabie Saoudite dans des joint venture 50/50 avec Sabic, à Al Jubail avec 700 000 t/an et Yanbu avec 1 million de t/an et en Chine, à Fujian avec 300 000 t/an. En 2021, la production a été de 10,086 millions de t.
  • LyondellBasell produit de l’éthylène aux États-Unis, au Texas, à Channelview avec 1,86 million de t/an, à La Porte avec 1,152 million de t/an et à Corpus Christi avec 1,134 million de t/an, en Louisiane, à Lake Charles, avec 50 % d’une joint venture avec Sasol et une part de 775 000 t/an, dans l’Iowa à Clinton avec 475 000 t/an et dans l’Illinois à Morris avec 550 000 t/an, en France à Berre avec 470 000 t/an, en Allemagne, à Munchsmunster avec 400 000 t/an et Wesseling avec 1,040 million de t/an, en Chine, à Panjin avec 50 % d’une joint venture avec Liaoning Bora et en propre 550 000 t/an et en Arabie Saoudite avec 25 % de SEPC à Al Jubail et en propre 250 000 t/an.
  • Chevron Phillips, est une co-entreprise 50/50 entre Chevron et Phillips 66. Produit de l’éthylène aux États-Unis, au Texas, à Cedar Bayou avec 2,560 millions de t/an, à Port Arthur avec 855 000 t/an et Sweeny avec 1,995 million de t/an, en Arabie Saoudite, à Al Jubail en joint venture 50/50 avec 105 000 t/an et en joint venture à 35 % avec 425 000 t/an et au Qatar, à Messaied, en joint venture à 49 % avec 255 000 t/an et à Ras Laffan en joint venture à 26 % avec 340 000 t/an.
  • Mubadala (Mubadala Investment Company) possède la société Nova Chemicals qui produit de l’éthylène au Canada, en Alberta, à Joffre avec 2,165 millions de t/an et dans l’Ontario à Corunna avec 816 000 t/an, aux États-Unis, avec 88,46 % de la production de Geismar en Louisiane et 771 000 t/an et détient 25 % de Borealis et 24,9 % de OMV qui elle même détient 75 % de Borealis, qui produit de l’éthylène en Autriche à Schwechat avec 600 000 t/an, en Allemagne à Burghausen avec 475 000 t/an, en Finlande à Porvoo avec 420 000 t/an, en Suède à Stenungsund avec 626 000 t/an et aux États-Unis, à Port Arthur, avec une participation de 50 % dans la joint venture Baystar avec TotalEnergies et une part de 500 000 t/an. Par ailleurs détient 36 % de Borouge, à Ruwais, à Abu Dhabi aux Émirats Arabes Unis, avec une part de 1,3 million de t/an.
  • En 2021, la production de PetroChina est de 6,713 millions de t.
  • Shell produit de l’éthylène aux États-Unis, au Texas à Deer Park avec 889 000 t/an et en Louisiane à Norco avec 1,432 million de t/an, en Chine à Nanhai avec 1,1 million de t/an dans une joint venture 50/50 avec CNOOC, à Singapour, à Jurong Island avec 281 000 t/an et à Pulau Bukom avec 1,161 million de t/an, en Allemagne à Rheinland avec 340 000 t/an, aux Pays Bas à Moerdijk avec 971 000 t/an, au Royaume Uni à Massmorran avec 415 000 t/an dans une joint venture 50/50 avec ExxonMobil.
  • Ineos produit de l’éthylène aux États-Unis, au Texas, à Chocolate Bayou avec 1,814 million de t/an, en Norvège, à Rafnes avec 645 000 t/an, au Royaume Uni, à Grangemouth avec 700 000 t/an, en Allemagne, à Köln avec 1,165 million de t/an, en France à Lavéra (13), en association 50/50 avec TotalEnergies, avec 370 000 t/an et à Feyzin (69), en association avec TotalEnergies (57,5 %), avec 106 000 t/an.
  • Braskem produit de l’éthylène au Brésil, à Camaçari dans l’État de Bahia, avec 1,280 million de t/an, à Triunfo dans l’État de Rio Grande de Sul, avec 1,452 million de t/an, à Mauá dans l’État de São Paulo, avec 700 000 t/an, à Duque de Caxias dans l’État de Rio de Janeiro, avec 520 000 t/an et au Mexique, à Nanchital, avec 1,050 million de t/an. En 2021, la production d’éthylène est de 3,722 millions de t.
  • TotalEnergies produit de l’éthylène aux États-Unis, à Port Arthur, en association avec BASF (40 % Total, 60 % BASF), avec 400 000 t/an. Le vapocraqueur prévu initialement pour fonctionner avec du naphta a été modifié pour utiliser à la place de l’éthane, du butane et du propane provenant de l’exploitation de gaz de schiste. 40 % de l’éthylène produit provient d’éthane et 40 % de butane et propane. Produit également de l’éthylène, en France, à Gonfreville (76) avec 425 000 t/an, à Lavéra (13), en association 50/50 avec Ineos, avec 370 000 t/an et à Feysin avec une participation de 57,5 % et 144 000 t/an, en Belgique, à Anvers, avec 1,150 million de t/an, en Corée du Sud, à Daesan, en association 50/50 avec Hanwha, avec 700 000 t/an, au Qatar, à Ras Laffan, avec une participation de 22,5 % et 293 000 t/an à partir d’éthane et à Messaied dans la société Qapco, avec une participation de 20 % et 144 000 t/an à partir d’éthane.

Situation française

Production : 2 246 138 t, en 2022.

Commerce extérieur : en 2023.

Les exportations étaient de 129 101 t avec comme principaux marchés à :

  • 42 % la Belgique,
  • 41 % l’Italie,
  • 6 % la Suède,
  • 4 % le Portugal.

Les importations s’élevaient à 122 750 t en provenance principalement à :

  • 39 % des États-Unis,
  • 25 % du Royaume Uni,
  • 12 % des Pays Bas,
  • 9 % de Belgique,
  • 6 % de Norvège.

Producteurs et sites de production :

en milliers de tonnes de capacités annuelles de production
Vapocraqueurs Opérateurs Capacités
Lavéra (13) Naphtachimie1 740
Gonfreville (76) TotalEnergies 525
Aubette (Berre) (13) LyondellBasell 470
Notre Dame de Gravenchon (76) ExxonMobil 425
Dunkerque (59) Versalis (ENI) 380
Feysin (69) A.P. Feyzin2 250
Source : APPE

1 Naphtachimie : 50 % Ineos- 50 % TotalEnergies
2 A.P. Feyzin : 57,5 % TotalEnergies – 42,5 % Ineos

Transport :

Le transport de l’éthylène sous forme liquéfiée, sous pression, est délicat (tcritique : 9,6 °C). Aussi, la route et le rail sont-ils des moyens peu utilisés. En Europe 56 % de la production est transportée à l’état gazeux par éthylénoducs (téb : -103,72°C), alors qu’aux États-Unis ce pourcentage atteint 91 %. Le complément à 100 % est transformé sur les lieux de production.

L’Europe possède cinq réseaux indépendants de pipelines : au Royaume-Uni, en France entre Fos et Carling, avec 1034 km, dans la zone Anvers-Rotterdam-Amsterdam, en Italie et en Europe de l’Est. Toutefois, ces réseaux ne sont pas interconnectés (voir ci-dessous et dans le chapitre vapocraquage des hydrocarbures). Le groupe Total possède un site de stockage, dans des cavités salines à Viriat (01).

Carte des vapocraqueurs et du réseau d’éthylénoducs, en France : depuis la confection de cette carte, le vapocraqueur de Carling a été arrêté.

 

Utilisations

Consommations : en 2018, la consommation mondiale est de 161 millions de t dont 19,336 millions de t en Europe de l’Ouest (Union européenne à 15, plus Norvège et Turquie).

En 2018, la consommation de la Corée du Sud a été de 7,987 millions de t, celle de l’Inde, en 2020-21, de 6,925 millions de t, du Japon, en 2018 de 4,905 millions de t, de la Thaïlande de 4,714 millions de t, de Taipei chinois de 4,414 millions de t.

Utilisations directes de l’éthylène : elles sont marginales.

  • L’éthylène est utilisé comme agent de maturation des fruits (bananes, tomates…).
  • Anesthésiant peu puissant, il est utilisé aux États-Unis.
  • Il est narcotique et asphyxiant à haute concentration.
  • Il est utilisé comme fluide frigorigène.

Utilisations principales : après transformation en divers produits, la principale transformation étant sa polymérisation sous forme de polyéthylène (voir ce chapitre).

Secteurs d’utilisation de l’éthylène

En 2018, dans le monde. Source : ICIS

Répartition de la consommation d’éthylène : dans le monde, en 2018 et en Europe de l’Ouest, en 2020 :

Monde Europe de l’Ouest
Polyéthylène haute densité 28 % 23 %
Polyéthylène basse densité 12 % 25 %
Polyéthylène basse densité linéaire 20 % 15 %
Dichloroéthylène 10 % 14 %
Oxyde d’éthylène 15 % 11 %
Éthylbenzène 6 % 6 %
Autres (acétate de vinyle, éthanol, acétaldéhyde…) 9 % 6 %

Sources : ICIS et APPE

En Chine, en 2017, 58 % de la production d’éthylène est destinée à l’élaboration de polyéthylène.

