Légende
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  • Métaux alcalins
  • Lanthanides
6
C
Carbone
1
H
Hydrogène

La vapocraquage consiste à chauffer, en présence de vapeur d’eau, diverses charges issues de la distillation du pétrole par exemple, le naphta, afin d’obtenir, après distillation, des composés (éthylène, propylène…) précieux pour l’industrie chimique.

Données industrielles

Le vapocraquage est le principal moyen de fabrication des produits intermédiaires de première génération. Comme le craquage catalytique (voir le chapitre sur le pétrole), il consiste à casser les molécules de la charge, par pyrolyse, pour obtenir des molécules plus petites. De plus, il est réalisé en présence de vapeur d’eau qui sert à diluer les hydrocarbures pour éviter les réactions parasites d’aromatisation des cycloalcanes ou de Diels-Alder aboutissant à la formation de goudrons et de coke par condensation.
On utilise entre 0,25 et 1 tonne de vapeur d’eau par tonne d’hydrocarbure à craquer.
La charge peut être lourde (gazoles), moyenne (naphta) ou légère (éthane, propane, butane).

Consommations de la pétrochimie mondiale, en 2016 sur un total de 146 millions de t, répartition :

Naphta 43 % Butane 5 %
Éthane 36 % Gasoil 3 %
Propane 9 % Charbon 2 %
Source : Mitsubishi Chemical Techno-Research, 7 mars 2017

Consommations de la pétrochimie, en France, en 2022, sur un total de 6,302 millions de t :

en milliers de t
Naphta 4 090 Éthane 0
Butane 983 Condensats 0
Gazole 519 Divers 143
Propane 130 Recyclage 437

Répartition de la consommation de la pétrochimie selon les régions, en 2017, hors gasoil et charbon.

Nord Amérique Moyen-Orient Europe Chine
Éthane 71 % 66 % 11 % 0 %
Naphta 11 % 15 % 78 % 84 %
Butane-Propane 18 % 19 % 11 % 16 %

Source : Deloitte, The future of petrochemicals, 2019.

En Europe et en Chine, le naphta est la matière première la plus employée ; aux États-Unis et au Moyen-Orient, l’utilisation des charges légères est majoritaire. Les conditions opératoires et la composition du produit obtenu dépendent de la nature de la charge.

Le tableau ci-dessous donne des exemples de composition du produit obtenu selon la charge utilisée.

composition finale (%) pour diverses charges éthane propane butane naphta gazole gazole lourd
dihydrogène 8,8 2,3 1,6 1,5 0,9 0,8
méthane 6,3 27,5 22,0 17,2 11,2 8,8
éthylène 77,8 42,0 40,0 33,6 26,0 20,5
propylène 2,8 16,8 17,3 15,6 16,1 14,0
butadiène 1,9 3,0 3,5 4,5 4,5 5,3
autres C4 0,7 1,3 6,8 4,2 4,8 6,3
benzène 0,9 2,5 3,0 6,7 6,0 3,7
toluène 0,1 0,5 0,8 3,4 2,9 2,9
C8 aromatiques 0,4 1,8 2,2 1,9
C8 non aromatiques 0,7 3,6 2,9 6,8 7,3 10,8
fioul 0,5 1,7 4,7 18,1 25,0

 

Productions des vapocraqueurs, en 2022, en France, sur un total de 6,302 millions de t :

en milliers de t
Éthylène 1 626 Essences de pyrolyse 1 462
Propylène 1 016 Gaz et dihydrogène 1 113
Coupes en C4 724 Fioul lourd 250

Source : Data Lab, Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie

Pyrolyse

La charge, préchauffée, est mélangée à de la vapeur d’eau. L’ensemble passe rapidement (en 0,2 à 1,2 seconde, à 300 m/s) sous 1 bar de pression dans des tubes en acier hautement allié (25 % chrome et 20 % nickel) de 6,5 à 12 cm de diamètre et 10 à 15 m de longueur, situés dans un four dont la température atteint 720 à 850°C en fonction de la charge. Les 200 à 300 tubes situés à l’intérieur du four, sont chauffés extérieurement. Les produits craqués subissent ensuite une trempe indirecte par échangeurs de chaleur à 450°C, puis une seconde, directe, à 200°C, dans un liquide constitué d’hydrocarbures lourds appelé huile de trempe.