  • Polyéthylène : voir ce chapitre.
  • Dichloroéthylène : destiné à la fabrication du PVC, voir ce chapitre.
  • L’oxyde d’éthylène est obtenu par oxydation à l’aide de dioxygène, en présence d’un catalyseur à l’argent, à température élevée. L’hydrolyse de l’oxyde d’éthylène fournit le monoéthylèneglycol (MEG) qui réagit sur l’époxyde pour donner le diéthylèneglycol (DEG) et le triéthylèneglycol (TEG), voir ce chapitre.
  • Éthylbenzène voir ce chapitre.

Bibliographie

Archives

Ethylène 2022

Ethylène 2019

Ethylène 2015

Ethylène 2012

Ethylène 2007

Ethylène 1996

Ethylène 1993

 

 

Ethylbenzène, styrène

Données physico-chimiques

Ethylbenzène

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire Moment dipolaire
C8H10 106,168 g.mol-1 0,58 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
0,8665 g.cm-3 -95°C 136°C 344°C 3 610 kPa 1,0 % – 6,7 % 432°C 0,15 g.L-1
à 20°C

Styrène

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire Moment dipolaire
C8H8 104,15 g.mol-1 0,123 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
0,909 g.cm-3 -30,6°C 145,14°C 365,65°C 4 000 kPa 0,9 % – 6,8 % 490°C 0,3 g.L-1

Données industrielles

Origine

L’éthylbenzène et le styrène sont deux composés aromatiques. L’éthylbenzène est présent dans les essences de reformage aux côtés des xylènes (voir le chapitre « benzène, toluène, xylènes« ) mais son extraction n’est pas toujours rentable. On préfère, en général, le synthétiser à partir du benzène et de l’éthylène, cette synthèse représentant 99 % de la production. Son débouché, à 98 %, est le styrène, qui n’existe pas à l’état naturel.

Fabrication industrielle

Synthèse de l’éthylbenzène :
La synthèse a lieu par alkylation du benzène par l’éthylène :

Cette réaction exothermique (ΔrH° = – 113,3 kJ/mol à 25°C) nécessite une catalyse par un acide de Lewis. Les procédés les plus anciens utilisent le trichlorure d’aluminium AlCl3, la réaction ayant lieu en phase liquide, à 180°C, sous une pression de 9 bar. Le taux de conversion est de l’ordre de 40 à 45 %, l’éthylène et le benzène sont recyclés après séparation et les dérivés polyalkylés (diéthylbenzène (15 %)…) subissent une reconversion (par transalkylation avec le benzène).

Des procédés plus récents (Mobil Badger…) utilisent des zéolithes pour catalyser la réaction en phase gazeuse. La réaction a lieu entre 400 et 450°C sous 20 à 30 bar. Le catalyseur doit être régénéré toutes les 6 à 8 semaines, en brûlant le coke formé. Pour cette raison, deux réacteurs fonctionnent en parallèle. Alternativement l’un produit de l’éthylbenzène pendant que dans l’autre le catalyseur est régénéré, cette opération durant 36 h. En 2012, environ 1/3 des unités de production utilisent ce procédé.

Synthèse du styrène :
Près de 80 % de la production de styrène provient de la déshydrogénation de l’éthylbenzène :

Cette réaction endothermique (ΔrH° = 123,5 kJ/mol à 625°C) est accompagnée de diverses réactions parasites (formation de benzène, toluène, pyrènes, phénylacétylène…). La déshydrogénation étant favorisée par des températures élevées et des faibles pressions, on travaille vers 650°C en présence de vapeur d’eau pour abaisser les pressions partielles. L’éthylbenzène est préchauffé vers 500°C, puis mélangé à de la vapeur d’eau à 700 ou 750°C dans un rapport de 1 pour 1,2 à 2,2. Le mélange obtenu est dirigé sur le premier lit catalytique : la plupart des procédés utilisent des catalyseurs à base d’oxyde de fer III, avec des teneurs de 10 % en K2O. Après réchauffage, le mélange est dirigé vers un second lit catalytique : on obtient alors 60 à 70 % en masse de styrène que l’on sépare, puis purifie à 99,7 % et auquel on ajoute des inhibiteurs de polymérisation (dérivés nitrés ou nitrosés du phénol) pour le stockage (tertiobutylcatéchol à 10  ppm). Les principales impuretés sont l’éthylbenzène (0,05 %) et le méthylstyrène (0,04 %). La consommation est, par tonne de styrène, de 0,79 t de benzène et 0,29 t d’éthylène.

Le styrène peut aussi être obtenu par coproduction lors de la synthèse de l’oxyde de propylène. Celle-ci est effectuée à partir du propylène et de l’hydroperoxyde de 1-phényléthyle et amène à la formation d’alcool alpha-méthylbenzylique qui, par déshydratation, donne du styrène. L’hydroperoxyde de 1-phényléthyle étant lui même formé, par oxydation de l’éthylbenzène. LyondellBasell, Repsol et Shell produisent ainsi du styrène. En 2013, ce mode de fabrication représente 20,4 % des capacités mondiales de production.

Capacités de production, en 2013, selon les deux modes de fabrication.

en milliers de t/an de capacités de production
À partir de l’éthylbenzène À partir de l’oxyde de propylène Total
Amérique du Nord 4 697 1 270 5 967
Amérique du Sud 540 0 540
Europe 3 355 2 100 5 455
Moyen Orient et Afrique 2 975 0 2 975
Asie du Nord-Est 13 008 2 145 15 153
Asie du Sud-Est 1 400 1 150 2 550
Total 25 975 6 665 32 640
Source : Argus

En 2018, les capacités de production mondiales sont de 36,7 millions de t/an dont 9,9 millions de t/an en Chine.

Productions

Éthylbenzène :

La production mondiale est, en 2018, de 32,1 millions de t, celle de l’Union européenne, en 2022, de 3,351 millions de t dont 1,262 million de t aux Pays Bas.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total de 513 066 t, en 2022.

en tonnes
Belgique 214 334 Allemagne 37 566
République tchèque 123 792 France 21 657
Royaume Uni 54 019 Pays Bas 6 739

Source : ITC

Les exportations belges sont destinées quasi totalement aux Pays Bas.

Principaux pays importateurs sur un total mondial de 467 962 t, en 2022.

en tonnes
Pays Bas 263 740 Italie 5 257
Pologne 123 702 Allemagne 2 075
Belgique 14 487 Canada 1 638

Source : ITC

Les importations des Pays Bas proviennent à 76 % de Belgique, 15 % du royaume Uni, 12 % d’Allemagne.

Les principaux producteurs, en 2017, sont Ineos Styrolution avec 7,1 % de part de marché, Shell avec 6,7 %, Sinopec avec 6,2 %.

Styrène : productions, en 2018. Monde : 31 millions de t, Union européenne, en 2022 : 5,212 millions de t.

en milliers de t
Chine 7 680 Pays Bas, en 2022 2 219
États-Unis 4 210 Taipei chinois 2 111
Corée du Sud 3 117 Japon 2 008
Source : APIC et Eurostat

En 2014, la production de l’Allemagne était de de 709 447 t.

En 2018, les capacités mondiales de production sont de 36,7 millions de t/an. Les capacités de production de l’Amérique du Nord sont de 5,925 millions de t/an, celles de l’Europe de 6,2 millions de t/an, celles de la Chine de 9,9 millions de t/an, celles de la Corée du Sud de 3 millions de t/an, celles de Taipei chinois de 2,030 millions de t/an, celles du Japon de 1,949 million de t/an, celles de Singapour de 1,570 million de t/an.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total mondial de 8,296 millions de t, en 2022.

en milliers de t
États-Unis 1 687 Canada 402
Arabie Saoudite, en 2022 1 567 Chine 366
Pays Bas 1 274 Japon 340
Singapour 600 Espagne 336
Belgique 406 Taipei chinois 333

Source : ITC

Les exportations des États-Unis sont destinée à 36 % au Mexique, 23 % aux Pays Bas, 14 % au Brésil, 7 % à la Colombie.

Principaux pays importateurs sur un total mondial de 8,282 millions de t, en 2022.

en milliers de t
Inde, en 2022 1 047 Turquie 619
Chine 790 Allemagne 536
Corée du Sud 775 Mexique, en 2022 501
Belgique 761 États-Unis 403
Pays Bas 670 Brésil 216

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 61 % d’Arabie Saoudite, 13 % de Singapour, 12 % du Japon, 10 % du Koweït.

Principaux producteurs de styrène : en 2018.

en milliers de t/an de capacités de production
Sinopec 2 300 Formosa Plastics Group 1 320
Ineos Styrolution, en 2021 2 230 PetroChina 1 290
LyondellBasell 2 170 Sabic 1 150
TotalEnergies 1 910 Americas Styrenics 1 020
Shell 1 750 New Solar Group (China) 1 020
Sources : HDIN Research et rapports des sociétés
  • Les unités de production de Ineos Styrolution sont situées aux États-Unis, au Texas, à Bayport (Pasadena) avec 779 000 t/an de styrène et 870 000 t/an d’éthylbenzène et Texas City avec 450 000 t/an de styrène, en Belgique, à Anvers avec 500 000 t/an de styrène et au Canada, dans l’Ontario, à Sarnia avec 455 000 t/an de styrène.
  • Les capacités de production de LyondellBasell sont situées sur 3 sites dans des joints venture. Avec Mubadala Investment (Abu Dhabi) et BASF à Channelview, au Texas, États-Unis, avec 740 000 t/an en propre, Covestro (ex-Bayer) 50/50 à Maasvlakte, près de Rotterdam, aux Pays-Bas avec 340 000 t/an en propre et avec 27 % d’une joint venture avec ZRCC (Sinopec) à Ningbo, en Chine avec 350 000 t/an en propre. Une nouvelle unité de production, prévue pour 2022, est en construction à Ningbo dans le cadre d’une joint venture 50/50 avec Sinopec avec une capacité de production de 300 000 t/an d’oxyde de propylène et 600 000 t/an de styrène.
    LyondellBasell présente la particularité de coproduire du styrène avec l’oxyde de propylène.
  • TotalEnergies produit du styrène, en France, à Gonfreville (76), avec 680 000 t/an, en Corée du Sud à Daesan, en association 50/50 avec Hanwha avec 503 000 t/an en propre, aux États-Unis, à Carville, en Louisiane, en joint venture 50/50 avec Sabic, avec 595 000 t/an en propre.
  • Shell, produit du styrène, à Scotford, dans l’Alberta, au Canada, avec 475 000 t/an, à Singapour avec 1,069 million de t/an, en joint venture 50/50 avec BASF dans Ellba, à Moerdijk, aux Pays Bas avec 815 000 t/an en propre et en joint venture 50/50 avec CNOOC, à Huizhou, province de Guangdong, en Chine avec 650 000 t/an en propre.
  • Trinseo (ex-Dow Chemical) produit du styrène en Europe, en Allemagne à Boehlen, avec 300 000 t/an et aux Pays Bas, à Terneuzen, avec 500 000 t/an et aux États-Unis au travers d’une joint-venture 50/50, Americas Styrenics LLC, avec Chevron Phillips Chemicals qui exploite une usine à St James, en Louisiane, d’une capacité totale de 950 000 t/an de styrène.

Situation française

Production : les capacités de TotalEnergies, à Gonfreville (76) sont de 680 000 t/an de styrène.

Exportations : en 2023

  • Éthylbenzène : 21 765 t vers la Belgique à 54 %, les États-Unis à 29 %, les Pays Bas à 16 %.
  • Styrène : 241 323 t vers la Finlande à 33 %, l’Allemagne à 27 %, la Belgique à 20 %, les Pays Bas à 13 %, le Royaume Uni à 4 %.

Importations : en 2023.

  • Éthylbenzène : 47,4 t à 93 % de Belgique, 3 % des États-Unis.
  • Styrène : 195 796 t des Pays Bas à 51 %, de Belgique à 24 %, d’Allemagne à 16 %.

Utilisations

Consommation d’éthylbenzène : 32,1 millions de t, en 2019.

Consommation de styrène : en 2019, dans le monde, elle a été de 31 millions de t. En 2018, la consommation chinoise a été de 10,869 millions de t, en 2018, celle de la Corée du Sud de 2,534 millions de t, celle de Taipei chinois de 1,880 million de t, celle du Japon de 1,481 million de t, celle d’Inde de 885 000 t totalement importées. En 2017, la consommation des États-Unis a été de 3,3 millions de t.

Répartition de la consommation de styrène, en 2019.

Chine 34 % Europe 16 %
Autres pays d’Asie 29 % Amériques 16 %

Source : IHS Markit

Secteurs d’utilisation de l’éthylbenzène

En 2019, il est utilisé à plus de 98 % pour produire du styrène. Moins de 2 % de la production est utilisée principalement comme solvant de peintures mais aussi dans la production diéthylbenzène, acétophénone, éthylanthraquinone.

Secteurs d’utilisation du styrène

En 2019, dans la monde (source : IHS Markit)

Polystyrène cristal et choc 34 % Résines de polyesters insaturés 6 %
Polystyrène expansé 22 % Copolymères styrène-butadiène 5 %
Résines ABS et SAN 18 % Caoutchoucs SBR 4 %

Source : IHS Markit

La fabrication de polymères représente donc près de 90 % des débouchés du styrène.

  • L’ABS (Acrylonitrile-Butadiene-Styrene) est un copolymère de l’acrylonitrile, du butadiène et du styrène, obtenu par greffage, en émulsion d’acrylonitrile et de styrène sur du polybutadiène.
  • Le SAN (Styrene-AcryloNitrile) est le copolymère du styrène et de l’acrylonitrile, polymérisé en émulsion.
  • Le SBR est un caoutchouc Styrène-Butadiène.

En utilisation finale : en 2016, dans le monde.

Électronique 30 % Construction 22 %
Emballages 29 % Transport 3 %

Source : IHS Markit 

Bibliographie

Archives

Ethylbenzène, styrène 2022

Ethylbenzène, styrène 2019

Ethylbenzène, styrène 2016

Ethylbenzène, styrène 2012

Ethylbenzène, styrène 2007

Ethylbenzène, styrène 1994

 

 

Cumène, phénol, acétone

Données physico-chimiques

Cumène

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire Moment dipolaire
C9H12 120,195 g.mol-1 0,79 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
0,862 g.cm-3 -96°C 152,4°C 357,9°C 3 210 kPa 0,9 % – 6,5 % 424°C 50 mg.L-1

Phénol

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire Moment dipolaire
C6H6O 94,113 g.mol-1 1,224 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
1,073 g.cm-3 43°C 182°C 421°C 6 130 kPa 1,36 % – 10 % 715°C 8,3/100mL à 20°C

 

Acétone

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire Moment dipolaire
C3H6O 58,08 g.mol-1 2,88 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
0,7845 g.cm-3, à 25°C
-94,6°C 56,05°C 235°C 4 701 kPa 2,15 % – 13 % 465°C miscible

Données industrielles

Le cumène (ou isopropylbenzène) est un dérivé du benzène. C’est un intermédiaire qui sert presque exclusivement (à 98 %) à fabriquer du phénol et de l’acétone. Possédant un indice d’octane élevé, il peut être employé comme adjuvant au carburant pour l’aviation afin de remplacer le benzène. Il peut également servir comme diluant de peintures.

Le phénol (ou hydroxybenzène) et l’acétone (2-propanone ou diméthyl cétone) sont des composés de grande importance. Bien que le phénol puisse être extrait des goudrons ou des eaux résiduaires des unités de craquage, ils sont produits en majeure partie par synthèse et le procédé utilisant le cumène comme intermédiaire est utilisé à plus de 98 %. Il fût découvert en 1944 par Hock et Lang et il est exploité depuis les années 50. Le procédé au cumène représente 90,6 % des capacités de production de l’acétone, la déshydrogénation de l’isopropanol, 1,2 %, d’autres procédés comptant pour 8,2 %.

Fabrication industrielle

Synthèse du cumène :

Le procédé UOP (Union Oil Products) est le plus utilisé pour synthétiser le cumène à partir du benzène et du propylène (ou propène). La réaction de synthèse est représentée ci-dessous :

Les conditions opératoires sont les suivantes : 34 bar de pression et une température de 190°C à l’entrée du réacteur (la réaction étant exothermique (ΔrH° = – 113 kJ/mol) le mélange sort à 250°C). La réaction a lieu en phase liquide en présence, principalement, de zéolithe comme catalyseur. On sépare le cumène des sous-produits par distillation. Parmi les sous-produits, les diisopropylbenzènes (C3H7-C6H4-C3H7), le nonène (C9H18) et l’hexène (C6H12) sont séparés pour être valorisés, le propane et les produits lourds sont incinérés. Le rendement est de 90 % par rapport au propène et de 97 % par rapport au benzène.
Les zéolithes représentent, en 2013, environ 80 % des catalyseurs employés, l’acide phosphorique 15 % et le chlorure d’aluminium 5 %.
La synthèse du cumène représente 20 % de la consommation du benzène et 4 % de celle du propylène.

Synthèse du phénol et de l’acétone :

On ne décrira que le procédé au cumène pour lequel 1 tonne de cumène donne au plus 0,78 tonne de phénol. Cette synthèse, dont le rendement est de 90 %, a lieu en deux étapes indépendantes :

La première consiste à oxyder le cumène par de l’air, à une température comprise entre 90°C et 130°C, sous une pression de 5 à 10 bar en phase liquide et à un pH d’environ 9,5 pour éviter que la réaction de cission ait lieu dans le même réacteur. La réaction est exothermique (ΔrH° = – 117 kJ/mol). Elle aboutit à la formation d’hydroperoxyde de cumyle :

Par distillation et entraînement à la vapeur, on obtient l’hydroperoxyde de cumyle à 80 %. Le taux de conversion est de 40 %.