Les capacités de production, par four, atteignent 200 000 t/an pour une charge liquide et 250 000 t/an pour une charge gazeuse et par usine, 1,5 million de t/an.

Le dépôt de coke nécessite, tous les 30 à 60 jours, l’arrêt de la production pendant 2 à 3 jours avec injection d’air à la place de la charge d’hydrocarbures afin de brûler le coke déposé.

Séparation

Les différents produits issus des deux trempes sont ensuite séparés au cours de plusieurs distillations qui se font à basse température. Les produits craqués, refroidis à -120°C, sont distillés dans le déméthaniseur où on extrait le méthane et le dihydrogène. Les résidus (hydrocarbures C2+) sont distillés dans le dééthaniseur. En tête de colonne (- 33°C) on récupère d’une part l’acétylène (il est hydrogéné en éthane qui est recyclé en début de vapocraquage) et de l’éthylène (voir ce chapitre) de très haute pureté. Les résidus (hydrocarbures C3+) sont distillés dans le dépropaniseur. En tête de colonne (20°C) on récupère le propylène (voir ce chapitre). Les résidus (hydrocarbures C4+) sont une nouvelle fois distillés dans le débutaniseur. En tête de colonne (50°C), et après une distillation extractive, on récupère le butadiène. Les résidus, après hydrogénation partielle et extraction, fournissent la coupe aromatique (voir le chapitre « benzène, toluène, xylènes« ).

Capacités de production des vapocraqueurs dans le monde

En 2015 et ( ) nombre. Monde, en 2019 : 207,58 millions de t/an de capacités de production d’éthylène (264 vapocraqueurs), Union européenne, en 2019 : 22,320 millions de t/an (43 vapocraqueurs).

en milliers de t/an de capacités de production d’éthylène
États-Unis 28 426 (34) Iran, en 2017 7 300 (7)
Chine, en 2017 24 200 (27) Taipei chinois 4 540 (6)
Arabie Saoudite 13 155 (14) Pays Bas 4 045 (5)
Japon 6 645 (13) Singapour 3 980 (5)
Allemagne 5 514 (11) Émirats Arabes Unis 3 550 (3)
Corée du Sud 5  630 (11) Thaïlande 3 532 (7)
Canada 5 236 (6) Brésil 3 500 (6)
Source : Oil & Gas Journal, 6 juillet 2015
En 2016, dans le monde, dans 54 pays, il y a 271 vapocraqueurs en fonctionnement.

Localisation des vapocraqueurs en Europe

Carte des vapocraqueurs et des raffineries en Europe (source : APPE).

Localisation, opérateur, capacités de production d’éthylène des 10 principales installations de vapocraqueurs dans l’Union européenne, en 2021 :

en milliers de tonnes/an
Vapocraqueurs Opérateurs Capacités et ( ) nombre d’installations
Terneuzen (Belgique) Dow 1 825 (3)
Geleen (Pays-Bas) Sabic 1 310 (1)
Anvers (Belgique) TotalEnergies 1 160 (2)
Anvers (Belgique) BASF 1 080 (1)
Gelsenkirchen (Allemagne) BP 1 073 (1)
Wesseling (Allemagne) LyondellBasell 1 040 (2)
Köln – Worringen (Allemagne) Ineos 946 (1)
Moerdijk (Pays-Bas) Shell 910 (1)
Lavéra (France) Ineos/TotalEnergies 740 (1)
Tarragona (Espagne) Repson 702 (1)
Source : APPE

Localisation des vapocraqueurs en France

Localisation, opérateur, capacités de production d’éthylène des principaux vapocraqueurs français, en 2021 :

en milliers de tonnes/an
Vapocraqueurs Opérateurs Capacités
Lavéra (13) Naphtachimie1 740
Gonfreville (76) TotalEnergies 525
Aubette (Berre) (13) LyondellBasell 470
Notre Dame de Gravenchon (76) ExxonMobil 425
Dunkerque (59) Versalis (ENI) 380
Feyzin (69) A.P. Feyzin2 250

Source : APPE

1 Naphtachimie : 50 % Ineos – 50 % TotalEnergies
2 A.P. Feyzin : 57,5 % TotalEnergies – 42,5 % Ineos

En avril 2024, ExxonMobil a annoncé l’arrêt de son vapocraqueur de Notre Dame de Gravenchon.

Bibliographie

Archives

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