La seconde est la cission de l’hydroperoxyde de cumyle en phénol et acétone suivant la réaction exothermique (ΔrH° = – 252 kJ/mol) suivante :

Cette réaction a lieu à 50°C en présence d’acide sulfurique (0,1 à 2 %), puis le mélange est ensuite neutralisé par du phénolate de sodium et distillé (procédé Phenol Chemie). On peut également travailler à 60°C sous pression en présence d’acide sulfurique en solution dans le phénol (procédé Rhône-Poulenc) ou dans l’acétone (procédé Hercule). On obtient des sous-produits valorisables, en particulier de l’acétophénone et de l’alpha-méthylstyrène ; dus à des réactions secondaires, mais surtout 0,6 tonne d’acétone par tonne de phénol.

Bilan matière :

0,872 t de benzène et 0,470 t de propylène donnent 1,310 t de cumène qui donne à son tour 1 t de phénol et 0,612 t d’acétone.

Productions

Cumène : les capacités mondiales de production, en 2018, sont de 17,59 millions de t/an.

En 2015, la capacité de l’Europe de l’Ouest y compris Norvège et Turquie est de 3,580 millions de t/an.

En 2022, la production de l’Union européenne est de 1,348 million de t dont 743 407 t en Allemagne.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total de 1,166 million de t, en 2022.

en milliers de t
Singapour 298 Allemagne 37
Japon 258 États-Unis 23
Corée du Sud 57 Arabie Saoudite, en 2022 20

Source : ITC

Les exportations de Singapour sont destinées à 76 % à la Chine, 21 % à la Malaisie.

Principaux pays importateurs sur un total de 1,682 million de t, en 2021.

en milliers de t
Chine 490 Pays Bas 22
États-Unis 47 Italie 14
Allemagne 37 Corée du Sud 10

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 53 % de Singapour, 39 % du Japon, 8 % de Corée du Sud.

Phénol : les capacités mondiales de production, en 2018, sont de 13,850 millions de t/an.

En 2016, la capacité de production chinoise est de 2,51 millions de t/an, en 2018, la capacité de production de la Corée du Sud est de 1,28 million de t/an, celle de Taipei chinois de 1,08 million de t/an, celle de la Thaïlande de 470 000 t/an.

En 2015, la production mondiale a été de 11,4 millions de t.

En 2022, la production de l’Union européenne est de 1,690 million de t dont 620 025 t en Allemagne, 314 823 t en Espagne, 53 583 t en Pologne. En 2018, la production de la Corée du Sud est de 1,338 million de t, celle de Taipei chinois de 1,034 million de t, celle du Japon de 587 400 t, celle de la Thaïlande de 552 000 t.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total de 2,387 millions de t en 2021.

en milliers de t
Arabie Saoudite, en 2022 282 Singapour 132
Belgique 243 Finlande 130
Thaïlande 178 Taipei chinois 105
États-Unis 174 Corée du Sud 65

Source ITC

Les exportations belges sont destinées à 48 % aux Pays Bas, 26 % à l’Allemagne, 6 % à la Pologne.

Principaux pays importateurs.

en milliers de t
Belgique 387 Allemagne 133
Chine 367 Pologne 86
Pays Bas 248 Corée du Sud 72
Inde, en 2022 212 Canada 60

Source ITC

Les importations belges proviennent à 40 % d’Allemagne, 35 % d’Espagne, 17 % de Finlande, 6 % d’Arabie Saoudite.

Acétone : les capacités mondiales de production, en 2018, sont de 9,0 millions de t/an. Répartition, en 2017 :

 
Asie-Pacifique 46 % Amérique du Nord 21 %
Europe 26 %

Source : BerOe

En 2016, la capacité de production chinoise est de 1,52 million de t/an.

En 2015, la production mondiale a été de 7,8 millions de t.

En 2022, la production de l’Union européenne est de 1,112 million de t dont 433 501 t en Allemagne, en 2019, 194 012 t en Espagne, 127 481 t en Italie, 28 029 t en Pologne.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs sur un total de 1,921 million de t, en 2022.

en milliers de t
Arabie Saoudite, en 2022 244 Singapour 133
Allemagne 186 Belgique 126
Taipei chinois 161 Pays Bas 124
Thaïlande 154 Corée du Sud 109

Source : ITC

Les exportations d’Arabie Saoudite sont destinées à 82 % à la Chine, 6 % à la Belgique, 5 % à la Turquie.

Principaux pays importateurs sur un total mondial de 2,057 millions de t, en 2022.

en milliers de t
Chine 420 Allemagne 98
Belgique 192 Mexique, en 2022 61
Pays Bas 167 États-Unis 57
Inde, en 2022 117 Suisse 56

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 34 % d’Arabie Saoudite, 27 % de Thaïlande, 20 % de Taipei chinois, 14 % de Corée du Sud.

Principaux producteurs : d’après leurs capacités annuelles de production de phénol, en 2018.

en milliers de t/an
Ineos Phenol (Royaume Uni) 1 870 LG Chem (Corée du Sud) 600
Mitsui (Japon) 815 Sinopec (Chine) 550
CEPSA (Espagne) 790 Kumho P&B (Corée du Sud) 550
FCFC (Taipei chinois) 700 AdvanSix (États-Unis) 500
Sabic (Arabie Saoudite) 640 PTT (Thaïlande) 470
Chang Chun Plastics (Taipei chinois) 600 Shell (États-Unis) 360

Sources : rapports des sociétés et Nexant

  • La société Ineos (Royaume Uni) a fait l’acquisition de Phenol Chemie (groupe Degussa) en 2001 pour devenir Ineos Phenol, premier producteur mondial de phénol et d’acétone. Par ailleurs, a acquis, en octobre 2015, la branche aromatiques de Axiall avec une capacité de production de 907 000 t/an de cumène à Pasadena, au Texas. Ineos Phenol possède 5 sites de production : Mobile (Alabama, États-Unis) avec 540 000 t/an de phénol et 280 000 t/an d’acétone, Pasadena (Texas, États-Unis) avec 907 000 t/an de cumène, Gladbeck (Allemagne) avec 650 000 t/an de phénol et 400 000 t/an d’acétone, Marl (Allemagne) avec 260 000 t/an de cumène et Anvers (Belgique) avec 680 000 t/an de phénol et 480 000 t/an d’acétone. La capacité totale de production de cumène est de 1,167 million de t/an et celle d’acétone de 1,160 million de t/an. La capacité de production à Mobile doit être portée à 850 000 t/an de phénol et celle de Marl à 750 000 t/an de cumène pour 2021.
  • Mitsui (Japon), possède deux usines au Japon, une dans la province d’Osaka avec 200 000 t/an de phénol et 120 000 t/an d’acétone et une dans la province de Chiba avec 190 000 t/an de phénol et 114 000 t/an d’acétone, une usine à Singapour, avec 300 000 t/an de phénol et 180 000 t/an d’acétone et une usine, en Chine, à Shanghai, en joint venture avec Sinopec, d’une capacité de 250 000 t/an de phénol et 150 000 t/an d’acétone. La capacité totale de production de cumène est de 1,18 million de t/an.
  • CEPSA, détenu par le groupe d’Abu Dhabi Mubadala Invesment Company, possède à Palos de la Frontera, dans la province de Huelva, en Espagne, des capacités de production de 1 million de t/an de cumène, 600 000 t/an de phénol et 370 000 t/an d’acétone. A Shanghai, en Chine, possède à 75 % avec 25 % à Sumitomo, des capacités de production de 360 000 t/an de cumène, 250 000 t/an de phénol et 150 000 t/an d’acétone.
  • FCFC (Formosa Chemicals & Fibre Corp., Taipei chinois), exploite, à Taipei chinois, une usine à Mailiao, avec des capacités de 540 000 t/an de cumène, 400 000 t/an de phénol et 246 000 t/an d’acétone et à Ningbo, en Chine, une capacité de production de 450 000 t/an de cumène, 300 000 t/an de phénol et 180 000 t/an d’acétone.
  • Sabic exploite, aux États-Unis, une usine à Mount Vernon dans l’Indiana, avec 350 000 t/an de phénol et 208 000 t/an d’acétone, une usine à Jubail, en Arabie Saoudite, avec 290 000 t/an de cumène, 220 000 t/an de phénol et 135 000 t/an d’acétone, une usine, en joint venture 50/50 avec Sinopec, à Binhai, province de Tianjin, en Chine, avec 220 000 t/an de phénol et 130 000 t/an d’acétone.
  • LG Chem produit, Corée du Sud, à Yeosu et Daesan, 805 000 t/an de cumène, 600 000 t/an de phénol et 355 000 t/an d’acétone.
  • Sinopec, produit, en Chine au travers de diverses joint-ventures avec Mitsui, à Shanghai, avec CEPSA, à Shanghai, avec Sabic à Binhai, province de Tianjin, avec FCFC à Ningbo ainsi qu’en propre, à Caojing avec 135 000 t/an de phénol et 85 000 t/an d’acétone.
  • Kumho P&B, joint venture entre Kumho Petrochemical à 78,2 % et Nippon Steel Chemical, possède une capacité de production, à Yeosu, en Corée du Sud, de 900 000 t/an de cumène, 680 000 t/an de phénol et 420 000 t/an d’acétone.
  • AdvanSix société issue de Honeywell, exploite, aux États-Unis, une usine à Frankford, en Pennsylvanie, avec une capacité de production de 500 000 t/an de phénol et 308 000 t/an d’acétone. Le phénol produit est destiné, à 80 %, à produire du caprolactame.
  • PTT produit en Thaïlande 492 000 t/an de phénol et 304 000 t/an d’acétone.
  • Altivia (Etats-Unis), a acquis, en novembre 2015, aux États-Unis, l’usine de Haverhill, dans l’Ohio, à la société Haverhill Chemicals, avec une capacité de production de 300 000 t/an de phénol et 173 000 t/an d’acétone.
  • Shell qui exploitait une usine, aux États-Unis, à Deer Park, au Texas, avec une capacité de production de 725 000 t/an de cumène, de 600 000 t/an de phénol et 366 000 t/an d’acétone a fermé, en 2018, l’une de ses 3 lignes de production soit une capacité de 240 000 t/an.
  • Versalis (ENI, Italie), produit du cumène à Priolo, en Italie, avec 320 000 t/an et de l’acétone et du phénol, à Mantoue, avec 300 000 t/an de phénol et 185 000 t/an d’acétone.
  • Olin a acquis, en octobre 2015, les activités de Dow Chemical dans la chlorochimie et les résines époxy avec aux Pays Bas, à Terneuzen, une usine de production de cumène de 700 000 t/an et aux États-Unis, une usine à Freeport, au Texas, de 295 000 t/an de phénol et 180 000 t/an d’acétone.

Situation française

Seqens (ex Novacap) a repris les activités du groupe Rhodia dans ce domaine et est le seul producteur français dans son usine de Roussillon (38) avec une capacité de production de 260 000 t/an de cumène, 185 000 t/an de phénol et 114 000 t/an d’acétone.

Cumène : en 2023.

  • Exportations : confidentielles.
  • Importations : 1 368 t à 61 % d’Espagne, 37 % d’Allemagne, 2 % de Belgique.

Phénol : en 2023.

  • Exportations : confidentielles.
  • Importations : 9 488 t à 45 % d’Espagne, 25 % d’Allemagne, 23 % de Finlande, 6 % d’Arabie Saoudite.

Acétone : en 2023.

  • Exportations : 15 883 t à 35 % vers l’Italie, 23 % l’Allemagne, 21 % la Suisse, 9 % l’Espagne.
  • Importations : 33 664 t à 28 % d’Espagne, 18 % d’Allemagne, 16 % de Belgique, 14 % de Finlande, 11 % des Pays Bas.

Utilisations

Consommations

Cumène : 15,4 millions de t, en 2019, dans le monde. Répartition :

Asie du Nord-Est (Chine, Japon, Taipei chinois et Corée du Sud) 46 % Europe 19 %
Amérique du Nord 19 %

Source : IHS Markit

Phénol : 11 millions de t, en 2019, dans le monde. Répartition :

en milliers de t
Chine 24 % Europe 20 %
Autres pays d’Asie 33 % Moyen Orient 2 %
Amériques 21 %

Source : IHS Markit

En 2014, la consommation chinoise est de 1,573 million de t.

Acétone : 7 millions de t, en 2020, dans le monde. Répartition, en 2015 :

Chine 23 % Europe de l’Ouest 20 %
États-Unis 21 %

Source : IHS Markit

Secteurs d’utilisation

Cumène : à 98 % pour produire du phénol et de l’acétone.

Phénol : dans le monde, en 2015.

Bisphénol A 49 % Caprolactame 7 %
Résines phénoliques 30 % Acide adipique 2 %
Alkyl phénol 8 %

Source : ICIS

Le bisphénol A est produit par réaction entre deux moles de phénol et une mole d’acétone.

Il est utilisé comme monomère pour obtenir le polycarbonate et comme agent durcisseur des résines époxydes utilisées comme revêtements de boîtes de conserve, de canettes… Depuis le 1er janvier 2015, cet usage comme revêtement de boîtes est suspendu en France. La consommation de polycarbonate, en 2018, est de 4,4 millions de t, celle de résines époxydes de 2,6 millions de t.

Les résines phénoliques sont élaborées par réaction entre le phénol et le formaldéhyde. Elles sont utilisées, par exemple, dans la fabrication du contre-plaqué. La Bakélite est une résine phénolique qui fut la première résine synthétique commercialisée.

Le caprolactame ((CH2)5C(O)NH) est un intermédiaire de la synthèse du nylon 6. Il est obtenu à partir de la cyclohexanone ((CH2)5CO) provenant elle-même, en partie, de l’hydrogénation partielle du phénol :

C6H5OH + 2 H2 = (CH2)5CO

L’utilisation en chimie fine regroupe de nombreux produits, qui ne sont pas synthétisés en grande quantité, mais sont d’une grande importance : acide salicylique pour la synthèse de l’aspirine, acétylparaaminophénol pour le paracétamol, chlorophénols pour les herbicides, hydroquinone et ses dérivés pour l’alimentation.

Secteurs d’utilisation de l’acétone

En 2019, dans le monde (Source : Merchant Research & Consulting)

Le méthacrylate de méthyle (MMA, CH2=C(CH3)CO2CH3) est le monomère du polyméthacrylate de méthyle (PMMA). Il est obtenu à partir d’acétone et de cyanure d’hydrogène en passant par la cyanohydrine d’acétone.

La méthylisobutylcétone (MIBK) est principalement utilisée dans la dilution des résines époxydes, vinyliques et acryliques.

L’alcool isopropylique (ou isopropanol) peut être préparé à partir d’acétone, le procédé classique étant à partir du propylène. Novapex a ainsi construit, en France, une unité de production à Roussillon (38), à partir d’acétone, d’une capacité de 40 000 t/an, selon un procédé développé par Mitsui.

Toxicité

Phénol :

Le phénol est rapidement absorbé lors de son introduction dans l’organisme. L’absorption est estimée à 70 à 80 % en 6 heures pour une exposition à des vapeurs de phénol à des concentrations comprises entre 1,6 à 5,2  ppm. Le phénol est ensuite rapidement distribué dans tous les tissus, les organes cibles sont le cerveau et les reins.
Les effets locaux rapportés sont des érythèmes ou des dépigmentations cutanées et, dans les cas les plus sévères, des corrosions pouvant même atteindre le stade de nécrose.
Le phénol est classé par l’Union Européenne comme mutagène catégorie 3 : substance préoccupante pour l’homme en raison d’effets mutagènes.
En France, le ministère du travail a fixé à 5 ppm, soit 19 mg/m3, la valeur limite moyenne d’exposition (VME).

Bisphénol A :

Le bisphénol A est un perturbateur endocrinien qui a des effets sur la reproduction, le métabolisme et des pathologies cardiovasculaires. Il est classé reprotoxique de catégorie 3. Ces effets sont avérés sur l’animal et suspectés chez l’homme. Sa principale voie d’introduction dans l’organisme est la voie alimentaire, à partir d’aliments contenus dans des matériaux en polycarbonate ou revêtus de résines époxydes. Ces effets pourraient être observés même à de faibles niveaux d’exposition, au cours des phases sensibles du développement de l’individu (femmes enceintes, nourrissons, jeunes enfants).
Pour cette raison, il est interdit dans les biberons, en France, depuis le 23 juin 2010.
En France, la loi du 24 décembre 2012, a suspendu, a compter du 1er janvier 2013, l’utilisation du bisphénol A dans tous les conditionnements, contenants et ustensiles destinés à entrer en contact direct avec des denrées alimentaires pour les nourrissons et enfants en bas âge.
Cette suspension a pris effet le 1er janvier 2015 pour tout autre conditionnement, contenant ou ustensile comportant du bisphénol A et destiné à entrer en contact direct avec des denrées alimentaires.

Bibliographie

Archives

Cumène, phénol, acétone 2022

Cumène, phénol, acétone 2019

Cumène, phénol, acétone 2014

Cumène, phénol, acétone 2012

Cumène, phénol, acétone 2005

Cumène, phénol, acétone 1994

Cumène, phénol, acétone 1992

 

 

Benzène, toluène, xylènes

Données physico-chimiques

Benzène

Données atomiques

Formule Géométrie Distances atomiques Masse molaire
C6H6 C-C : 139 pm
C-H : 109 pm
78,11 g.mol-1

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
0,876 g.cm-3 5,5°C 80,1°C 288,9°C 4 860 kPa 1,2 % – 7,8 % 498°C 1,79 g.L-1
à 25°C

Toluène

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire Moment dipolaire
C7H8 92,138 g.mol-1 0,375 D

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Température critique Pression critique Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
0,867 g.cm-3 -95°C 110,58°C 318,65°C 4 110 kPa 1,1 % – 7,1 % 480°C 0,52 g.L-1 à 20°C

 

Paraxylène

Données atomiques

Formule Géométrie Masse molaire
C8H10 106,16 g.mol-1

Données physiques

Masse volumique Température de fusion Température d’ébullition Limites  d’explosivité dans l’air, en volume Température d’autoinflammation Solubilité dans l’eau
0,861 g.cm-3
13,2°C 138,35°C 1,1 % – 7,0 % 528°C insoluble

Données industrielles

Hydrocarbures aromatiques :

Le benzène, le toluène et les xylènes, en abréviation BTX, sont de précieux intermédiaires de première génération. Ils font tous partie des hydrocarbures aromatiques, dont les plus importants en chimie organique industrielle sont le benzène, le toluène, l’éthylbenzène, le styrène, l’orthoxylène, le métaxylène et le paraxylène.

Pour l’éthylbenzène et le styrène, voir le chapitre consacré à ces produits.

Obtention

Le pétrole contient des composés aromatiques, qui se retrouvent essentiellement, après distillation, dans le naphta (dont ils représentent jusqu’à 20 % de la masse). Une simple séparation de ces composés ne suffit pas aux besoins du marché, il faut en synthétiser à partir des autres hydrocarbures. Pour cela on effectue soit un reformage catalytique du naphta, soit un vapocraquage des coupes plus lourdes (gazoles). Certains composés aromatiques moins utilisés (toluène ou métaxylène) peuvent être convertis en benzène, paraxylène ou orthoxylène.

Par ailleurs, lors de la pyrolyse de la houille afin de fabriquer le coke destiné essentiellement à la sidérurgie, il y a formation de goudrons qui par distillation donnent du benzol, mélange de benzène, toluène et xylènes. Le benzol forme la fraction la plus légère des goudrons. Une tonne de charbon peut donner environ 11 kg de benzol.

Reformage catalytique : cette opération consiste, dans des raffineries, à synthétiser des composés aromatiques par :

  • Déshydrogénation des cyclohexanes :

  • Déshydrocyclisation des alcanes :

  • Déshydroisomérisation des cyclopentanes :

On utilise comme charge du naphta qui contient en général des molécules ayant 5 à 10 atomes de carbone dont 10 à 70 % de cycloalcanes, jusqu’à 60 % d’alcanes et moins de 20 % d’aromatiques. La réaction est catalysée par un composé multifonctionnel accélérant la déshydrogénation, la cyclisation et l’isomérisation. On utilise pour cela un catalyseur à base de platine (0,2 à 0,8 % de la masse) sur un support d’alumine activée par des chlorures ou des fluorures et contenant éventuellement un second métal (Rh, Ir, Ag, Au, Ge…). Ce catalyseur sensible aux poisons métalliques (plomb, mercure), aux composés soufrés et à l’eau, impose un prétraitement de la charge. On obtient un produit riche en aromatiques (de 35 à 70 % en masse suivant le procédé et la charge) et du dihydrogène.

Vapocraquage : voir le chapitre « vapocraquage des hydrocarbures« . Pour obtenir une plus grande proportion de composés aromatiques, il est préférable de partir de charges moyennes ou lourdes (naphta ou gazole) qui contiennent déjà des hydrocarbures à 6, 7 ou 8 atomes de carbone. Le développement de la production de gaz de schiste aux États-Unis s’est traduit par une utilisation plus importante d’éthane au détriment du naphta pour alimenter les vapocraqueurs de production d’éthylène. Le gaz de schiste contient, en moyenne 75 % de méthane, 16 % d’éthane, 5 % de propane et 1 % de butane, pentane, hexane… L’emploi d’éthane dans un vapocraqueur donne, en moyenne, 0,9 % de benzène et 0,1 % de toluène, alors qu’une charge de naphta produit, en moyenne, 6,7 % de benzène et 3,4 % de toluène. En conséquence, aux États-Unis, la production de benzène, toluène et xylènes issue des vapocraqueurs a fortement diminué.

Séparation des aromatiques : elle suit le reformage catalytique, le vapocraquage ou l’obtention du benzol et a pour but de séparer les aromatiques du mélange, puis d’isoler chaque composé aromatique.

La première étape a lieu par extraction liquide-liquide grâce à un solvant suffisamment polaire pour que les alcanes ne soient pas solubles et qui permet de solubiliser les aromatiques. On utilise les solvants suivants : diéthylèneglycol, dioxyde de tétrathiofène, N-méthylpyrrolidone, diméthylsulfoxyde, N-formylmorpholine…

Ensuite une distillation permet de séparer le benzène (teb = 80,1°C), le toluène (teb = 110,6°C), une coupe aromatique contenant des produits ayant au moins 9 atomes de carbone (C9+) et une coupe aromatique à huit atomes de carbones (C8) qui contient de l’éthylbenzène et les trois xylènes. Une distillation à superfractionnements permet de séparer l’orthoxylène (teb = 144,4°C) et l’éthylbenzène (teb = 136,2°C) du mélange, alors que le paraxylène (teb = 138,3°C) et le métaxylène (teb = 139,1°C) ne sont pas séparés lors de cette distillation. Il faut opérer par cristallisation, l’isomère para (tfus = 13,3°C) cristallise avant l’isomère méta (tfus = – 47,9°C) avec un rendement de 63 % ou par adsorption sur zéolithes avec un rendement supérieur à 90 %.

Isomérisation des aromatiques à huit atomes de carbone : lors du reformage, les isomères ortho, méta et para du xylène et l’éthylbenzène sont obtenus dans les proportions thermodynamiques qui sont à 400°C : métaxylène : 47,5 %, paraxylène : 23 %, orthoxylène : 22,5 %, éthylbenzène : 7 %.

Malheureusement, le métaxylène majoritaire est moins utile : il peut servir de solvant, mais n’est pas un intermédiaire en chimie organique industrielle. Il est donc intéressant de l’isomériser après l’avoir séparé de ses isomères. Cette réaction est possible, à des températures inférieures à 150°C avec des catalyseurs de Friedel et Craft, à partir de 250°C avec des zéolithes ou à partir de 380°C avec des aluminosilicates amorphes ou des alumines halogénées. Deux types de procédés existent :

  • en phase vapeur entre 400°C et 500°C, à basse pression entre 1 et 2 bar,
  • en phase liquide à des températures inférieures à 345°C grâce à l’un des deux premiers types de catalyseurs décrits.

Pour l’éthylbenzène, le cas est différent puisqu’il peut être transformé en styrène (voir le chapitre éthylbenzène, styrène). Sa récupération dans les huiles de reformage n’est cependant pas toujours rentable ; on peut alors l’isomériser en xylène. Cette réaction, plus difficile que la précédente, demande un catalyseur bifonctionnel acide de Lewis / hydrogénation. On utilise généralement du platine (0,35 à 0,6 % de la masse) dispersé sur un matériau acide (aluminosilicate ou alumine halogénée). Des catalyseurs plus récents sont à base de zéolithes.

Conversion du toluène : le toluène, moins intéressant que le benzène, l’ortho ou le paraxylène, peut être transformé de deux façons différentes :

  • L’hydrodésalkylation le transforme en benzène et en méthane, à 650°C, sous une pression de 50 à 60 bar, en présence de dihydrogène.
  • La disproportion est une réaction catalytique de dismutation du toluène en benzène et xylènes. Elle a lieu en phase vapeur (500°C, 2 bar ou 450°C, 30 à 40 bar en présence de dihydrogène) ou en phase liquide (300°C, 45 bar, catalyseur zéolithe).

Parts des différents procédés :

Benzène : en 2017, dans le monde, il est obtenu à 37 % par vapocraquage, 33 % par reformage catalytique, 20 % par disproportion ou hydrodésalkylation du toluène et 10 % à partir du charbon. En Europe de l’ouest (UE à 15 + Norvège), en 2018, le vapocraquage compte pour 56 %, le reformage pour 30 % et la conversion du toluène et le charbon pour 14 %.

Toluène : il est obtenu, à 77 % par reformage catalytique.

Xylènes : ils sont obtenus à 87 % par reformage catalytique et à 7 % par disproportion du toluène.

Productions

Benzène : productions, en 2018. Monde, en 2016 : 44,900 millions de t, Union Européenne, en 2021 : 7,291 millions de t.

en milliers de t
Chine 12 500 Pays Bas, en 2022 1 063
Corée du Sud 6 801 Taipei chinois 1 736
États-Unis 5 115 Thaïlande 1 730
Japon 4 172 Arabie Saoudite, en 2013 1 580
Inde, en 2020-21 2 003 Allemagne, en 2022 1 423

Sources : APIC, Eurostat

En 2017, les capacités mondiales de production sont de 61 millions de t/an. En 2018, la capacité de production chinoise est de 21 millions de t/an, à 62,8 % à partir de pétrole, 37,2 % de charbon.

Productions, dans l’Union européenne, en 2022, sur un total de 6,086 millions de t.

en tonnes
Allemagne 1 422 518 Pologne, en 2021 193 176
Pays Bas 1 062 796 Slovaquie 45 292
France 943 106 Portugal, en 2020 38 572
Belgique 542 846 Roumanie, en 2021 31 278
Hongrie 414 510 Croatie 12 027

Source : Eurostat

Les productions d’Italie (où les capacités de production de Versalis à Priolo sont de 360 000 t/an), Espagne (où les capacités de production de Repsol sont de 290 000 t/an, à Tarragone et Puertollano et celles de Cepsa , filiale de Mubadala Investment d’Abu Dhabi, de 645 000 t/an à Palos de la Frontera et Gibraltar-San Roque), Finlande (où les capacités de production de Borealis, à Porvoo, sont de 150 000 t/an) et République tchèque sont confidentielles.

Au Royaume Uni, les capacités de production de Sabic, à Teesside, sont de 500 000 t/an, celles d’Ineos, à Grangemouth de 290 000 t/an, celles de Essar, à Stanlow, de 240 000 t/an, celles de ConocoPhillips, à Immingham, de 200 000 t/an.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs :

en milliers de t
Corée du Sud 2 920 Brunei, en 2022 490
Pays Bas 906 Royaume Uni 342
Japon 609 Malaisie 341
Allemagne 536 Belgique 290
Thaïlande 496 Pologne 153

Source : ITC

Les exportations de la Corée du Sud sont destinées à 53 % à la Chine, 32 % aux États-Unis, 15 % à Taipei chinois.

Principaux pays importateurs :

en milliers de t
Chine 3 364 Pays Bas 372
États-Unis 1 599 Allemagne 366
Taipei chinois 825 France 228
Arabie Saoudite, en 2022 690 Italie 191
Belgique 656 Singapour 144

Source : ITC

Les importations chinoises proviennent à 46 % de Corée du Sud, 13 % de Brunei, 12 % de Thaïlande, 7 % du Japon.

Toluène :

En 2018, la capacité mondiale de production est de 30 millions de t/an.

En 2015, la production chinoise est de 6,626 millions de t, en 2018, celle des États-Unis, de 2,785 millions de t, celle du Japon est de 2,069 millions de t, celle de la Corée du Sud de 1,626 million de t, celle de la Thaïlande de 1,040 million de t, celle de Taipei chinois de 320 000 t, celle de l’Inde, en 2020-21, de 120 000 t.

Productions, dans l’Union européenne, en 2022, sur un total de 1,117 million de t.

en tonnes
Allemagne 564 302 Portugal, en 2020 124 344
Italie 168 849 Hongrie, en 2021 101 997
Belgique 149 519 Slovaquie 35 026
France 145 298 Pologne 9 665

Source : Eurostat

Les productions des autres principaux pays de l’Union européenne sont confidentielles.

Commerce international : en 2023.

Principaux pays exportateurs :

en milliers de t
Corée du Sud 819 Thaïlande 163
Chine 508 Belgique 145
Japon 375 États-Unis 122
Taipei chinois 294 Iran, en 2022 111
Allemagne 185 Singapour 73

Source : ITC

Les exportations coréennes sont destinées à 38 % à l’Inde, 30 % aux États-Unis, 11 % à Singapour, 5 % à la Chine.

Principaux pays importateurs :

en milliers de tonnes
Inde, en 2022 569 Vietnam, en 2022 110
États-Unis 518 Turquie 86
Corée du Sud 425 Pays Bas 85
Singapour 236 Mexique, en 2022 74
Indonésie, en 2022 116 Arabie Saoudite, en 2022 63

Source : ITC

Les importations indiennes proviennent à 29 % de Corée du Sud, 25 % de Thaïlande, 15 % de Chine, 8 % des Émirats Arabes Unis

Paraxylène : productions. Monde, en 2014 : 37,7 millions de t, Union Européenne, en 2022 : 889 009 t.

En 2014, les capacités mondiales de production sont de 46,1 millions de t.

En 2018, la production de la Corée du Sud est de 10,505 millions de t, celle des États-Unis de 3,410 millions de t, celle de la Thaïlande de 2,179 millions de t. En 2020-21, celle de l’Inde est de 5,109 millions de t,

La production de l’Allemagne, en 2019, est de 255 722 t, celle de la Pologne, en 2020, de 373 050 t.
Commerce international : en 2023.
Principaux pays exportateurs :
en milliers de t
Corée du Sud 4 857 Singapour 960
Japon 2 172 Arabie Saoudite, en 2022 810
Taipei chinois 1 342 États-Unis 751
Brunei, en 2022 1 336 Vietnam, en 2022 376
Inde, en 2022 1 193 Malaisie 318
Source : ITC
Les exportations coréennes sont destinées à 82 % à la Chine, 13 % à Taipei chinois, 4 % aux États-Unis.
Principaux pays importateurs :
en milliers de t
Chine 9 096 Malaisie 367
Taipei chinois 1 314 Pakistan, en 2022 320
États-Unis 1 215 Brésil 211
Inde, en 2022 588 Mexique, en 2022 187
Indonésie, en 2022 440 Thaïlande 112
Source : ITC
Les importations chinoises proviennent de Corée du Sud à 43 %, du Japon à 18 %, de Taipei chinois à 14 %, de Brunei à 10 %.

Orthoxylène : la production, en 2022, de l’Union Européenne est de 200 403 t, dont 139 852 t, en 2019, en Allemagne.

Principaux producteurs mondiaux :

  • ExxonMobil produit des BTX aux États-Unis, au Texas, à Baytown et Beaumont et en Louisiane, à Baton Rouge, aux Pays-Bas, à Botlek, en Belgique, à Anvers, à Singapour, en Chine, à Fujian, avec une participation de 25 %, en Thaïlande, à Sriracha, avec une participation de 66 %.
    Les capacités de production de benzène sont de 580 000 t/an à Bayton, 330 000 t/an à Baton Rouge, 825 000 t/an à Botlek, 1,3 million de t/an à Singapour.
    Les capacités de production de toluène sont de 822 000 t/an à Singapour.
    Les capacités de production d’orthoxylène sont de 130 000 t/an à Botlek et de 406 000 t/an à Singapour.
    Les capacités de production de paraxylène sont, au total de 4,1 millions de t/an avec 600 000 t/an à Bayton, 300 000 t/an à Beaumont, 700 000 t/an à Botlek, 1,8 million de t/an à Singapour, 200 000 t/an à Fujian, 500 000 t/an à Sriracha. En 2021, la production de paraxylène a été de 2,336 millions de t.
    En 2017, a pris le contrôle du complexe pétrochimique de Jurong à Singapour, avec une capacité de production de 400 000 t/an de benzène, 200 000 t/an de toluène et 800 000 t/an de paraxylène.
  • Shell produit des BTX, aux États-Unis, à Deer Park, au Texas, au Canada, à Scotford, dans l’Alberta et Sarnia, dans l’Ontario, aux Pays Bas, à Moerdijk avec 500 000 t/an de benzène, en Allemagne, à Godorf avec 510 000 t/an de benzène, 130 000 t/an de toluène, 280 000 t/an de xylènes, à Singapour avec 230 000 t/an de benzène et 60 000 t/an de xylènes, à Nanhai, en Chine, à Showa, au Japon. Les 50 % de parts d’ExxonMobil dans Sadaf, à Al Jubail, en Arabie Saoudite, ont été vendues, en 2017, à son partenaire Sabic.
  • TotalEnergies produit des BTX, en Corée du Sud, à Daesan, en joint venture 50/50 avec Hanwha avec des capacités de production de 1,267 million de t/an de benzène et 2 millions de t/an de paraxylène. Total produit également des BTX en Belgique à Anvers, avec 460 000 t/an de benzène, en France, à Gonfreville (76) avec des capacités de production de 200 000 t/an de benzène, 120 000 t/an de paraxylène, 115 000 t/an d’orthoxylène, à Feysin (69), associé à Ineos, avec 110 000 t/an de benzène, 50 000 t/an de toluène et avec Gexaro, société commune 50/50 avec Ineos, produit 240 000 t/an de benzène à Lavera (13). Total est associé à Saudi Aramco (Saudi Aramco : 62,5 %, Total : 37,5 %) dans la société Satorp qui produit, depuis 2014, 140 000 t/an de benzène et 700 000 t/an de paraxylène.
  • Petrochina a produit, en 2016, 1,918 million de t de benzène.
  • Mitsubishi Gas Chemical produit des xylènes, à Mizushima, au Japon, avec 350 000 t/an de paraxylène, 30 000 t/an d’orthoxylène et 220 000 t/an de métaxylène.
  • BP produit du paraxylène aux États-Unis, à Texas City avec 1,3 million de t/an et Decatur, dans l’Alabama, avec 1,1 million de t/an et en Belgique, à Geel avec 700 000 t/an et du métaxylène, à Texas City, aux États-Unis.
  • BASF produit du benzène, aux États-Unis, à Port Arthur, au Texas, en association avec TotalEnergies (60 % BASF, 40 % TotalEnergies) avec 110 000 t/an, en Allemagne, à Ludwigshafen avec 300 000 t/an, en Belgique, à Anvers avec 280 000 t/an, en Chine, à Nanjing, en association 50/50 avec Sinopec avec 130 000 t/an.
  • Ineos, produit des BTX, en France, à Lavera et Feyzin, en association avec TotalEnergies (voir le détail ci-dessous), au Royaume Uni, à Grangemouth, en Allemagne, à Cologne, avec un total, en Europe de 600 000 t/an de benzène et aux États-Unis, à Chocolate Bayou, au Texas. La capacité globale de production de paraxylène est de 1,595 million de t/an.
  • Eneos (ex-JX Nippon Oil) produit du paraxylène, avec une capacité de production, en 2019, de 3,620 millions de t/an dont 1 million de t/an à Ulsan en Corée du Sud.
  • S-Oil, produit des BTX, en Corée du Sud, à Onsan avec 600 000 t/an de benzène, 350 000 t/an de toluène et 1,85 million de t/an de paraxylène.
  • S-K Corp. produit des BTX en Corée du Sud, à Ulsan avec 800 000 t/an de benzène, du toluène et 1,35 million de t/an de paraxylène.
  • GS Caltex produit des BTX en Corée du Sud à Incheon avec 930 000 t/an de benzène et 1,35 million de t/an de paraxylène.
  • PTT Global Chemical, possède, en Thaïlande, à Map Ta Phut et Rayong, des capacités de production de 697 000 t/an de benzène, 50 000 t/an de toluène, 76 000 t/an de mélange de xylènes, 86 000 t/an d’orthoxylène et 1,310 million de t/an de paraxylène. En 2019, les ventes ont été de 851 000 t de benzène et 1,382 million de t de paraxylène.
  • Reliance Industries (RIL), produit des BTX en Inde, avec 1,4 million de t/an de benzène et 100 000 t/an de toluène, dans l’état de Gujarat, à Jamnagar, Hazira et Vadodara, 450 000 t/an d’orthoxylène à Jamnagar et 4,8 millions de t/an de paraxylène, n°1 mondial, à Jamnagar et Patalganga dans l’état de Maharashtra. En 2021-22, les ventes de paraxylène ont été de 2,9 millions de t.

Situation française

Productions : en 2022.

  • Benzène : 943 106 t.
  • Toluène : 103 547 t.
  • Xylènes : confidentielles.

Exportations : en 2023.

  • Benzène : 76 353 t vers l’Espagne à 54 %, le Portugal à 46 %.
  • Toluène : 13 337 t vers l’Espagne à 31 %, l’Estonie à 19 %, les Pays Bas à 16 %, l’Allemagne à 12 %, la Suisse à 8 %.
  • Xylènes en mélange : 901 t vers la Belgique à 58 %, la Suisse à 19 %, les Pays Bas à 5 %, l’Italie à 5 %.
  • Paraxylène : 41 899 t vers la Belgique à 67 %, les Pays Bas à 21 %, le Canada à 13 %.
  • Orthoxylène : 36 271 t vers les Pays Bas à 39 %, la Suède à 29 %, la Belgique à 21 %, l’Italie à 7 %.

Importations : en 2023.

  • Benzène : 228 235 t d’Allemagne à 33 %, du Royaume Uni à 26 %, de Belgique à 17 %, d’Espagne à 15 %, de Hongrie à 5 %.
  • Toluène : 16 510 t de Belgique à 46 %, des Pays Bas à 29 %, d’Allemagne à 16 %, d’Espagne à 6 %.
  • Xylènes en mélange : 983 t des Pays Bas à 24 %, d’Espagne à 21 %, d’Italie à 3 %, de Belgique à 2 %.
  • Paraxylène : 28 t d’Inde à 36 %, de Belgique à 32 %, d’Allemagne à 29 %.
  • Orthoxylène : 143 t d’Espagne à 85 %, d’Allemagne à 14 %.

Producteurs :

  • TotalEnergies produit des BTX à Gonfreville (76) avec des capacités de production de 200 000 t/an de benzène, 120 000 t/an de paraxylène, 115 000 t/an d’orthoxylène.
  • Gexaro, société commune 50/50 entre TotalEnergies et Ineos, produit 240 000 t/an de benzène à Lavera (13).
  • AP Feysin, société détenue à 57,5 % par TotalEnergies et 42,5 % par Ineos, produit 110 000 t/an de benzène et 50 000 t/an de toluène, à Feysin (69).

Utilisations

Benzène : en 2021, la consommation est de 50,5 millions de t dans le monde :

en milliers de t
Chine 14 530 Arabie Saoudite, en 2013 1 943
États-Unis 6 687 Pays Bas 1 270
Corée du Sud 4 281 Thaïlande 1 227
Japon 3 388 Singapour, en 2013 1 215
Taipei chinois 2 475 Allemagne 1 124

Sources : APIC, Argus

Répartition de la consommation, pour la synthèse des principaux produits dérivés, avec entre parenthèses leur utilisation principale :

Monde,
en 2021
Europe de l’Ouest,
en 2018
éthylbenzène (styrène) 49 % 51 %
cumène (phénol et acétone) 20 % 27 %
nitrobenzène (aniline puis colorants) 11 % 13 %
cyclohexane (polyamides) 12 % 7 %

Sources : Wood Mackenzie et APPE

En tant qu’additif à l’essence, le benzène permet d’augmenter l’indice d’octane, agissant donc comme anti-détonant. La concentration maximale autorisée dans l’essence sans plomb et le gazole a été réduite de 5 % à 1 % en volume, en 2000, en Europe.

Éthylbenzène et cumène, voir ces chapitres.

Le nitrobenzène est destiné principalement à produire de l’aniline elle même destinée principalement à produire du 4,4′-diisocyanate de diphénylméthylène pour élaborer du polyuréthane.

Le cyclohexane est destiné principalement à produire, par oxydation, un mélange de cyclohexanol et de cyclohexanone puis de l’acide adipique ou du caprolactame pour fabriquer du nylon.

Toluène : la consommation mondiale, en 2015 est de 18,248 millions de t dont 7,371 millions de t en Chine.

Répartition de la consommation, en 2019.

Chine 24 % Moyen Orient et Afrique 8 %
Autres pays d’Asie 34 % Europe 7 %
Amériques 24 %

Source : IHS Markit

Secteurs d’utilisation, dans le monde, en 2012.

Solvant et autres 35 % Synthèse des xylènes 28 %
Synthèse du benzène 30 % Diisocyanate de toluène (TDI) 7 %

Source : DGMK Conference October 9-11, 2013, Dresden, Germany

Le diisocyanate de toluène est l’un des composant à la base de la fabrication du polyuréthane.

Parmi les autres utilisations, on peut citer l’ajout à l’essence pour accroître son indice d’octane et la fabrication du 1,3,5-trinitrotoluène ou TNT par nitration du toluène.

Xylène : le mélange issu du reformage, souvent enrichi en métaxylène, est appelé xylène. Il sert de solvant.

La consommation mondiale, en 2015, est de 48,540 millions de t. Répartition des utilisations, en 2011 :

Paraxylène 79 % Métaxylène 1 %
Orthoxylène 7 % Solvant et autres 13 %
Source : IHS

Paraxylène : consommation mondiale, en 2014. Monde : 37,7 millions de t, Union Européenne, en 2012 : 3,2 millions de t.

Son principal débouché est la fabrication de l’acide téréphtalique ou de son ester, le diméthyltéréphtalate, servant à la fabrication du PET (polyéthylènetéréphtalate) et des fibres polyester pour les vêtements. En 2018, la capacité de production mondiale de PET a été de 31 millions de t/an pour une consommation de 24 millions de t, dont 5,5 millions de t en Chine.

Orthoxylène : son principal débouché, pour 94 % des utilisations, est la fabrication de l’anhydride phtalique utilisé pour la fabrication de plastifiants pour PVC ainsi que pour la fabrication de résines polyester insaturées employées dans des composites (domaine maritime et construction) et de résines alkydes servant de revêtement de surface. Il remplace, pour la fabrication de l’anhydride phtalique, de plus en plus, le naphtalène. Il est également employé dans la fabrication de médicaments et de colorants.

Métaxylène : il est employé, quasi exclusivement, dans la production d’acide isophtalique destiné à la synthèse de résines polyester insaturées, de résines alkydes et de comonomère dans la production de résines polyéthylènetéréphtalate.

Toxicité

Le benzène est un produit toxique pouvant induire des intoxications par voies respiratoires ou cutanées. Les intoxications aiguës se traduisent par un effet narcotique sur le système nerveux qui peut entraîner un arrêt respiratoire. Par ailleurs, le benzène est cancérogène et peut causer des altérations génétiques héréditaires. La valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) sous forme de vapeur dans l’air pour une exposition quotidienne de 8 heures par jour est de 1 ppm soit 3,25 mg/m3 ; elle est inférieure au seuil de détection olfactif qui est d’environ 5 ppm.

Le benzène et les préparations en renfermant plus de 0,1 % ne doivent pas être mis à la disposition du public, les carburants échappant à cette limitation. En particulier, dans l’enseignement secondaire, le seul produit strictement interdit est le benzène.

Le toluène est irritant ; sa valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) pour une exposition quotidienne de 8 heures par jour est de 100 ppm soit 375 mg/m3.

Les xylènes peuvent provoquer des irritations cutanées ou respiratoires, leur valeur limite moyenne d’exposition est de 100 ppm soit 435 mg/m3.

Bibliographie

Archives

Benzène, toluène, xylènes 2022

Benzène, toluène, xylènes 2019

Benzène, toluène, xylènes 2014

Benzène, toluène, xylènes 2012

Benzène, toluène, xylènes 2006

Benzène, toluène, xylènes 1996

Benzène, toluène, xylènes 1993